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ROLLING IN THE DEEP TOUCHER LE FOND

Our writer dives into meditation in Curaçao (mantra rays included). À Curaçao, notre reporter plonge dans la méditation (raies «mantra» incluses).

- BY / PAR STEPHANIE MERCIER VOYER ILLUSTRATI­ONS BY / DE BILLY CLARK

“NOTICE WHERE YOU FEEL THE RISING AND FALLING SENSATION OF THE breath most strongly.” I summon the voice of Andy Puddicombe, founder of the blockbuste­r meditation app Headspace, as the air from my oxygen tank fills my lungs and slowly floats my body toward the water’s surface. When I breathe out, I watch as the air bubbles escape from my regulator and I hover closer to the bottom of the reef, where I spot a yellow boxfish hiding behind a patch of swaying purple coral. Fifteen metres underwater, I have to surrender to my breath – it’s now in charge of my every move. Inhale, rise; exhale, descend. Repeat.

This is my first time scuba diving in more than a year, and I’m nervous: We’re at the Watamula dive site in northern Curaçao, and the current on our first descent is strong. But I trust Loys Leso, an unflappabl­e instructor from local outfitter Go West Diving, who guides our group of five. Sitting outside the hurricane belt, Curaçao is home to one of the most beautiful fringing reefs in the Caribbean – though like much of the region, it has been affected by coral bleaching. There are nearly 70 dive sites, and the island’s underwater landscape teems with marine life, ranging from ferocious barracudas to languid manta rays to dushi angelfish (that’s “sweet” in Papiamentu, the local creole language).

I first fell in love with scuba diving while travelling solo across Southeast Asia, where I jumped off tiny boats to swim among Mola

«NOTEZ L’ENDROIT OÙ VOUS RESSENTEZ LE PLUS FORT LA MONTÉE ET LA descente de la respiratio­n. » J’invoque la voix d’Andy Puddicombe, fondateur de l’illustre appli de méditation Headspace, quand l’air de ma bonbonne m’emplit les poumons et me fait lentement remonter vers la surface. Puis j’expire, observant les bulles s’échapper de mon régulateur et descendant vers le fond du récif, où je repère un poisson-coffre jaune caché derrière une touffe d’ondulants coraux violets. À 15 m de profondeur, je n’ai d’autre choix que de lâcher prise : ma respiratio­n dicte mes déplacemen­ts. Inspirer, montée. Expirer, descente. Et rebelote.

C’est ma première plongée sous-marine en plus d’un an, et je suis nerveuse: on est au site de plongée de Watamula, dans le nord de Curaçao, et le courant est fort à notre première descente. Mais je fais confiance à Loys Leso, imperturba­ble monitrice du fournisseu­r local Go West Diving et responsabl­e de notre groupe de cinq. Située hors du couloir des ouragans, Curaçao abrite un des plus beaux récifs frangeants des Antilles, même si, comme dans une bonne partie de la région, le blanchisse­ment corallien l’affecte. On y trouve près de 70 sites de plongée et le paysage sous-marin y fourmille de vie aquatique, entre barracudas féroces, mantes indolentes et scalaires dushi (« agréables » en papiamento, le créole local).

Je suis tombée amoureuse de la plongée sous-marine lors d’un voyage en solitaire en Asie du Sud-Est, où je sautais de petits bateaux pour nager parmi môles et requins marteaux de deux fois ma taille. Des

mola fish and hammerhead sharks twice my size. Years later, the sport took on a deeper meaning after a bad breakup forced me to move back in with my mother in the twilight of my twenties (deep breath). Suddenly home in my childhood bedroom, I began dabbling in meditation: Every morning, I practised observing my thoughts with curiosity instead of my typical judgment. As I felt the calm of my slow breaths, worlds away from the social-media circus and distractio­ns of my life, the similariti­es between meditation and diving jumped out at me. And I longed to go back to my happy place under the sea.

As I descend into Paradise – the name of my second dive site in Curaçao – I feel the pressure from the water like a cocoon. Outside noises soften until my focus lands on the amplified sound of my breath. Inhale. I can’t help but giggle, thinking I sound just like Darth Vader. Exhale. Isn’t it wild that Luke Skywalker used meditation in The Last Jedi to save everyone’s life? Inhale. Maybe I sound less like Darth Vader and more like my ex’s sleep apnea machine? Exhale.

I catch myself before my thoughts spiral down the vortex of past relationsh­ips and bring my attention back to the present moment, toward a floating sea turtle. My new friend makes a right turn around a staghorn coral formation, and I sync my breath to the slow movement of its flippers. How long have I been here? Ten minutes? I look at my watch: closer to an hour. Time stretches when you’re deep in the present moment.

Back on the boat, I’m awash with the same feeling of calm I experience­d in my childhood bedroom after my meditation sessions. Maybe it is because I am captivated by the sea, or maybe it’s because I can’t check my phone, but it feels easier to let go of my thoughts. As the sun burns embarrassi­ng wetsuit tan lines on my skin, I realize I have no idea what’s coming next for me – and for the first time in ages, I’m okay with it. Pretty dushi, I know. années plus tard, ce sport a pris une significat­ion plus profonde quand une rupture difficile m’a forcée à retourner chez ma mère au déclin de ma vingtaine (gros soupir). Retrouvant ma chambre d’enfant, j’ai commencé à faire un peu de méditation : chaque matin, je m’exerçais à observer mes pensées avec curiosité, plutôt qu’avec mon jugement habituel. En éprouvant le calme de mes lents respirs, à des années-lumière du cirque des médias sociaux et des distractio­ns de ma vie, j’ai été frappée par les similitude­s entre méditer et plonger. Et j’ai eu envie de regagner mon havre sous-marin.

Pendant la descente à Paradise (nom de mon deuxième site de plongée sur l’île), je sens la pression de l’eau comme un cocon. Les bruits extérieurs s’atténuent jusqu’à ce que mon attention se fixe sur le son amplifié de ma respiratio­n. Inspire. Je rigole à la pensée que j’ai l’air de Dark Vador. Expire. N’est-ce pas fou que Luke Skywalker ait eu recours à la méditation pour sauver tout le monde dans Les derniers Jedi ? Inspire. Peut-être que je sonne moins comme Dark Vador et plus comme le bidule contre l’apnée du sommeil de mon ex ? Expire.

Je me reprends avant que mes pensées s’enfoncent dans le maelstrom des relations passées et reporte mon attention sur le moment présent, vers une tortue de mer qui nage. Ma nouvelle amie vire à droite d’un tapon de coraux en corne de cerf et je synchronis­e ma respiratio­n avec le lent battement de ses pattes. Depuis combien de temps suis-je ici? Dix minutes? Je regarde ma montre: presque une heure. Le temps s’étire quand on vit à fond le moment présent.

De retour sur le bateau, je suis inondée de la même impression de calme que dans ma chambre d’enfant après mes séances de méditation. C’est peut-être que je suis sous le charme de la mer, ou que je ne peux regarder mon cell, mais il me paraît plus facile de laisser aller mes pensées. Alors que le soleil laisse de gênantes marques de bronzage autour de ma combinaiso­n, je constate que je n’ai aucune idée de ce qui m’attend… et pour la première fois depuis des lustres, ça m’est égal. Plutôt dushi, non ?

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