ELLES FONT LEUR CINÉMA
Une histoire d’hommes, le septième art? Minute, papillon! À l’heure où les femmes dans le secteur s’expriment d’une seule voix, et où le sujet de la parité, sur toutes les lèvres, inspire une petite révolution, la Cinémathèque québécoise propose durant tout l’été un cycle exceptionnel comportant plus de 100 films réalisés par 100 femmes. La sélection riche et judicieuse, établie par le directeur de l’établissement Marcel Jean et son équipe, couvre pas moins de 80 ans d’histoire et une diversité de perspectives, de Leni Riefenstahl (Le triomphe de la volonté ,1935) à Lawrence Côté- Collins( Écartée ,2017), en passant par Agnès Varda ( Cléode5à7, 1962), Anne-Claire Poirier ( Mouriràtue-tête, 1979), Patricia Rozema ( I’ve Heard the Mermaids Singing, 1987), Jane Campion ( ThePiano, 1993) et Susanne Bier ( Aprèslanoce, 2006). Plus de la moitié de la sélection est composée de titres rares, sinon introuvables. J’attire votre attention sur trois d’entre eux... C The Hitch-Hiker (1953), le tout premier film noir réalisé par une femme, en l’occurrence la comédienne Ida Lupino, dans lequel deux amis en route pour un weekend de pêche font monter à bord de leur voiture un auto-stoppeur psychopathe. Near Dark (1987), premier long métrage en solo de Kathryn Bigelow ( TheHurtLocker, ZeroDarkThirty), brouille les frontières entre le western et le film d’horreur. Ignoré à sa sortie, ce film hautement original fait aujourd’hui l’objet d’un culte. C Mon XXe siècle (1988), de la Hongroise Ildikó Enyedi, raconte les parcours en parallèle puis croisés de deux jumelles séparées à la naissance. Lauréat de la Caméra d’or à Cannes, ce bijou de cinéma est le parfait complément à Corpsetâme, la dernière offrande de la cinéaste, disponible sur Netflix.M.B.