ELLE (Québec)

RIEN À SON ÉPREUVE

Ce mois-ci, Debbie Lynch-White perce l’écran dans le film très attendu LaBolduc. Rencontre avec une femme de tous les talents.

- texte ELISABETH MASSICOLLI photos JULIE ARTACHO

Sorties, théâtre, cinéma, musique, livres...

On l’attendait depuis longtemps, et il débarque enfin au cinéma: La Bolduc, qui met en vedette Debbie Lynch-White, a tout d’un film à succès. L’histoire? Celle de Mary Travers, considérée comme la première chansonniè­re de la province, qui touche encore le coeur de bien des Québécois. À preuve, un album, sorti cet automne, sur lequel on entend Debbie reprendre les grands classiques de la pionnière. C’est d’ailleurs l’actrice qui – après avoir suivi des cours de turlute! – prête sa voix à la bande sonore du film. «Je suis comédienne avant tout, mais j’adore chanter et c’est une passion que je souhaite continuer à explorer. J’ai de la chance: on m’invite souvent à exploiter ma voix, même si je ne ferai certaineme­nt pas de tournée mondiale demain matin! (rires) »

Le rôle de Nancy Prévost, une dure gardienne de prison au coeur tendre, dans la populaire émission Unité 9 (ICI RadioCanad­a), a propulsé la carrière de l’actrice en 2012. Le public s’est attaché au personnage, comme à la comédienne d’ailleurs, au point d’exprimer fortement son désarroi et son mécontente­ment – attention aux divulgâche­urs! – à la mort de l’IPL Prévost, lors de la sixième saison, en 2017. «La réaction des gens m’a touchée! C’est fou de recevoir une telle vague d’amour. C’est surprenant aussi. Je n’avais pas réalisé à quel point les téléspecta­teurs s’étaient épris de mon personnage. J’ai reçu des centaines de messages de sympathie!», avoue Debbie Lynch-White. Dans La Bolduc, l’actrice tient pour la première fois le rôle-titre d’une grande production cinématogr­aphique. «Je me suis rapidement sentie très près de Mary Travers. C’était une femme forte, fonceuse, bonne vivante, pleine d’humour et féministe avant l’heure. C’était aussi une figure complexe, qui en a arraché, et une battante qui voulait d’abord et avant tout mettre du pain sur la table pour ses enfants. Elle me fait d’ailleurs penser à bien des femmes de ma famille et de mon entourage, au Nouveau-Brunswick. Je trouve ça tellement cool que les plus jeunes génération­s puissent découvrir, grâce au film, ce personnage historique et son oeuvre.» À l’aube de la sortie en salle, la comédienne est-elle nerveuse? « Je suis confiante. J’ai vu le film et il est merveilleu­x. Toute l’équipe a travaillé fort et ça parait. Ça fait si longtemps que le projet est en branle que je suis impatiente de le présenter. J’ai hâte d’accoucher! (rires) »

Elle joue, elle chante, elle turlute, elle danse... et elle nous réserve encore bien des surprises! Le nom de Debbie LynchWhite apparaîtra d’ailleurs cet automne sur la page couverture d’un livre! «Ce n’est pas un roman, mais plutôt un essai, dans lequel j’aborde une tonne de sujets: l’amour, le deuil, l’homosexual­ité ou la grossophob­ie. C’est une fenêtre ouverte sur ma vie et sur mes réflexions... mais pas que! C’est drôle aussi, par bouts. J’espère que cet ouvrage sera le point de départ de belles discussion­s autour de la table ou de la machine à café.» En attendant la publicatio­n de sa première oeuvre littéraire, on se réjouit de retrouver l’actrice au cinéma ce mois-ci. Pour le reste, «ça va venir, découragez-vous pas»! LaBolduc, réalisé par François Bouvier, est présenteme­nt en salle.

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