ELLE (Québec)

SOLUTIONS ANTISUEUR

Pains, applicateu­rs à bille, bâtons, vaporisate­urs... Au rayon des déodorants et des antisudori­fiques, les différente­s options sont légion. Petit tour d’horizon.

-

1 Les déodorants

Ces formules sont conçues pour «soit prévenir les mauvaises odeurs par l’entremise d’un agent antimicrob­ien, soit masquer ces mêmes odeurs par le biais d’un parfum», note le Dr Benohanian. Elles ne nous empêchent donc pas de suer, mais servent plutôt à neutralise­r les effluves désagréabl­es. Aux dires de la Dre Abdulla, un déodorant peut alors être une solution appropriée quand on transpire de façon modérée.

2 Les antisudori­fiques Les antisudori­fiques ont pour mission de limiter la sudation. Selon le Dr Benohanian, ils agissent en créant «une sorte de bouchon dans le canal sudorifère», parvenant ainsi à bloquer la sueur. «Ledit bouchon est essentiell­ement composé de sels d’aluminium», précise-t-il. Les personnes qui transpiren­t davantage appréciero­nt ces formules, qui ont l’avantage de réduire au possible la moiteur. À noter que la pierre d’alun, souvent considérée comme une alternativ­e plus naturelle aux antisudori­fiques, contient également de l’aluminium.

3 Les formules cliniques «Les formules cliniques sont, pour la plupart, antisudori­fiques et ciblent ceux qui transpiren­t de façon prononcée», admet la Dre Abdulla. Elles agissent habituelle­ment 24 heures durant, voire plus encore! Les sels d’aluminium étant leurs principaux ingrédient­s actifs, ces cinq traitement­s sont tout indiqués sur les aisselles. «Ilss’avèrent par contre moins efficaces sur la paume des mains et la plante des pieds», signale le Dr Benohanian. Pour obtenir des options mieux ciblées, mieux vaut alors consulter un médecin.

ANTISUDORI­FIQUES ET DÉODORANTS: MODE D’EMPLOI Pour tirer le maximum de chaque solution, on lit d’abord l’étiquette du produit en question. De façon générale, «le déodorant peut s’appliquer le matin ou le soir», confirme le Dr Benohanian. Quant à l’antisudori­fique, il est recommandé de l’appliquer sur une aisselle propre et sèche au coucher. Eh oui! C’est à ce moment de la journée que l’activité des glandes sudoripare­s est au plus bas, ce qui assure à la formule une meilleure pénétratio­n. Pendant notre sommeil, elle dispose du temps nécessaire pour s’activer sans trop être diluée par la transpirat­ion. Si on transpire énormément, on applique une formule clinique tous les jours. ANTISUDORI­FIQUE ET CANCER: MYTHE OU RÉALITÉ? Qui n’a pas déjà entendu la rumeur associant antisudori­fique et cancer du sein? Cette croyance populaire est apparue il y a une vingtaine d’années, et s’est rapidement répandue. La suppositio­n: les antisudori­fiques, dont les sels d’aluminium sont les principaux ingrédient­s actifs, empêcherai­ent le corps d’éliminer les toxines en bloquant la transpirat­ion de façon permanente. De plus, le fait que plusieurs cancers du sein apparaisse­nt dans la partie supérieure et externe de la poitrine contribue à alimenter le lien de causalité.

Mais qu’on se rassure: selon la Société canadienne du cancer, de nombreuses études auraient démontré que l’utilisatio­n des antisudori­fiques ne fait pas partie des facteurs de risque. Parmi celles-ci, une étude auprès de 813 femmes atteintes d’un cancer du sein et de 793 femmes n’ayant pas contracté la maladie a été publiée en 2002 dans le Journal of the National Cancer Institute. La conclusion: il n’existe pas de lien de cause à effet entre l’utilisatio­n des antisudori­fiques et la maladie. Les profession­nels de la santé partagent cet avis. «Les glandes sudoripare­s de l’aisselle jouent un rôle minime dans l’excrétion des toxines, assure la Dre Abdulla. Ce rôle est plutôt accompli par les reins et le foie.» Le fait de porter un antisudori­fique n’empêcherai­t donc pas l’expulsion des toxines. L’emplacemen­t commun du cancer du sein près de l’aisselle s’expliquera­it, quant à lui, par le fait que cette partie du sein comporte un grand nombre de cellules mammaires.

Pour ce qui est de l’inquiétude engendrée par une surexposit­ion aux sels d’aluminium, il est important de noter qu’une très faible quantité est absorbée par la peau. D’ailleurs, un rapport publié en 2010 par le gouverneme­nt du Canada conclut que les sels d’aluminium auxquels nous sommes exposés (dans les produits désodorisa­nts, mais aussi dans l’eau, dans l’alimentati­on et dans certains médicament­s) «ne pénètrent pas l’organisme en quantité suffisante ou dans des conditions de nature à mettre en danger l’environnem­ent ou la santé humaine.» À bon entendeur...

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada