ELLE (Québec)

Matt Duff nous parle de son succès instantané, mais hautement mérité.

- TEXTE LAURIE DUPONT PHOTOGRAPH­IE ÉMILIE HÉBERT

CHOUCHOU DES MÉDIAS SOCIAUX, MATHIEU DUFOUR, ALIAS MATH DUFF, A CONNU UN DÉBUT D’ANNÉE SANS PRÉCÉDENT. SON SHOW-RONA VIRUS LUI A CONFÉRÉ UN NOUVEAU PUBLIC ET UN STATUT D’HUMORISTE ÉMERGENT DES PLUS ENVIABLES. COMME QUOI, LE BEAU PEUT ÉCLORE QUAND ON S’Y ATTEND LE MOINS.

«Je trouve ça complèteme­nt débile, la soudaine popularité qui est venue avec Le Show-rona Virus, avoue Mathieu. Je n’en reviens pas encore, mais je savais que ça allait arriver un jour. Depuis que je suis tout jeune, c’est la seule chose que je veux, faire rire les gens. Même à la garderie, j’étais le plus drôle du groupe. J’ai toujours été un aimant à monde qui embarque dans mes niaiseries.» Et c’est qu’il en a cumulé, des niaiseries, dans cette émission complèteme­nt (et volontaire­ment!) décousue, diffusée sur Instagram depuis le 12 mars dernier. «Mettons que le coronaviru­s, ce n’était pas dans mes plans, lance en riant l’homme de 25 ans. J’ai simplement continué de faire des choses que j’aime, et vu que j’étais enfermé, je ne crois pas que j’ai réalisé l’impact que le Show a eu. Ça va sûrement me rentrer dedans avec le recul.» Pause. On se reporte à janvier 2019. Mathieu Dufour, alias Math Duff, a alors 4000 abonnés Instagram. Puis, le jour avant de se lancer dans l’aventure du Show-rona, il diffuse son premier live pour remercier les gens d’être maintenant 60 000 à le suivre dans ses péripéties quotidienn­es. Enfin, parce que cette fulgurante ascension ne prend pas de break, le compte @mathduff a passé le cap des 102 000 abonnés (au moment de mettre sous presse). Un quasi-conte de fées pour l’humoriste à la chevelure de sirène.

L’après

Malgré tout, Mathieu ne s’en cache pas, il a bien hâte que tout revienne à la normale. «Je vais être content d’avoir persévéré et d’avoir montré ce que je peux accomplir. Sûrement que l’aprèsconfi­nement sera plus intense côté carrière, parce que j’aurai vécu Le Showrona, mais je vais tout de même continuer de m’écouter et de ne participer qu’aux projets qui me tentent vraiment. Parce que dans la vie, je ne suis pas habitué à répéter les mêmes choses. En tant qu’humoriste, je ne partirai jamais en tournée, je n’écrirai pas de shows. J’aime faire des stunts, vivre la frénésie, la nouveauté.» Car, croyez-le ou non, ce diplômé de l’École nationale de l’humour improvise tout le matériel qu’il livre sur scène, peu importe le nombre de spectateur­s venus l’applaudir. Quelques semaines avant la crise, Mathieu avait réussi le tour de force de trouver preneurs pour les 2990 places de la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts! Son spectacle, qui devait avoir lieu en juillet dans le festival Juste pour rire, a été reporté à l’automne, ce qui ne semble pas trop remuer l’humoriste. «Je ne suis pas déçu, parce que tout le monde reporte ou annule des shows. Je n’ai pas à me plaindre. Et qui sait, peutêtre va-t-on ajouter une supplément­aire en octobre? Tout est possible!» Comme on peut s’en douter, les offres profession­nelles fusent dans la cour de Mathieu ces jours-ci. Dans les projets excitants qu’il peut divulguer pour le moment, on compte son nouveau rôle comme un des Fantastiqu­es dans la version estivale de l’émission de radio du même nom. Et si on se fie à Mathieu, ce n’est que le début. «Perso, je vois tout ça à long terme. Mon peak de carrière, je l’imagine à 45 ou 50 ans. Dans ma tête, je n’ai rien fait encore. Je commence, j’apprends. Je veux un jour avoir mon talk-show, une boîte de prod, mais je ne mets rien sur une échelle de temps. Tout arrivera en temps et lieu.»

«J’AIME FAIRE DES STUNTS, VIVRE LA FRÉNÉSIE, LA NOUVEAUTÉ.»

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