Fédérer par le rire
C’est dans «l’urgence de laisser émerger ce qui se passait entre le public et [lui], cette connexion nouvelle» qu’Adib Alkhalidey dit avoir écrit son plus récent spectacle, DES PUTES ET DES VOLEURS.
Si bien qu’il a l’impression de l’avoir écrit avec le public. Non seulement grâce au rodage et aux expérimentations qu’il a faits dans les comedy clubs, mais aussi parce qu’il a quitté Montréal pour aller s’établir dans un village. «J’ai ouvert mon coeur à d’autres discussions, à des enjeux qui touchent un spectre d’individus plus vaste que celui de l’intelligentsia. Je me sens punk rock d’aborder des thèmes simples comme l’amour, la famille, le fait d’être un citoyen et la manière de se comporter dans la société pour contribuer à un projet civilisationnel auquel on croit.» Il est aussi question d’éducation, d’accès à la propriété, d’innovations technologiques et de générosité. «J’ai une foi profonde en la capacité des humains à créer un monde meilleur, peu importe leur parcours ou leur personnalité. C’est ce qui est sous-jacent dans tous les numéros de mon spectacle.» Quant à son titre hardi, il renvoie, de façon non péjorative, aux colons et aux Filles du roi: «C’est une ode au peuple. Il est impossible de fonder une civilisation sans que des personnes soient prêtes à tout quitter dans l’espoir d’un avenir meilleur.» Comme l’ont fait ses parents en émigrant. Une décision dont profite grandement la scène de l’humour au Québec.
DU 23 MAI AU 1ER JUIN, À LA PLACE
DES ARTS, PUIS EN TOURNÉE, ADIBALKHALIDEY.COM
SOPHIE POULIOT,
CHRONIQUEUSE ARTS DE LA SCÈNE