TULUM LA BELLE
La ville mexicaine à découvrir.
Entre ses plages de sable fin bordées par la mer des Caraïbes et sa jungle luxuriante, la petite ville vibre au rythme bohème, sous le soleil ardent du Mexique. On part à sa découverte,
des ruines mayas à sa meilleure taquería.
Sur la Riviera Maya, littoral du Yucatán au nom évocateur, Tulum séduit par son authenticité. De fait, contrairement aux tours d’hôtels qui colonisent Cancún, à une centaine de kilomètres au nord, l’endroit a su préserver son charme. Plus pour très longtemps, disent ceux qui venaient déjà s’y réfugier il y a 10 ans, loin – à l’époque – de la foule de touristes. Victime de sa popularité, Tulum Pueblo, la ville en tant que telle, ne cesse aujourd’hui de croître, accueillant de nouveaux quartiers à la vitesse de l’éclair. Si on cherche le calme et la volupté, on file plutôt à Tulum Plage, à une quinzaine de minutes en vélo (le moyen de transport le plus pratique, avec le scooter). Bercé par une eau turquoise, le bord de mer accueille d’élégants hôtels-boutiques et des restos en vogue. C’est ici qu’on lézarde sur le sable fin avec, de préférence, une margarita bien frappée. Des meilleures adresses aux excursions incontournables, on suit le guide!
AU FIL DES CÉNOTES
Selon la légende maya, ces «puits sacrés» – causés par l’effondrement de terrains calcaires – offraient un moyen de communication avec les dieux de l’inframonde (du monde souterrain). Aujourd’hui, ces piscines naturelles, constituées d’excavations et de rivières souterraines, éparpillées un peu partout dans la péninsule du Yucatán, sont très prisées des touristes. Tôt le matin, on file à GRAN CENOTE, la plus connue, avant qu’il n’y ait foule. Armée de notre masque et de notre tuba, on nage entre ses deux bassins, reliés entre eux par une grotte partiellement immergée où il n’est pas rare d’apercevoir quelques chauves-souris. Les stalactites, la jungle aux alentours et les tortues aquatiques complètent ce tableau d’un autre temps. On préfère la plongée? Avec son eau cristalline et son réseau de cavernes,
offre un spectacle impressionnant. Et si on se sent téméraire, on s’aventure dans CASA CENOTE, un circuit de 250 mètres entouré d’une riche mangrove... et accueillant un compagnon improbable – un crocodile – qui y a élu domicile. Avec un peu de (mal)chance, il nous rendra visite! DOS OJOS
SUR LES TRACES DE LA CIVILISATION MAYA
Seule cité maya située en bord de mer, le site archéologique de Tulum, fondé vers l’an 564, mais dont les ruines qu’on aperçoit ici datent du XIIIe siècle, permet de s’immiscer dans l’univers de l’ancien empire. On déambule entre les vestiges des maisons et des temples jusqu’à atteindre EL CASTILLO, le château et ses fortifications, construit au sommet d’une falaise et surplombant une petite crique où l’on se baigne avec plaisir. Pour échapper à la canicule, tous les moyens sont bons, et les ruines de COBÁ, à l’ombre des arbres, offrent un moment de répit. À l’époque précolombienne, la cité était l’une des plus importantes. De nos jours, on admire ses palais et ses monuments cérémoniels, dont le temple de Nohoch Mul, une pyramide de 42 mètres de haut avec une vue époustouflante à son sommet, pour peu qu’on ose monter ses marches escarpées!
À LA DÉCOUVERTE DE L’ORIGINE DU CIEL
Classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, l’immense réserve naturelle de SIAN KA’AN, qui longe la côte des Caraïbes sur 120 kilomètres, couvre autant des lagunes et leurs mangroves que des forêts tropicales, des plages de sable fin et une vaste zone marine abritant une partie de l’importante barrière de corail méso-américaine. Une fois payée la quarantaine de pesos qui garantit le droit d’entrée, on pénètre à l’intérieur de la biosphère. Au détour d’un sentier, on découvre tantôt l’une de ces plages isolées, ayant pour seuls témoins des cocotiers efflanqués, tantôt l’immense lagune qu’on parcourt en bateau (moyennant une petite somme) à la recherche de lamantins et de crocodiles. Et tandis que l’eau se fond dans le bleu de l’horizon, on comprend – enfin – le sens maya de Sian Ka’an, l’«origine du ciel»...
