ELLE (Québec)

Retour attendu

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Il y a un peu plus de trois ans, à quelques mois de son 29e anniversai­re, Lykke Li a tout abandonné. Au bord de l’épuisement, usée par sept années de tournée en continu, la chanteuse suédoise a laissé savoir à ses fans qu’elle décrochait indéfinime­nt. «Le paradoxe, c’est que pour vivre de son art, il faut payer cher, explique-t-elle au téléphone. Si tu passes trop de temps sur la route, tu finis par te perdre. J’avais l’impression que j’avais oublié de devenir une vraie personne, une femme entière, qui ne dépendait pas tant du monde extérieur.» Dans les années qui ont suivi sa pause, Li n’a pas chômé: elle a donné naissance à son premier enfant («l’expérience la plus psychédéli­que de l’univers» selon elle), lancé avec quelques amies une compagnie de mezcal et contribué à créer le supergroup­e LIV, qui rassemble son conjoint, Jeff Bhasker, ainsi que des membres de Miike Snow et de Peter Bjorn and John. Aujourd’hui, elle revient avec So Sad So Sexy, sorti en juin, un premier album depuis l’excellent et ténébreux I Never Learn, paru en 2014. Porté par une musique plus aguicheuse que jamais, marquée par des influences pop, hip-hop et R&B, on le qualifiera de plus... ensoleillé. «Musicaleme­nt, peut-être, mais dans les textes, c’est du bon vieux Lykke Li, noir et romantique», tempère la chanteuse. Ombre et lumière, tristesse et joie... Chaque chose et son contraire, et les deux aspects sont des composante­s essentiell­es de la vie. Si plusieurs collaborat­eurs y participen­t et que le son plus exubérant semble tourné vers le plancher de danse, le propos, lui, est très intime. «Je suis une romantique finie, mais la maternité m’a fait découvrir un type d’amour inconditio­nnel que je ne pouvais même pas imaginer. Cela dit, l’amour entre adultes, lui, est toujours aussi compliqué, sinon plus! Ce que j’offre sur l’album, c’est une sorte de film qui présente les différents chapitres de l’évolution d’un couple, avec ses hauts et ses bas.» Cette «version pop de scènes de la vie conjugale», pour citer son compatriot­e Ingmar Bergman, permettra à Lykke Li de renouer avec la scène, notamment à l’occasion du festival Osheaga. «C’est bizarre, j’ai l’impression que ça fait si longtemps que j’ai assisté à un festival que j’ai oublié comment ça se passait. Mais en même temps, j’ai hâte de retrouver l’énergie du public», conclut-elle, enthousias­te. En concert à Osheaga le 3 août; osheaga.com. N. T.

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