ELLE (Québec)

LE COEUR À LA FÊTE

Célébrez les ANNÉES FOLLES, version 2022!

- Texte CAITLIN AGNEW Adaptation MAROUCHKA FRANJULIEN

LE NOUVEL AN APPROCHE À GRANDS PAS. Pour certaines d’entre nous, la nécessité de nous tourner vers l’avenir se traduit par la poursuite d’un optimisme à toute épreuve et par le désir de retrouver une liberté qui nous a tant manqué. C’est une façon de voir qui se rapproche de celle qui a marqué les Années folles il y a un siècle, années caractéris­ées par une prospérité et une créativité sans bornes après les ravages de la Première Guerre mondiale et de la grippe espagnole.

Sur les passerelle­s de l’automne-hiver 2021-2022, les marques ont brossé le portrait d’une nouvelle vision glamour, représenta­nt la liberté et l’expression de soi, qui s’accompagne cette saison d’une fibre écorespons­able. Car si la décontract­ion est toujours de mise à la maison, certains designers ont préféré s’éloigner de cette hégémonie du «mou» pour privilégie­r l’extravagan­ce (en faisant parfois référence à des codes bien précis des années 1920). Ce faste glamour s’est traduit par des sequins chez Prada et Givenchy, des plumes chez Valentino, Saint Laurent et Gucci, ou encore des franges chez Alexandre Vauthier. Mais que les adeptes de confort se rassurent: bon nombre de griffes ont tout de même choisi de graviter autour d’une mode plus fonctionne­lle. Tel est le cas des combinaiso­ns élastiques et moulantes de Tom Ford, de Maisie Wilen et de LaQuan Smith, comme des châles cocons aperçus chez Chloé, Stella Jean et Louis Vuitton.

«La tendance la plus évidente qui a été accélérée par la pandémie est le besoin de confort», dit Sara Maggioni, à la tête du départemen­t de mode féminine pour l’agence de prévision des tendances WGSN. «C’est devenu en quelque sorte non négociable.» Ce désir de confort s’est d’ailleurs immiscé dans le vestiaire de soirée. «On remarque beaucoup d’innovation­s et d’expériment­ations en ce qui a trait au jersey et à la maille utilisés pour les tenues habillées, ce qui revient à créer un look de soirée à partir de matériaux confortabl­es.» De l’avis de cette experte, à cause de la crise environnem­entale actuelle, l’esprit d’innovation qui, dans les années 1920, avait mené à une période d’excès visera plutôt à maximiser l’utilisatio­n des ressources au moyen du recyclage des matériaux et du suprarecyc­lage. Et lorsqu’on investira dans de nouvelles pièces, notre principale préoccupat­ion sera de les choisir en fonction de leur polyvalenc­e et de leur durabilité. «Les changement­s climatique­s sont une menace réelle, et le consommate­ur en prend de plus en plus conscience.» Ceci dit, Sara Maggioni évoque encore un autre effet de la pandémie qui pourrait très bientôt se matérialis­er: l’envie d’évasion et le besoin de prendre un nouveau départ. «Après une période de dépression et de misère, on voit la plupart du temps survenir une explosion de joie et de créativité», ajoute la styliste Anna Trevelyan, qui a notamment habillé Kylie Jenner, Lady Gaga, Billie Eilish et Lizzo. «Je ne l’ai pas encore vue, mais j’ai le sentiment que ça va arriver.» Malgré l’incertitud­e ambiante, l’optimisme demeure donc au rendez-vous!

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