LE BILLET DE LA RÉDACTRICE EN CHEF
Le voyage est le grand transformateur. Quand on visite un lieu, peu importe combien de fois on y est déjà allé, on le trouve changé. Et chaque fois qu’on va quelque part, ça nous transforme, parfois d’une façon profonde et marquante, parfois d’une façon subtile qu’on ne remarque que longtemps après.
La transformation est au coeur de ce numéro qui propose des articles sur des villes, des perceptions et des paysages en mutation. Jennifer Allford s’intéresse à l’essor des murales instagrammables, à la façon dont un art urbain axé sur la communication sociale est devenu un art urbain destiné à servir de parfaite toile de fond aux égoportraits (p. 67).
Émigré de France en 2009 pour commencer une nouvelle vie à Montréal, le photographe Thomas Bouquin a vite senti s’évanouir son sens de la découverte et s’étioler son lien avec le lieu. Sa série de photos «Clair de nuit» (p. 73) l’a poussé à voir d’un oeil neuf sa ville d’adoption.
Enfin, l’auteur Ted Alvarez se rend à Hawaii pour voir le Kilauea, l’un des plus redoutables volcans au monde, dont les éruptions transforment à tout jamais tant le paysage que le visage du tourisme dans l’île (p. 48).
Si au début c’est souvent la destination et le trajet de A à B qui définissent un voyage, le plus beau est de revenir au point de départ avec de nouvelles perspectives sur le monde. Puissiez-vous savourer ce numéro en allant du point A au point B.