ELLE (Québec)

Reine de l’image

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Récemment, j’ai été invitée à un bal – ça me fait drôle d’écrire «bal», c’est très cendrillon­esque. C’était le bal annuel du Musée McCord, une institutio­n que j’aime beaucoup, et où j’allais souvent flâner entre mes cours, à l’époque où j’étudiais à McGill, située juste en face.

Bref, on ne va pas à ce genre d’événement habillée en haillons (Cendrillon l’avait bien compris). Et, au risque de vous décevoir, ma garde-robe ne regorge pas de somptueuse­s toilettes serties d’or et d’argent. Lorsque ces occasions se présentent, je fais donc appel à notre styliste, Véronique, qui fait opérer sa magie et me déniche toujours de magnifique­s tenues, que j’ai l’immense privilège de porter pendant quelques heures.

Cette fois-là, Véro avait réussi à mettre la main sur un échantillo­n signé Michael Kors Collection: une robe noire à paillettes ultrachic, qu’elle avait fait venir de New York et que j’ai revêtue avec le plus grand bonheur. Cette anecdote n’a rien de particulie­r, si ce n’est que, quelques semaines auparavant, cette pièce moulait le corps de nulle autre que Kendall Jenner (vous savez, la petite soeur de la célébrissi­me Kim Kardashian?) sur la passerelle du défilé prêt-à-porter Printemps-été 2018 de Michael Kors.

Je sais que c’est d’une futilité sidérale, mais ça m’a bien amusée, de porter un vêtement étrenné par un membre du clan Kardashian­Jenner. Je ne suis pas de ceux qui les méprisent; je trouve les Kardashian assez fascinants, en fait. Au bureau, on regardait les photos de Kim K. (croquée par l’équipe du ELLE US), un peu perplexes devant l’étonnante esthétique de la star qui se trouve en couverture de notre édition de juillet-août.

Celle qui se décrit comme étant plutôt calme et obsédée par la propreté a bâti un empire grâce à son image. Et à l’ère où la notoriété se fait et se défait en un clic ou en un cliché Instagram, sa longévité dans l’oeil du public force l’admiration. Qui plus est, elle est devenue une femme d’affaires aguerrie, puisqu’elle est notamment à la tête d’une gamme de cosmétique­s, d’une marque de vêtements pour enfants, de sa propre collection d’émojis, sans parler de son applicatio­n mobile Kim Kardashian: Hollywood, et de l’émission de téléréalit­é qui l’a fait connaître, avec sa famille.

Contrairem­ent à Cendrillon, qui a dû attendre qu’un homme l’extirpe de ses oripeaux couverts de suie pour en faire sa princesse, on pourra dire que la sulfureuse Kim K., reine de la culture populaire, s’est façonné son royaume à elle seule.

Bonne lecture!

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Julie Buchinger Rédactrice en chef julie.buchinger@tva.ca

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