Roy Dupuis

Un homme d’exception Après avoir campé un chef de famille tyrannique l’an dernier dans Embrasse-moicomme tum’aimes, d’André Forcier, Roy Dupuis incarne le père idéal, celui de Félix Leclerc, vu à travers les yeux de son fils grâce au roman Pieds nus dans l’aube, et revu à travers ceux de Francis Leclerc, son petit- fils, qui a adapté le livre de son paternel au grand écran. Dans ce récit de la jeunesse du grand chansonnier québécois, Léo Leclerc éblouit par sa sensibilité, sa rigoureuse honnêteté, sa force de caractère et sa profonde générosité. Bien entendu, qu’il jouisse des traits de Roy Dupuis ne gâche absolument rien au charme du personnage. «C’est bien d’avoir des modèles de pères sains dans la culture québécoise. On a tendance à les salir un peu trop souvent. Je pense que c’est une bonne chose qu’on ait un film avec un père qui n’est pas alcoolo, qui ne bat pas sa femme et qui ne passe pas son temps à la tromper. Le cinéma, ce n’est pas inoffensif. Ça parle de nous, ça réécrit l’histoire et ça implante des modèles», note- t- il. Léo possède néanmoins un petit côté d’Ovila Pronovost, personnage emblématique incarné par l’acteur dans la télésérie Les filles de Caleb, puisqu’il aspire toujours à quitter le village où sa famille est établie pour aller défricher des paysages lointains. Le comédien a une théorie bien à lui sur le sujet. «C’est la relation intime qu’on a vécue avec les Amérindiens qui a beaucoup influencé les Canadiens français. Partir dans le bois, comme ça, ça faisait partie de la culture amérindienne. On retrouve donc souvent cette envie chez les hommes blancs de l’époque. Je trouve ça beau de vouloir occuper le territoire. Et on l’a encore, cette nature-là. C’est important de l’occuper, de l’apprécier et de la protéger», lance celui dont le talent n’a d’égal que les convictions. Le film Piedsnusdansl’aube prendra l’affiche le 27 octobre.