UNE OCCASION EN OR
AUX ÉTATS-UNIS, le marché de la revente de vêtements promet de tripler ses revenus d’ici 2029 et d’atteindre une valeur de 80 milliards de dollars américains. Au coeur de cet essor, la conscience écologique – prolonger la vie de notre garde-robe est, après tout, le meilleur moyen de limiter son empreinte carbone – se frotte à un enjeu lucratif tant pour le vendeur que pour l’acheteur, qui est en mesure de renflouer sa garde-robe à moindre coût. Et après Poshmark, Vestiaire Collective, The RealReal et Vinted, un autre joueur clé compte faire sa place au soleil: H&M. La marque suédoise de prêt-à-porter rapide lancera officiellement le 7 septembre H&M REWEAR, un tout nouveau concept en ligne offert uniquement au Canada pour l’instant, qui permettra aux usagers de vendre et d’acheter des vêtements et des accessoires de n’importe quelle griffe. «Nous souhaitons nous positionner en tant que leader de l’économie circulaire en offrant aux utilisateurs de notre plateforme la possibilité de donner une deuxième vie à leurs pièces», précise Géraldine Maunier-Rossi, directrice marketing chez H&M Canada.
Les marques – qui génèrent une consommation toujours plus effrénée en multipliant les collections et les collaborations exclusives – sont-elles en passe de devenir les boutiques d’occasion de demain? Isabel Marant vient tout juste de lancer Isabel Marant Vintage, qui permet aux uns de magasiner dans les trésors des autres. Mara Hoffman et Patagonia offrent déjà un concept similaire, tout comme Levi’s, qui propose de racheter nos pièces afin de les remettre en circulation. Stella McCartney, Burberry et Gucci encouragent quant à eux leurs clients à revendre des pièces de leurs collections passées sur le site TheRealReal.
Ce que H&M propose de différent cependant, c’est d’accepter toutes les griffes sur sa plateforme (en prenant au passage une commission à chaque vente). Il fallait oser inclure la concurrence… mais, au final, tout le monde en sort gagnant! «L’une des priorités du groupe H&M est d’oeuvrer pour construire un avenir davantage écoresponsable et, grâce à notre plateforme, nous espérons inspirer toutes les marques à s’engager en matière d’économie circulaire», dit Géraldine Maunier-Rossi. Acteur important de la fast-fashion, dont les conséquences sont désastreuses pour l’environnement, H&M souhaite ainsi changer la donne et soutenir une mode durable. On ne peut qu’espérer que cette initiative incitera d’autres entreprises à joindre le mouvement.
«GRÂCE À NOTRE PLATEFORME, NOUS ESPÉRONS INSPIRER TOUTES LES MARQUES À S’ENGAGER EN MATIÈRE D’ÉCONOMIE CIRCULAIRE»
– GÉRALDINE MAUNIER-ROSSI