La banlieue en folie
Absent dans l’image, mais bien présent derrière la caméra, George Clooney égratigne la banlieue, ses modèles préfabriqués et sa pensée toute faite, dans SUBURBICON (27 octobre), une comédie noire écrite avec ses vieux complices Grant Heslov ( Good Night, and Good Luck) et les frères Coen ( Fargo). Alléchant pedigree? Et comment! Ajoutez Matt Damon en veuf poussé à bout par des criminels, Julianne Moore en vieille fille ayant plus d’un tour dans son sac et Oscar Isaac en agent d’assurances suspicieux, et vous avez toutes les conditions gagnantes d’un vrai beau rendez-vous d’automne. Pour le préparer ou l’accompagner, retour sur trois excellentes oeuvres cinématographiques à propos de l’aliénation banlieusarde...
C THE VIRGIN SUICIDES Sofia Coppola a soufflé tout le monde en 1999 avec ce premier long métrage inspiré du roman de Jeffrey Eugenides. Kirsten Dunst campe l’aînée d’une fratrie de cinq filles cloîtrées par leurs parents dans leur maison du Michigan, à l’abri des regards concupiscents des garçons du quartier. Un film coup-de-poing sublimement modulé par la trame sonore du duo Air.
C PLEASANTVILLE Cette formidable comédie de Gary Ross ( Seabiscuit) a déjà 20 ans, mais elle n’a pas pris une ride. Au centre du tableau: un frère (Tobey Maguire) et sa soeur (Reese Witherspoon), à couteaux tirés, parachutés par enchantement dans une banlieue des années 1950, théâtre d’une émission de télé où tout le monde est beau et tout le monde est gentil. Mais plus pour longtemps...
C A SERIOUS MAN Cette oeuvre très personnelle est l’un des secrets les mieux gardés de la filmographie de Joel et Ethan Coen. Le film, qui nous transporte dans la banlieue de Minneapolis dans les années 1950, nous fait vivre la descente aux enfers d’un professeur de physique juif (l’épatant Michael Stuhlbarg). Un must pour qui s’intéresse aux sources d’inspiration des Coen. M. B.