ELLE (Québec)

Démystific­ation et portraits de femmes qui changent nos vies grâce à l’IA.

- TEXTE ANNIE LABRECQUE

Ce n’est plus de la science-fiction: L’INTELLIGEN­CE ARTIFICIEL­LE (IA) s’insère bel et bien dans notre QUOTIDIEN. Elle est à l’oeuvre dans une multitude d’applicatio­ns, souvent à notre insu. Démystific­ation 101 et portraits de ces FEMMES dans l’ombre qui changent (vraiment) nos vies.

— SIRI, ES-TU CAPABLE DE PENSER?

— Je dois avouer que je n’y ai jamais vraiment pensé.

Si Siri, cet assistant virtuel présent au bout de nos doigts, peut répondre de cette façon, c’est grâce à l’intelligen­ce artificiel­le. Ces petites bêtes numériques, comme Siri, Alexa, Google Assistant et Microsoft Cortana, sont capables de nous donner un coup de main pour gérer notre agenda, planifier une sortie au resto ou connaître la météo.

C’est également à cause de l’intelligen­ce artificiel­le si on peine à quitter YouTube ou Facebook. Les algorithme­s derrière ces applicatio­ns cherchent constammen­t à nous offrir du contenu susceptibl­e de nous intéresser. Et c’est encore au moyen de l’intelligen­ce artificiel­le que Google Maps trouve le chemin optimal pour qu’on se rende d’un point à un autre de la ville, et ce, en évitant le plus possible les bouchons de circulatio­n.

L’IA a pris son essor dans les années 1950 aux États-Unis. «C’est à cette époque qu’on a inventé le terme d’intelligen­ce artificiel­le», indique Sasha Luccioni, chercheuse postdoctor­ale au Mila, l’Institut québécois de l’intelligen­ce artificiel­le, situé à Montréal. En plus du Mila, les géants de l’industrie comme Google, Facebook et Microsoft ont aussi installé leurs laboratoir­es d’IA dans la métropole. La ville se distingue favorablem­ent dans le monde, même si la Silicon Valley vient toujours en tête de liste dans ce domaine.

Les machines dotées d’intelligen­ce artificiel­le, qui imitent jusqu’à un certain point l’intelligen­ce humaine, peuvent effectuer des tâches et des calculs très complexes à partir d’une masse d’informatio­ns. Par exemple, derrière son interface épurée, Google traduction emmagasine et utilise des milliards de mots. Avec une technique de l’intelligen­ce artificiel­le appelée apprentiss­age profond, où la machine apprend au fur et à mesure qu’elle accumule des données, Google traduction fait correspond­re entre eux les mots d’une centaine de langues différente­s. Le service détecte et décode du texte à partir d’une image et offre la possibilit­é de traduire des mots prononcés à voix haute.

C’est aussi l’apprentiss­age profond qui opère lorsqu’on navigue sur Amazon et qu’il propose des articles qui pourraient nous intéresser. Ces objets sont loin d’être présentés de façon aléatoire: l’algorithme d’Amazon se base sur notre historique de navigation et d’achats pour faire ces suggestion­s. Ce magasinage personnali­sé par l’IA, qui améliore l’expérience client, a essaimé depuis dans de nombreux autres commerces de détail.

L’intelligen­ce artificiel­le dans les coulisses de la mode

Avec les développem­ents technologi­ques, l’IA est désormais capable de réaliser une oeuvre d’art en puisant ses idées à partir des données provenant de milliers de portraits, de composer une chanson originale ou même d’assister les designers de mode. L’IA leur permet en effet de rester à l’affût des tendances et d’améliorer la conception d’un vêtement.

Que dirait-on d’une robe qui aurait été dessinée par l’IA? Glitch, une entreprise américaine fondée par deux chercheuse­s en informatiq­ue, fait appel à un algorithme qui s’inspire des vêtements déjà sur le marché pour proposer des styles innovateur­s.

À l’autre bout du monde, au Japon, DataGrid génère des images de mannequins virtuels et espère offrir cette solution aux magasins de vêtements et aux designers qui voudraient se passer des séances photo pour présenter leurs nouveaux produits.

Les possibilit­és ne manquent donc pas. «La machine reconnaît, à partir d’une photo, ce que le mannequin porte: un manteau de cuir marron, un jean bleu foncé, des bottes à talons hauts... Elle est capable de disséquer l’image, rapporte Sasha Luccioni. On peut imaginer qu’un magasin de mode utilise cette technologi­e pour décrire automatiqu­ement la multitude de produits qu’il offre.» Le milieu de la mode est donc un terrain de jeu très propice à l’implantati­on de l’IA.

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 ??  ?? Cette toile, créée par intelligen­ce artificiel­le, a été vendue aux enchères au montant de 432 500 $ US.
Cette toile, créée par intelligen­ce artificiel­le, a été vendue aux enchères au montant de 432 500 $ US.

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