UN VERRE FACE À LA MER D’UNE SPÉCIALITÉ À L’AUTRE
Si d’aventure on passe devant BURRITO AMOR, sur l’avenue Tulum (l’artère principale de la ville), on est à peu près sûr de croiser une petite foule agglutinée devant l’entrée à n’importe quelle heure de la journée. Il faut dire que l’établissement offre de loin les meilleurs burritos à la ronde, ces tortillas roulées, garnies de légumes, de riz et de viande ou de poisson. On comprend mieux la notoriété de l’endroit en commandant le typique al pastor, une recette de porc mariné dans un mélange d’épices et d’ananas. On cherche un resto plus authentique? Direction ANTOJITOS LA CHIAPANECA, une taquería qui n’offre que d’excellents tacos. À 10 pesos l’unité, soit l’équivalent de 60 cents, on ne se prive pas! Si on souhaite manger léger – et encore, même la plus petite portion est gargantuesque –, on se rend plutôt à EL CAMELLO JR. pour tester leur spécialité, le ceviche, soit un plat de poisson macéré dans du jus de lime. Un dé-lice!
À Tulum Plage, nombre d’établissements offrent une vue panoramique sur les vagues, transats en prime. Le plus prisé? COCO BEACH BAR, le resto-bar de l’hôtel Coco, repaire favori des blogueuses grâce à son décor bohème instagrammable à souhait au milieu des cocotiers. Plus abordable, ZAMAS séduit par sa simplicité chaleureuse. On s’y prélasse tout l’après-midi entre un plongeon rafraîchissant et un bon livre, une Modelo (la bière locale) et une assiette de guacamole, en apercevant de temps à autre un vol de pélicans atterrissant sur un rocher, leur quartier général, non loin de là. Le paradis sur terre? Pas loin.
LE JARDIN SECRET
Installé au milieu de la jungle, à une dizaine de mètres seulement de la plage, le resto CENZONTLE passe presque inaperçu... On prend place à l’une de ses tables en bois et on se laisse charmer par l’intimité des lieux. Le menu joue avec les saveurs locales, cuisinées à la sauce moderne. Ce soir-là, un ceviche au fruit de la passion déclenche les convoitises, presque autant que les côtes levées, fondantes à souhait et nappées d’une sauce au café et à la vanille. Si l’établissement est moins populaire qu’Hartwood ou Arca, non loin de là, il n’a rien à leur envier et l’addition est nettement moins salée. Un conseil: mieux vaut réserver!
LA TOURNÉE DES BARS
Le meilleur bar de Tulum? Les avis divergent, mais deux noms reviennent presque systématiquement. D’un côté, il y a BATEY, à Tulum Pueblo, qui sert des mojitos à tomber qu’on sirote devant un concert de musique live. D’ailleurs, le sirop de canne à sucre, ingrédient indispensable au cocktail, est récolté directement sur place grâce à un ingénieux système de broyage de la plante... installé dans une vieille voiture! De l’autre, GITANO, à Tulum Plage, est un bar huppé qui rappelle les établissements newyorkais, la végétation dense en plus. Mais qu’importe notre lieu de prédilection: dans la douceur du soir, tous les cocktails se valent!
LE MEILLEUR CAFÉ EN VILLE
Véritable institution, KI’BOK est l’endroit parfait pour prendre un déjeuner sur le pouce, accompagné d’un excellent café (le meilleur de Tulum, selon les dires), avant d’attaquer la journée du bon pied. Le décor a beau ne pas être particulièrement attrayant, les touristes s’y précipitent dès l’ouverture. Ce que peu de gens savent en revanche, c’est qu’à l’étage se trouve un bar, accessible par un escalier étroit. On y va dès que le soleil se couche pour prendre l’apéro et observer le joyeux spectacle de la rue en contrebas.
UN BRUNCH LOCAL
Pour dîner, on se donne rendez-vous au TULUM ART CLUB, un café branché à la déco éclectique qui fait aussi office de galerie d’art. Au menu? Des tartines à l’avocat, un bol de smoothie au lait de coco et quelques spécialités véganes. En attendant que les plats arrivent, on s’attarde sur les nombreuses oeuvres suspendues au mur en prenant notre temps pour découvrir tous les trésors dont recèle l’établissement.