LA VIE EN LAUDER
Regard inédit sur un appartement familial soigné, où chaque fenêtre donne sur la tour Eiffel: on s’invite en exclusivité chez AERIN LAUDER dans la VILLE LUMIÈRE.
Regard inédit sur l’appartement familial d’Aerin Lauder dans la Ville Lumière.
Aerin Lauder a découvert Paris pour la première fois à cinq ans, en 1975, alors qu’elle y accompagnait sa grand-mère, Estée Lauder, légende des produits de beauté. «Nous logions au Plaza Athénée et mangions au restaurant-bar Le Relais, où nous avons dégusté le plus merveilleux poulet rôti qui soit, avec des frites», se remémore Aerin, assise sur le canapé Jean Royère du pied-à-terre familial de la Rive Gauche, par un matin ensoleillé. «J’étais si emballée d’être là, enchantée devant tant de beauté.» Le charme ne s’est jamais rompu. Aujourd’hui, Aerin est à la tête d’un empire de produits de beauté, de mode et d’articles de décoration, et elle s’envole plusieurs fois par année à destination de Paris pour affaires ou pour un séjour de vacances en famille. À présent, nul besoin de faire un saut au Plaza Athénée, car au début des années 1990, ses parents, Ronald et Jo Carole Lauder, ont fait l’acquisition d’un appartement de trois chambres en face des Invalides. La tour Eiffel, le dôme des Invalides et ses dorures, les couchers de soleil... En somme, «la vue les a conquis, tout comme l’emplacement» en plein coeur de la ville. Pour le rénover, ils font appel à Antoine Stinco, l’architecte français qui vient de repenser la Galerie du Jeu de Paume, dans le jardin des Tuileries. Il dépouille les lieux de leur esprit français, au profit d’un parement d’érable blanc, «qui n’est pas sans rappeler l’intérieur d’un bateau, avec têtes de lit et chevets intégrés, explique Aerin. C’est un vrai havre de paix au milieu de l’effervescence de la ville.»
DESIGN HAUT DE GAMME
«C’est un vrai havre de paix au milieu de l’effervescence de la ville.» AERIN LAUDER
L’écrin minimaliste conçu par Antoine Stinco met parfaitement en valeur l’exceptionnelle collection de joyaux de style moderniste de la famille, comme le canapé Royère, les céramiques de Georges Jouve, la sculpture La Victoire de Samothrace, d’Yves Klein, posée sur la table basse au-dessus de verre de Carlo Mollino, et des pièces de mobilier rares de Jean Prouvé. Les parents d’Aerin passent encore plus de temps à l’appartement parisien («C’est leur petit coin de paradis») depuis que son père est à la semi-retraite de l’entreprise familiale – «Il siège toujours au conseil d’administration», précise-t-elle. Par-dessus tout, c’est un foyer familial «douillet», comme le qualifie Aerin, rempli de souvenirs, comme des oeuvres d’art et des pièces dénichées dans des galeries et à l’encan. En l’occurrence, dans le vestibule se trouve un tirage de la célèbre photo moderne surdimensionnée Sunday New York Times, de Tina Barney, mettant en scène une famille lisant le journal à la table de cuisine en 1982. À côté, une autre énorme photo de Tina Barney représentant le clan Lauder en 1995 dans la cuisine du domaine d’Estée à Wainscott, dans l’État de New York. C’est dans cette propriété qu’Aerin a épousé le banquier d’affaires Eric Zinterhofer un an plus tard. (Par la suite, Estée a offert la maison à Aerin.) «Tina est une grande amie de ma mère et elle était d’ailleurs photographe à notre mariage, mentionne Aerin. Elle a l’oeil pour saisir un instant, pas nécessairement le “moment parfait”, mais quelque chose de réel et d’hyper intéressant.»
SOUVENIRS CRISTALLISÉS
Au milieu des photos de Tina Barney, des portraits de chiens de William Wegman, et dans la chambre principale, à côté de l’image Art Institute of Chicago, de Thomas Struth, une série de photos croquées sur le vif par Jo Carole, où on voit les deux fils d’Aerin, aujourd’hui étudiants à l’université, lorsqu’ils étaient enfants, tantôt dans le carrousel du Champ-de-Mars, tantôt assis dans le salon, sous le bureau Présidence de Jean Prouvé, en train de colorier. «Ma mère a l’oeil pour les détails», dit Aerin.
SOURCES D'INSPIRATION ET CRÉATION
Grâce à Estée, sa grand-mère, Aerin a baigné dans l’élégance parisienne durant des années. «Je l’ai accompagnée aux défilés de Chanel, à l’époque où Claudia Schiffer était la mariée, et aux défilés de Givenchy, se souvient-elle1. Elle adorait faire les boutiques et les grands magasins, et nous en profitions pour nous rendre au rayon des produits de beauté», pour voir comment ses produits se vendaient. Aerin Lauder agit de la même manière. Depuis qu’elle a fondé Aerin en 2012, elle a lancé 22 fragrances et des accessoires de mode et de décoration, qui sont vendus dans ses boutiques d’East Hampton, de Southampton et de Palm Beach, dans les grands magasins comme Neiman Marcus et Saks Fifth Avenue, dans des boutiques éphémères et en ligne. À Paris, sa gamme beauté est offerte au Printemps Haussmann, au Bon Marché et aux nouvelles Galeries Lafayette Haussmann. «Estée disait toujours “Il ne vous viendrait pas à l’esprit de porter la même robe pour une soirée que pour un match de tennis. Alors, pourquoi porteriez-vous la même fragrance?”, se rappelle Aerin. Sa conception des choses est tellement pertinente, parce qu’elle se résume à une expérience, à une découverte.» Voilà qui résume bien la vie d’Aerin: à Paris, elle explore les musées («Mon chouchou est le musée Picasso.»), dîne chez Le Duc et à Caviar Kaspia («typiquement parisiens»), fait un saut dans les hauts lieux de la décoration que sont Talmaris et la maison Casa Lopez, et revient avec un bouquet de chez Moulié Fleurs. «J’aime déambuler dans les rues en observant les tenues des gens, dit-elle. Ça m’inspire toujours.» Elle regarde par la fenêtre ouverte donnant vers l’ouest sur la tour Eiffel et murmure: «J’ai toujours aimé Paris.»