ENTREVUE
Dominique Fils-Aimé: grandir comme artiste.
Le février dernier, elle lançait l’ultime volet de sa trilogie musicale. Après Nameless et Stay Tuned!, deux grands albums acclamés par tous, Three Little Words boucle colossalement la boucle. Entretien-réconfort avec l’unique DOMINIQUE FILS-AIMÉ.
«LE MESSAGE ULTIME DE MA MUSIQUE, c’est l’amour!» lance Dominique en souriant à pleines dents de l’autre côté de son écran. «C’est tout ce que je souhaite laisser derrière moi. Ce n’est pas irréaliste de penser que l’amour puisse avoir un impact sur les gens autour de soi et sur le monde dans lequel on vit. Je préfère encourager les preuves d’amour que de réprimander les preuves de haine. C’est comme mon dollar: je ne vais pas acheter sur Amazon, je privilégie l’achat local.»
L’entrevue commençait à peine, et j’avais accès à des perles de sagesse à la pelle. Impossible de faire du small talk ou de verser dans la facilité quand on s’assoit pour discuter (même à distance) avec cette femme. Son attitude positive et sa bienveillance irradient. C’est peut-être grâce à sa faculté de toujours voir le verre à moitié plein qu’elle ne s’est pas inquiétée outre mesure de la réception de son troisième opus, pour lequel elle n’a nullement appliqué la fonction copier-coller d’aucun de ses albums précédents. «Quelques mois après la sortie de Stay Tuned!, on m’a demandé si je sentais une pression pour le troisième album, étant donné les bonnes critiques qu’il avait reçues. Et pendant un instant, je me suis laissé séduire par l’idée que je pourrais réutiliser une formule qui fonctionne... Mais non! Si Three Little Words rejoint les gens, tant mieux, sinon tant pis! J’aurai été authentique du début à la fin de cette trilogie.»
Dominique inspire profondément et poursuit: «Je ne peux pas rester ancrée dans la perception que les gens ont de moi, parce que sinon, ça veut dire que je reste dans le passé. Si vous voulez écouter du jazz, replongez dans Stay Tuned! Moi, je veux continuer d’évoluer, quitte à ce que certaines personnes accrochent moins à ma musique par moments. Je ne veux pas et je ne peux pas stagner.»
Mais quand même, o rir le fruit de nos e orts sans savoir ce que demain nous réserve, ça provoque quel genre d’émotions?
«C’est extrêmement bizarre comme situation, mais ça fait du bien en même temps! C’est un peu comme lancer une bouteille à la mer! (Rires) J’ai mis toutes les énergies positives que je pouvais dans Three Little Words, alors s’il peut atteindre ne serait-ce qu’une personne qui vit un moment di cile, que ça lui amène un peu de réconfort, et que ça lui rappelle qu’elle n’est pas seule, eh bien, je crois que j’aurai réussi mon pari.»