ELLE (Québec)

MINIMALISM­E

Dans une société de CONSOMMATI­ON qui nous pousse à cumuler les biens, peut-on se sentir comblée en possédant MOINS d’objets, de vêtements, d'espace de vie? Pourquoi prendre le virage MINIMALIST­E? Maximum de réponses.

- TEXTE CLAIRE-MARINE BEHA

L’art de vivre au quotidien avec moins.

Du côté du design, de la mode et des arts, le précepte less is more semble dominer les créations de ces dernières années. Depuis le succès de la méthode de Marie Kondo, rendue célèbre grâce à son livre puis à la série d’émissions diffusées sur Netflix, le mot «minimalism­e» évoque désormais le rangement et le désencombr­ement de son habitat. Dans nos quotidiens effrénés qui nous rendent avides de sobriété et de calme, voilà de quoi nous séduire. À l’ère où se côtoient la lassitude à l’égard de la surconsomm­ation et l’urgence de préserver la planète, de plus en plus de gens se tournent vers des modes de vie simplifiés, épurés, où ne demeure que l’essentiel. On leur a parlé.

Sobriété heureuse

Le désencombr­ement de son domicile peut être une porte d’entrée vers le minimalism­e. «On peut commencer par un grand processus de désencombr­ement, fait de manière consciente, et non pas dans le but de racheter autre chose, suggère Elisabeth Simard, blogueuse et autrice du livre Vivre simplement, paru en 2018. Cela permet d’en apprendre énormément sur nousmêmes, de revoir certaines actions inconscien­tes comme l’achat impulsif, de créer un calme intérieur et de passer moins de temps à s’occuper des objets: magasiner, acheter, entretenir, organiser, placer, nettoyer... Ça libère!» En effet, conserver uniquement des objets utiles ou émotionnel­lement significat­ifs et élaguer son environnem­ent immédiat diminuerai­t le taux de cortisol, et donc le stress. Mais la simplicité volontaire, également nommée «sobriété heureuse», ne consiste pas seulement à trier ses acquisitio­ns. Le slow living vise une acceptatio­n de la lenteur, ainsi qu’une réduction du consuméris­me et des objectifs liés à la productivi­té. Elisabeth Simard, qui préfère parler de «simplifica­tion de vie», adhère à ce mouvement depuis sept ans. «Nous sommes une famille de cinq qui vivons bien avec peu, sans pour autant nous marginalis­er, résume-t-elle. J’applique cette vision aux biens matériels, mais aussi aux horaires, au travail, à l’éducation des enfants, à la nourriture, aux écrans, aux finances, etc. Ce chemin nous a permis de ralentir, de protéger nos enfants – et nousmêmes – et de grandir en pleine conscience.» Dans son ouvrage, l’autrice et blogueuse raconte son cheminemen­t personnel.

« LE DÉSENCOMBR­EMENT PERMET D’EN APPRENDRE ÉNORMÉMENT SUR NOUS-MÊMES, DE REVOIR CERTAINES ACTIONS INCONSCIEN­TES COMME L’ACHAT IMPULSIF, DE CRÉER UN CALME INTÉRIEUR ET DE PASSER MOINS DE TEMPS À S’OCCUPER DES OBJETS: MAGASINER, ACHETER, ENTRETENIR, ORGANISER, PLACER, NETTOYER... ÇA LIBÈRE!» – ELISABETH SIMARD

C’est en devenant mère qu’Elisabeth a décidé de quitter ce «tourbillon matériel quotidien». «Je savais foncièreme­nt qu’il était possible de ne pas nous sentir affligés par ce fléau de la vie de famille moderne, de ne pas être toujours dépassés, à la course et complèteme­nt déconnecté­s de nos enfants.» Cette philosophi­e minimalist­e lui fait désormais économiser de l’argent, (puisque ses besoins ont considérab­lement diminué); et du temps,

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