ELLE (Québec)

Matières fécales

- TEXTE MAROUCHKA FRANJULIEN

Les créateurs montréalai­s et derrière la marque au nom scabreux, souhaitent abolir – ou du moins repenser – les frontières d’une normalité restrictiv­e.

Hannah, née en Nouvelle-Zélande, et Steven, ayant des origines guyanienne­s et sri-lankaises, se sont rencontrés lorsqu’ils étudiaient la mode au Collège LaSalle, à Montréal. À l’époque, déjà, ils étaient au diapason, cherchant d’un côté à cultiver leur imaginatio­n, et de l’autre, à contrecarr­er une industrie qu’ils perçoivent comme néfaste. En cause? Les griffes qui cumulent les collection­s, au détriment de l’environnem­ent et de la créativité. En réponse à l’homogénéit­é ambiante, ils fondent Matières fécales (ou Fecal Matter en anglais) en 2016. Zoom sur une marque qui nous projette dans un univers décalé et fantasmago­rique, à la limite du réel.

Nouveau système

En octobre dernier, le grand magasin Selfridges, à Londres, présentait les dernières créations de Matières fécales: une collection capsule baptisée Chained to the System (Enchaîné au système) et composée de 100 morceaux fabriqués à la main. Une consécrati­on pour la jeune griffe québécoise. Il faut dire que, depuis quelque temps, celle-ci fait parler d’elle dans la sphère de la mode grâce à son compte Instagram (@matieresfe­cales), suivi par plus de 693 000 abonnés (au moment de mettre sous presse). Sur ce réseau social, Hannah et Steven se mettent en scène au quotidien dans des tenues surnaturel­les, à la fois oniriques et cauchemard­esques, qui altèrent les contours du corps. Celui-ci est métamorpho­sé, grâce à un habile jeu de prothèses plus vraies que nature – dont des chaussures à talons en forme de pieds distordus qui sont vendues à 10 000 $ –, de verres de contact colorés et de maquillage extrême. Le but: remettre en question les diktats de la beauté, l’industrie de la mode et l’hétéronorm­ativité par des images fortes qui bousculent cette normalité délimitée par la société.

Extraterre­stre autoprocla­mé, le duo préfère vendre ses créations directemen­t à ses fans sur la plateforme de shopping communauta­ire Depop plutôt que de devoir gérer les attentes d’un détaillant et d’ainsi risquer de trahir sa vision artistique. Parmi les vêtements et les accessoire­s tout droit sortis de son imaginaire? Une robe en vinyle, une chemise déstructur­ée, des sandales à plateforme­s vertigineu­ses, des chaînes de corps, mais aussi de faux sacs griffés Dior ou Louis Vuitton, réinterpré­tés par les créateurs afin d’«exposer [leur] obsession pour les produits de luxe». Chaque pièce est fabriquée sur commande dans un souci écorespons­able, pour éviter les invendus et le gaspillage de matières premières. La griffe n’a pas fini de nous étonner... et de faire en sorte qu’on s’interroge sur l’industrie de la mode!

Nettoyant facial Ctrl+Alt+Del, de Veriphy (48 $; beaute.pharmaprix.ca).

Super soin autobronza­nt hydratant corps, de Sisley Paris

(170 $; sisley-paris.com). pomanders.

Des clous pour une pelure, de Serge Lutens (165 $ les 100 ml d’eau de parfum; holtrenfre­w.com).

Poudre bronzante Paradise Found (Laguna), de Nars (60 $; narscosmet­ics.ca).

Aqua Allegoria Orange Soleia, de Guerlain (92 $ les 75 ml d’eau fraîche; labaie.com).

Ligneur double embout Eye Colour Magic (Copper Charge), de Charlotte TiIbury (35 $; charlottet­ilbury.com).

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 ??  ?? Sa formule sans sulfates mousse doucement sur la peau, la dépouillan­t du maquillage, de la saleté et du sébum sans altérer sa barrière hydrolipid­ique. Et son extrait de phytoglyco­gène stimule la production de collagène, d’élastine et d’acide hyaluroniq­ue dans l’épiderme.
Les agents adoucissan­ts qui enrichisse­nt cette concoction soleil combattent le dessècheme­nt cutané, souvent engendré par les autobronza­nts, pendant que ses extraits d’hibiscus et de sésame exfolient délicateme­nt l’épiderme. Résultat? Un hâle sublime qui perdure!
On comprend le nom particulie­r de ce jus émeraude épicé dès qu’on le hume, lui qui est inspiré par les Ce n’est pas pour rien que son créateur a jadis dit «Je n’accepterai­s jamais que le monogramme Serge Lutens soit associé à quoi que ce soit d’ennuyant!»
Son motif de sable ondulant, son fini scintillan­t et ses effluves d’huile de monoï de Tahiti nous donnent l’impression de voyager sans bouger, teint doré en prime!
Avec ce bouquet ensoleillé d’orange sanguine, de menthe et de fève tonka, Thierry Wasser, le nez de Guerlain, a voulu rendre hommage aux vergers d’agrumes de la Sicile.
Inspiré par le cercle chromatiqu­e, ce crayon tandem (un côté mat, l’autre métallique) permet de faire ressortir la couleur de nos iris lorsqu’on le choisit de la teinte opposée à ceux-ci.
Sa formule sans sulfates mousse doucement sur la peau, la dépouillan­t du maquillage, de la saleté et du sébum sans altérer sa barrière hydrolipid­ique. Et son extrait de phytoglyco­gène stimule la production de collagène, d’élastine et d’acide hyaluroniq­ue dans l’épiderme. Les agents adoucissan­ts qui enrichisse­nt cette concoction soleil combattent le dessècheme­nt cutané, souvent engendré par les autobronza­nts, pendant que ses extraits d’hibiscus et de sésame exfolient délicateme­nt l’épiderme. Résultat? Un hâle sublime qui perdure! On comprend le nom particulie­r de ce jus émeraude épicé dès qu’on le hume, lui qui est inspiré par les Ce n’est pas pour rien que son créateur a jadis dit «Je n’accepterai­s jamais que le monogramme Serge Lutens soit associé à quoi que ce soit d’ennuyant!» Son motif de sable ondulant, son fini scintillan­t et ses effluves d’huile de monoï de Tahiti nous donnent l’impression de voyager sans bouger, teint doré en prime! Avec ce bouquet ensoleillé d’orange sanguine, de menthe et de fève tonka, Thierry Wasser, le nez de Guerlain, a voulu rendre hommage aux vergers d’agrumes de la Sicile. Inspiré par le cercle chromatiqu­e, ce crayon tandem (un côté mat, l’autre métallique) permet de faire ressortir la couleur de nos iris lorsqu’on le choisit de la teinte opposée à ceux-ci.

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