ELLE (Québec)

ALFA ROCOCO: l’amour, toujours BLEU BLANC ROUGE

- NICOLAS TITTLEY, chroniqueu­r musique MARTIN BILODEAU, chroniqueu­r cinéma

Elle a beau relever du cliché, la comparaiso­n entre la création artistique et la gestation humaine demeure aussi évocatrice que pertinente. Justine Laberge est bien placée pour en parler: moitié d’Alfa Rococo, le groupe qu’elle mène depuis plus de dix ans avec son conjoint David Bussières, la chanteuse profite du sommeil fragile de son jeune bébé pour discuter de son plus récent disque, L’AMOUR ET LE CHAOS. «La période de création, comme la grossesse, est un moment plutôt agréable, ponctué de hauts et de bas. Le bout difficile, c’est l’accoucheme­nt et heureuseme­nt, dans le cas de l’album, c’est David qui s’en charge!» Au moment de notre conversati­on, David le minutieux dort peu et pousse fort, s’échinant en studio sur les derniers détails de l’opus dont il est aussi le réalisateu­r.

Contrairem­ent aux albums précédents du groupe ( Lever l’ancre, Chasser le malheur et Nos coeurs ensemble), dont les noms venaient de chansons existantes, ce quatrième effort a trouvé son titre avant qu’arrive la chanson correspond­ante. «On trouvait que ça résumait bien nos angoisses et nos espoirs, explique Justine. Oui, on s’en va dans le mur, oui, notre époque est difficile, mais il faut continuer de chercher l’amour et de tendre vers la lumière. » Cet équilibre entre gravité et légèreté a toujours été au coeur de la pop d’Alfa Rococo, un remède ensoleillé aux jours de pluie. Et plus que jamais, la musique aura servi d’exutoire au couple. «Ce n’est pas pour rien qu’on a une chanson qui s’appelle Apprivoise­r le vent; disons qu’on ne l’a pas eu dans le dos au cours de la dernière année, qui a probableme­nt été la plus mouvementé­e de notre vie. Il nous est arrivé tellement de trucs qu’on pensait être des aimants à catastroph­es!» Quelques embûches, mais aussi de grandes joies, à commencer par l’arrivée d’un deuxième enfant en plein processus d’enregistre­ment, ce qui explique que la création de L’Amour et le chaos aura pris un peu plus de temps à concevoir que ses prédécesse­urs. Mais au final, c’est l’amour qui a prévalu puisque le couple a accouché de deux beaux bébés, à quelques mois d’intervalle...

La France produit plus de 220 longs métrages par année. Le tiers d’entre eux, au mieux, se rend jusqu’à nos rétines. En voici trois, qui témoignent de la vitalité et de la diversité de cette cinématogr­aphie, un peu mal-aimée chez nous.

L’APPARITION

Grand maître des impostures, l’excellent cinéaste Xavier Giannoli ( À l’origine, Marguerite) aborde la foi avec respect dans cette variation sur un thème connu: une jeune fille reçoit la visite de la Vierge Marie. Un grand reporter (Vincent Lindon) a des doutes et enquête. ( 20 avril)

GAUGUIN – VOYAGE DE TAHITI

Dans ce biopic pas traditionn­el signé Édouard Deluc, Vincent Cassel campe avec brio Gauguin, le célèbre mouton noir de la colonie artistique parisienne. Celui-ci, établi en Polynésie et inspiré par une vahiné qu’il a prise pour épouse, peint l’oeuvre qui l’a rendu immortel. ( 11 mai)

LA CH’TITE FAMILLE

Bienvenue chez les Ch’tis, le plus grand triomphe commercial de l’histoire du cinéma en France avait connu, à l’échelle du Québec, un succès équivalent. Dix ans plus tard, son créateur Dany Boon, lui-même issu du Nord-Pas-de-Calais dont il satirise l’accent et les moeurs, en propose une variation sur le même thème. ( 4 mai)

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