Pierre Kwenders
Maître mixologue La voix suave de Pierre Kwenders, sa dégaine débonnaire et surtout sa musique, faite d’un amalgame inédit de rumba congolaise, de hip-hop, d’électro et de bien d’autres influences, ont eu tôt fait de nous conquérir. Si bien qu’après un premier album sorti en 2014( Le dernier empereur bantou ), on attendait impatiemment le second. Celui-ci arrive enfin, avec un titre aussi unique que son créateur: Ma kanda at the End of Space, the Be gin n in go f Ti me .«“Ma kanda”, ents hi luba, veutd ire“force ”, et je voulais rendre hommage aux personnes qui me rendent fort, qui ont fait de moi qui je suis. Je pense, entre autres, à ma mère, à ma tante et à ma grand-mère. Pour ce qui est de l’autre partie du titre, c’est un peu ma façon de dire que la vie est en quelque sorte un cercle. Ce qu’on fait aujourd’hui sera complété par ce qui sera fait après et dépend de ce qui a été fait avant», explique-t-il. On constate d’ailleurs une évolution dans la recherche musicale de cet auteur-compositeur-interprète né à Kinshasa et arrivé au Québec en 2001. Si les rythmes électroniques sont encore présents, s’y marient un plus grand nombre d’instruments, tels que le saxophone, la guitare et le violon, question de créer «plus de feeling », confie l’artiste polyglotte, qui a utilisé pas moins de cinq langues pour écrire ses chansons. Or, la plupart d’entre elles exultent de sensualité. «J’avais envie de semer de l’amour. De la première à la dernière chanson, je voulais que les gens qui écoutent l’album sentent qu’il y a quelqu’un qui les aime et qui a envie d’être avec eux.» Et, décidément, ça fonctionne.