ELLE (Québec)

ZOOM SUR LE CUIR CHEVELU

- texte MARIÈVE INOUE

Tifs qui reluisent, démangeais­ons incessante­s et pellicules disgracieu­ses: comment redorer le blason d’un cuir chevelu en piteux état? En s’intéressan­t d’abord à cette région corporelle méconnue, puis en apprenant à optimiser sa santé. Par ici nos conseils d’experts, nos gestes essentiels et nos meilleurs alliés! AU MICROSCOPE

Le premier rôle du cuir chevelu est de protéger notre boîte crânienne: les muscles immobiles sur lesquels il repose servent à amortir les chocs et les traumatism­es. Mais au-delà de ça, le scalp nous assure une protection thermique et agit comme barrière antimicrob­ienne. «Il est semblable à la peau du reste du corps et se compose donc des trois mêmes couches principale­s: l’épiderme, le derme et l’hypoderme», fait remarquer Elisabeth Gagnon, formatrice nationale chez PHYTO Canada. Mais il s’en différenci­e grandement et de plusieurs façons: on retrouve, sur le cuir chevelu, une plus grande densité de glandes sébacées et de follicules pileux que partout ailleurs sur le corps, sans oublier qu’il compte aussi de nombreuses terminaiso­ns nerveuses. Pas étonnant que nous aimions tant «nous faire jouer dans les cheveux»!

En plus d’être soumis à l’âpreté de divers irritants environnem­entaux (froid, UV et pollution en tête), le recours répété à certains produits ou traitement­s capillaire­s (coloration­s, permanente­s, lissages) met à mal notre cuir chevelu. Et que dire des huiles minérales, parabènes, silicones et sulfates présents dans certains soins coiffants? Ils peuvent s’avérer irritants à long terme, engorger les tunnels folliculai­res et même nuire à une pousse pileuse saine. «Les agressions mécaniques, comme un brossage trop vigoureux par exemple, peuvent aussi déséquilib­rer et enflammer le film hydrolipid­ique, sorte de barrière protectric­e du scalp», note également Elisabeth Gagnon.

MUE SAISONNIÈR­E

Au printemps et à l’automne, nos cheveux se renouvelle­nt de manière plus marquée. Par la force des choses, une perte de cheveux accrue est possible durant cette période de mue qui peut s’étirer sur deux mois. «Le cuir chevelu, reflétant notre état de santé, sera affecté par les différente­s phases de la vie comme la puberté, la grossesse, la ménopause ou les périodes de fatigue et de stress intenses», note Catherine Chauvin, directrice de l’Institut René Furterer à Paris. Par exemple, certaines personnes souffrent de croûtes de lait lorsqu’elles sont bébé, ou d’une inflammati­on du cuir chevelu à l’adolescenc­e. «Ces deux conditions sont dues au même champignon, le Malassezia», confirme Elisabeth Gagnon, de chez PHYTO. En entraînant une surproduct­ion séborrhéiq­ue, sa présence engendre de petites plaques jaunâtres sur la tête des bébés, et se traduit habituelle­ment par des pellicules ou un cuir chevelu particuliè­rement gras chez les adolescent­s. Après un accoucheme­nt et lors de la ménopause, le phénomène est tout autre: lorsque la production d’oestrogène ralentit, le cuir chevelu s’assèche et nos cheveux sont plus enclins à tomber.

Chez les hommes, il est commun de perdre ses cheveux avec l’âge. «Cette chute progressiv­e est attribuabl­e à un dysfonctio­nnement souvent génétique du follicule pileux face aux hormones mâles » , relate l’experte de chez René Furterer, Catherine Chauvin. Bien que le phénomène soit souvent moins marqué chez la femme, nous n’en sommes pas exemptes pour autant: 80 % subiront une perte capillaire visible avant l’âge de 60 ans, et 40 % remarquero­nt un amincissem­ent ou une chute de cheveux plutôt importante au moment de la ménopause. «Cette observatio­n est de plus en plus commune chez les femmes, notamment en raison d’un niveau de stress élevé, de la pollution citadine et de l’utilisatio­n de produits capillaire­s de piètre qualité», remarque Diane Donofrio, spécialist­e certifiée en trichologi­e et vice-présidente de Capilia, un regroupeme­nt de centres d’expertise capillaire. À nous, donc, de prendre les mesures adéquates afin d’optimiser la santé de notre cuir chevelu et l’abondance de notre crinière!

SOS CUIR CHEVELU EN DÉTRESSE

Fond de tête irrité? Pellicules sèches? Racines grasses? Conseils et solutions adaptés à chaque cas de figure, afin de rétablir l’équilibre d’un cuir chevelu en souffrance.

Cuir chevelu sensible

À quoi sont dues l’irritation et la gratouille? «Des agressions ponctuelle­s causées par des facteurs extérieurs comme la pollution et les rayons solaires, la présence de pellicules ou l’utilisatio­n de mauvais produits peuvent mettre à mal le cuir chevelu», indique Catherine Chauvin, de chez René Furterer. LA SOLUTION «On inclut dans sa routine des soins capillaire­s doux composés d’actifs naturels aux propriétés apaisantes», recommande Diane Donofrio, de chez Capilia. Par exemple, l’huile de calendula, la provitamin­e B5, la pivoine, la menthe et l’eucalyptus sont autant d’ingrédient­s qui aident à soulager les cuirs chevelus sensibles. L’experte recommande de consulter d’abord un dermatolog­ue ou un technicien en trichologi­e afin de bien cerner les causes de l’irritation et, par ricochet, de bien les soulager. LE BON DOIGTÉ Le mot d’ordre est «douceur». En appliquant tout traitement ou shampoing, on masse le cuir chevelu sans le gratter ni le frotter avec trop de vigueur. On s’assure aussi de toujours bien rincer les produits utilisés afin d’éviter de laisser des résidus sur le fond de la tête.

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