LES PINCEAUX ARTIS
Accessoires, les pinceaux? Au contraire! Surtout entre les mains de Matthew Waitesmith, le maquilleur professionnel qui a complètement repensé cet outil souvent pris pour acquis en lançant la gamme Artis. Rencontre exclusive avec ce créateur devenu homme
Pile-poil!
Quand avez-vous décidé de créer vos propres pinceaux? Pendant ma carrière chez M·A·C, où j’ai été artiste maquilleur pendant près de vingt ans, je me suis rendu compte que je devais toujours développer une multitude de techniques afin de pallier les limites de mes instruments, même en travaillant avec des produits de haute qualité. L’offre de pinceaux était restreinte, surtout en ce qui a trait aux matériaux et à l’ergonomie, peu importe la marque, et tout au long de ma carrière, je me suis demandé comment innover dans ce domaine. Après avoir pris ma retraite, j’ai eu envie de m’investir dans un nouveau projet et c’est ainsi que la gamme Artis est née! Comment avez-vous imaginé la forme si particulière des pinceaux Artis? Quand on crée, il est naturel de s’inspirer de ce qui nous entoure. Comme la plupart des gens se maquillent eux-mêmes, je me suis demandé comment ils appliqueraient leur maquillage si je leur donnais une palette de fards sans leur fournir d’outils. La réponse est simple: ils utiliseraient la pulpe de leurs doigts! J’ai décidé de m’inspirer du mouvement de nos mains pour donner une forme ergonomique inusitée à mes pinceaux. Vous avez même développé votre propre fibre, la CosmeFiber. Pourquoi? Traditionnellement, les pinceaux sont fabriqués avec des matériaux facilement accessibles, comme du bois et des poils naturels. Ils conviennent encore très bien pour peindre une toile, mais lorsqu’il est question de magnifier un visage, ça ne va pas du tout. La raison est simple: comme le pelage des animaux sert à les protéger des parasites et des intempéries, il est parfait pour emprisonner la matière, mais l’est nettement moins pour l’étaler de façon optimale. Je ne voulais donc pas d’une fibre qui imitait le poil animal, mais plutôt d’un matériau unique en son genre: ni trop poreux ni trop soyeux, effilé à souhait et, surtout, facile à manier, quelle que soit la texture de cosmétiques préconisée – poudre, crème, gel ou hybride. Je me suis entouré d’experts pour concevoir la CosmeFiber de but en blanc, de façon à ce qu’elle réponde à tous mes besoins. En plus, celle-ci est dotée d’une technologie de mémoire de forme, qui permet aux poils de reprendre rapidement leur aspect original lorsqu’on les passe à la vapeur. C’est bien pratique pour ceux qui trimballent un peu partout leurs outils dans des trousses à longueur de journée. Pas étonnant que mes pinceaux soient protégés par de nombreux brevets! Comment doit- on les entretenir? Les gens dépensent souvent une petite fortune pour acquérir des cosmétiques haut de gamme, mais négligent ensuite de laver régulièrement leurs outils. Cette omission affecte non seulement l’application du maquillage, mais peut aussi favoriser la prolifération bactérienne et, par ricochet, affecter la santé de la peau. C’est pour cette raison que j’ai décidé de créer un plateau recouvert d’un chiffon en microfibres antibactérien, qui permet de déloger fards et crèmes au fur et à mesure qu’on utilise les pinceaux. C’est ma méthode de prédilection pour prendre soin de mes instruments! Si vous ne deviez posséder qu’un seul pinceau Artis, lequel choisiriez-vous? C’est un peu comme demander à un parent de désigner son enfant préféré parmi sa marmaille! (rires) Mais si je devais opter pour le modèle le plus polyvalent de la gamme – qui est celui qui se vend le plus à travers le monde entier, d’ailleurs! –, j’irais avec l’Oval 6. C’est une excellente introduction à la marque! Quelle est la meilleure gestuelle pour utiliser les pinceaux Artis? Ils sont conçus pour déposer de fines particules de maquillage sur la peau afin de créer un look léché sans jamais paraître empâté. Pour y arriver, il faut relaxer et effleurer doucement notre minois avec le pinceau jusqu’à l’obtention du résultat escompté. Pour contrecarrer notre mémoire procédurale et ainsi éviter une gestuelle trop raide, je conseille souvent de ne pas utiliser notre main dominante lors des premiers maniements!