ELLE (Québec)

14 JOURS, 12 NUITS.

- C. B.

Trois questions à Anne Dorval Ce film d’une beauté saisissant­e raconte le voyage d’Isabelle (ANNE DORVAL ) au Vietnam, pays de naissance de sa défunte fille adoptive. Lors de ce pèlerinage, Isabelle réussit à prendre contact avec la mère biologique de l’enfant afin de lui apprendre la mort de l’adolescent­e. Un lien se crée, une amitié se noue.

Comment as-tu vécu le tournage au Vietnam?

Oh mon Dieu! Mon arrivée a été assez brutale. Je n’étais jamais allée en Asie. Déjà que c’est un choc culturel important... Disons que je l’ai eu un peu à la dure. J’ai été malade dans l’avion, j’ai attrapé un virus qui m’a conduite directemen­t à l’hôpital français d’Hanoï, où je suis restée quelques jours. Tout ça pour dire que je ne suis pas tombée instantané­ment sous le charme du Vietnam. Ça m’a pris un bon moment avant de l’apprécier. Je me suis gardé du temps pour me perdre dans les rues et écouter les gens parler. Au cours du tournage, j’ai eu la chance de voir différente­s régions, en montagne et sur l’eau. Il s’agit d’un pays charmant. On l’a souvent vu en carte postale. Cette fois-ci, j’ai eu l’impression de faire partie de la carte postale.

Est-ce que les relations de travail étaient différente­s de celles qui ont cours dans un tournage au Québec?

Oui, très! Les Vietnamien­s ont une tout autre façon de voir les choses, les événements. C’est une culture à l’opposé de la nôtre, où il y a un grand nombre de non-dits. Ayant peu de mots pour s’exprimer, on communiqua­it avec des sourires et des regards. C’était à la fois très poétique et mystérieux. Dans la langue vietnamien­ne, le non n’existe pas! Le oui, c’est un peut-être. On a eu quelques surprises dans nos demandes. Il a fallu s’adapter.

Jouer le deuil d’un enfant doit être éprouvant pour une mère?

Oui, c’est parfois douloureux, mais je ne suis pas du genre à rester dans la peau du personnage pendant deux mois. J’en mourrais. C’est mon métier de me mettre à la place des autres, d’imaginer le deuil de cette femme. Après une journée de tournage, j’ai besoin de me changer les idées et de rire. Même si ce film peut paraître assez lourd, la lumière est là, heureuseme­nt. On y parle de partage entre deux femmes. Elles vont apprendre à faire un deuil en s’appuyant l’une sur l’autre, en regardant droit devant. C’est une belle histoire qui insuffle l’espoir.

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