À vos glaives, Mesdames!
«Un jour, sans se préoccuper de la question du genre, on se demandera simplement qui est tel ou tel personnage, quelles pulsions l’animent, et on confiera ce rôle à un comédien ou une comédienne apte à le représenter. Mais en attendant, ça prend quelques productions qui frappent fort. Pour faire virer le navire, en quelque sorte», lance Édith Patenaude, qui signe justement l’un de ces grands coups. La metteuse en scène et sa troupe, Les Écornifleuses, s’attaquent au TITUS ANDRONICUS de Shakespeare... mais en inversant les rôles. Ainsi, des femmes campent les protagonistes masculins, et vice versa. «Les filles de notre compagnie avaient envie de jouer des rôles puissants, sauvages. Les grandes douleurs et les désirs de vengeance, ça n’a pas de sexe!» Pas plus qu’il n’existe une façon spécifique de les exprimer, d’ailleurs. Dans ce Titus, la sanglante course au titre d’empereur romain est livrée par des acteurs qui conservent leur propre accent. «Il n’y a pas de honte à se réapproprier la poésie du texte. Elle peut ainsi nous parvenir avec une proximité renouvelée», soutient Édith Patenaude. Poussiéreux, les classiques? Nah! Au Théâtre Périscope du 17 novembre au 2 décembre; theatreperiscope.qc.ca. S. P.