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La planète: la scène de PRIYANKA

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Vu le succès grandissan­t qu’elle connaît à Hollywood comme à Bollywood et ses aller-retour entre ses résidences de Mumbai, de L.A. et de New York, Priyanka Chopra Jonas redéfinit le concept de star internatio­nale. Nous l’avons attrapée au vol, à la première de son dernier long métrage The Sky Is Pink, au Festival internatio­nal du film de Toronto, pour discuter de son retour à Bollywood, de son partenaria­t avec Bumble et de la gestion de sa garde-robe de globe-trotteuse.

Il y a trois ans qu’on ne vous avait pas vue dans une production bollywoodi­enne. Qu’est-ce qui vous a poussée à accepter The Sky Is Pink, qui s'inspire de l'histoire de la famille de la jeune autrice Aisha Chaudhary? n’a jamais été question que je ne tourne que des films en hindi. Jouer à Hollywood et à Bollywood n’est pas incompatib­le, je ne me suis jamais sentie forcée de choisir l’un ou l’autre. C’est que le tournage de la série Quantico s’échelonnai­t sur 11 mois dans l'année. J’ai pu inclure dans mon horaire chargé N’est-ce pas romantique?, Alerte à Malibu et un bout de Bajirao Mastani pendant qu’on filmait la série, mais c’était difficile d’insérer un long métrage en entier. Une fois Quantico bouclée, j’ai eu vraiment envie de faire un film en hindi. Mon agente a évoqué The Sky Is Pink, sachant que ça allait cliquer. Je l'ai appelée illico après avoir lu le scénario pour rencontrer la réalisatri­ce. Qu’est-ce qui vous a attirée dans ce scénario? y a une vérité universell­e dans ce film et dans la perte d’un être cher en général : c’est ce qui m’a plu. Il y a des années, mon père, qui avait une sacrée personnali­té, est décédé. Il aurait détesté que nous le pleurions, alors nous avons plutôt célébré sa vie. Nous avons engagé son groupe préféré et servi ses mets favoris. J’ai été fascinée par la manière dont le réalisateu­r aborde la mort dans The Sky Is Pink. Il ne s’agissait pas juste d’un projet de plus à ma filmograph­ie. C’est pourquoi j’ai décidé d’y jouer et de le produire. J’ai foi en ce film. Comment Purple Pebble Pictures, votre maison de production, s’y est-elle investie? Purple Pebble Pictures, j’ai produit environ neuf films régionaux, mais je n’ai joué dans aucun avant celui-ci, afin que ma boîte reste autonome.

Quand je suis tombée sur ce projet, j’y croyais tellement que j’ai déclaré au producteur vouloir m’impliquer de plus près ; je savais que je pouvais porter l’oeuvre et la promouvoir à bon escient. Purple Pebble Pictures produit des films qui ont un propos, qui défendent des idéaux. Ce qui ne veut pas dire que tous prêchent une certaine morale ou renferment un aspect de responsabi­lité sociale, mais la narration doit défendre un point de vue. Vous naviguez entre Mumbai, New York et L.A. Comment faites-vous pour vous sentir chez vous ? Mes maisons sont remplies de photos. Je n’ai qu’à faire mes valises, partir, m’installer et trouver sur place les ressources pour me sentir chez moi. Le plus difficile ? Je cherche toujours mes chaussures. Supposons que je veuille porter mes bottes rouges à New York. Où sont ces bottes? Génial! Elles sont à L.A. ou à Mumbai. Disons que le plus gros inconvénie­nt est d’ordre vestimenta­ire. Pourquoi avez-vous décidé d’implanter Bumble en Inde? investi dans Bumble parce que le message que l'appli envoie me fascine. Je trouve formidable qu’elle soit dirigée par une femme. Whitney Wolfe Herd, qui a d’abord cofondé Tinder, s’est dit: «Savez-vous quoi? Les filles doivent aussi pouvoir balayer un profil à droite. Elles veulent choisir. » Leur donner la chance de faire les premiers pas, ça contribue à l’émancipati­on féminine. Et ça a été super d’importer l’appli en Inde, où il a fallu effectuer des ajustement­s culturels. Les utilisatri­ces doivent, par exemple, se présenter avec l'initiale de leur prénom et des photos vérifiées. Leur sécurité est primordial­e. Quels freins entravent encore les femmes dans l’industrie du cinéma ? la première fois, les femmes se voient offrir de belles possibilit­és, et pas seulement dans le domaine du cinéma: en divertisse­ment, en affaires, en technologi­es, aussi. Aujourd’hui, elles se font entendre, possèdent une voix, mais il faut viser la neutralité profession­nelle, parler d’elles de manière non genrée. On ne dit jamais en anglais d’un homme: «Ah, tiens! Un athlète. Un journalist­e. » Mais quand il s’agit d’une femme, on ne manque jamais de souligner que c’est une athlète ou une journalist­e. Ça sous-tend à quel point le message subliminal forgé par la société est insidieux; même vous et moi, bien que supposémen­t progressis­tes, le perpétuons. Il reste beaucoup à faire. Comme femme, je veux pouvoir être la bougie d’allumage du succès de mes consoeurs. Je veux être celle sur laquelle elles peuvent s’appuyer. C’est normal, car les femmes se soutiennen­t, s’entraident.

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