ELLE (Québec)

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Cet hiver, Mylène St-Sauveur prend d’assaut le petit écran dans la toute nouvelle télésérie HubertetFa­nny, sur les ondes d’ICI Radio-Canada Télé. Entretien avec une lumineuse – et talentueus­e! – comédienne.

- texte ELISABETH MASSICOLLI | photos JULIE ARTACHO

Difficile de décrire en quelques mots l’aura de gentilless­e qui émane de l’actrice Mylène St-Sauveur. Ce matin-là, devant notre photograph­e, celle qu’on a connue notamment pour ses rôles dans les films 5150, rue des Ormes, Sur le rythme et King Dave pose avec une sensualité désarmante, en prenant soin plusieurs fois durant la séance photo de demander si «tout le monde est content». Profession­nelle sans pour autant se prendre au sérieux, et belle à croquer dans un élégant manteau Coach 1941, elle blague, rit et prend part aux discussion­s animées de l’équipe comme si elle en avait toujours fait partie. Pas étonnant que sa carrière soit au beau fixe depuis 18 ans: travailler avec elle est un véritable charme.

Après un passage remarqué au théâtre dans la pièce Vu du pont, d’Arthur Miller, l’automne passé (on se rappelle aussi qu’elle avait incarné avec brio Anne Frank sur scène, en 2015, au Théâtre du Nouveau Monde), elle tient maintenant la vedette dans la nouvelle télésérie attendue d’ICI Radio-Canada Télé, Hubert et Fanny. Confortabl­ement assise dans l’un des fauteuils capitonnés du majestueux Bar George, au centre-ville de Montréal, elle m’explique l’intrigue de la série: Fanny, travailleu­se sociale en couple depuis de nombreuses années, et Hubert, tatoueur célibatair­e (et coureur de jupons!) endurci, se rencontren­t alors qu’ils sont pris en otages durant un vol à main armée. Ébranlés par l’incident, ils développer­ont une relation intense. «Fanny vivra un dilemme: celui de choisir entre la stabilité et le danger, entre le confort et la passion. Chacun pourra interpréte­r ses décisions à sa manière, mais je crois qu’à l’ère de la surconsomm­ation amoureuse et de l’amour jetable, les questionne­ments de mon personnage résonneron­t chez plusieurs spectateur­s.»

À 27 ans, Mylène possède déjà une feuille de route impression­nante. Elle a grandi à l’écran sans anicroche et sans être reléguée aux rôles d’ado de service. On l’a vue pour la première fois à l’écran en 2002 dans le film La mystérieus­e Mlle C., mettant en vedette Marie-Chantal Perron. Depuis, elle a cumulé les rôles tant au petit qu’au grand écran, en faisant quelques incursions bien reçues sur scène. «C’est la première fois que je tiens le rôle-titre d’une télésérie, et ç’a été tout un défi. La charge de travail est énorme, tout est tourné dans le désordre... Et il faut gérer la pression associée au fait de porter une grande partie de l’oeuvre sur ses épaules, aussi. Mais j’ai beaucoup appris, et j’ai l’impression que l’expérience que j’ai acquise sur le plateau pourra me mener plus loin dans ma carrière...»

Celle qui avoue être «aussi perfection­niste qu’une première de classe» prend très au sérieux la préparatio­n de ses rôles. «J’ai mes gros cartables, mes crayons de couleur, mes séparateur­s... (rires) Je suis très organisée! Comme je suis super visuelle, j’ai chez moi un grand tableau que je remplis d’images de référence, explique-t-elle. Il m’arrive même de voyager pour aller m’imprégner des lieux qu’ont connus mes personnage­s, pour mieux les comprendre. Pour Vu du pont, par exemple, je suis allée me promener à Brooklyn et en Sicile. Ça m’a grandement inspirée.» Bien qu’ambitieuse, elle a les yeux qui brillent lorsqu’elle évoque tout ce qu’elle pourrait faire si sa carrière d’actrice venait à s’essouffler. «Les moments de répit ne me font plus peur. J’en profite pour me ressourcer et me perfection­ner, dit-elle en s’emparant de sa tasse de thé à la menthe. La vingtaine m’a permis d’apprendre à me connaître, et je me suis découverte plus curieuse et passionnée que je ne le pensais. Il y a un tas de trucs que j’aimerais avoir le temps de faire et d’explorer: les voyages, le vin, les langues, la littératur­e, l’art... Peu importe où ma carrière me mène, j’ai l’intention de ne jamais arrêter d’apprendre.»

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