ELLE (Québec)

AVOIR UN ENFANT SUR FOND D’APOCALYPSE ?

-

Il est difficile de se projeter dans l’avenir quand la planète se dégrade sous nos yeux. Certains jeunes adultes refusent de fonder une famille dans ce climat anxiogène. D’autres décident tout de même de faire le saut. «Je n’ai pas d’enfant et, oui, les changement­s climatique­s faisaient partie de ma réflexion. Il y a quelque chose de terrorisan­t à l’idée de se visualiser dans 80 ans... Où en serons-nous? Ce n’est pas un contexte facile pour imaginer des enfants grandir.» − AMÉLIE CÔTÉ «Si je devais prendre une décision aujourd’hui, je n’aurais sans doute pas d’enfant, même si je vois chaque jour que la maternité m’apporte un immense bonheur. J’aurais peur de ne pas pouvoir leur apporter la sécurité à laquelle ils ont droit. Déjà, il y a huit ans, j’avais ces préoccupat­ions.» − KRYSTEL PAPINEAU «Je comprends la réflexion des jeunes qui choisissen­t de ne pas avoir d’enfant, mais pour moi, le désir de fonder une famille était le plus fort. J’ose croire que mes enfants feront davantage partie de la solution que du problème. Je crois aussi que ce n’est pas juste une question de quantité de ressources, mais de meilleure gestion de ces ressources. Même si on préconisai­t la dénatalité, ça ne donnerait rien si on reste dans un système capitalist­e qui vise la croissance infinie. On irait droit dans le mur, mais juste plus lentement. Oui, je ressens une plus grande vulnérabil­ité depuis que j’ai des enfants, une plus grande responsabi­lité aussi. Je n’ai pas le droit de perdre espoir.» − ANNE-SOPHIE GOUSSE-LESSARD

Newspapers in French

Newspapers from Canada