Fugues

ATLANTIC CITY & NEW YORK

- OLIVIER GAGNON

Ne sont sont-ilsils pas beaux beaux, nos deux cover guys ? Bonne nouvelle : ces jeunes hommes ne font pas que poser, ils sont réellement en amour. Question de leur rendre hommage, nous les avons rencontrés pour discuter de leur rencontre, de leur cheminemen­t, de leurs bons coups, mais aussi les défis qu’ils ont dû surmonter depuis les débuts de leur histoire d’amour. Récit d’une belle histoire d’amour.

Jimmy, le plus jeune des deux, est originaire de la Côte-Nord et établi à Montréal depuis 2008. Travaillan­t aujourd’hui dans le design d’intérieur, il poursuit des études pour retourner en finances personnell­es, un projet qu’il avait entrepris un peu plus jeune. C’est l’extroverti du couple, le volubile, celui qui aime être sous les projecteur­s. Il n’y a qu’à visiter son compte Instagram pour constater que ce beau châtain de 26 ans n’a aucun problème à mettre de l’avant son corps musclé, une fierté pour celui qui se voyait trop petit il y a quelques années seulement. Jocelyn, le plus vieux et le plus grand des deux, est originaire de L’Assomption, en banlieue de Montréal. Ce grand brun de 31 ans travaille depuis dix ans à titre de coordonnat­eur technique dans un milieu dans lequel il est resté, jusqu’à tout récemment, plutôt secret sur sa vie. Sa carrure impres- sionne, tout comme son regard affirmé; c’est cependant tout en timidité qu’on le découvre peu à peu. Une fois les présentati­ons faites, Jimmy se lance dans le récit de leur rencontre. Cette première soirée du 26 septembre 2012 à l’Apollon, les regards échangés, l’interventi­on de la wingwoman de Jocelyn et cette première poutine partagée au (défunt) Club Sandwich entre deux échanges de numéros de téléphone. Quelques jours plus tard, c’est autour d’un vrai repas que les deux se retrouvent : rien de bien concluant. «Au début, je croyais que ça cliquait plus ou moins, nous ne disions pas un mot ou presque… J’ai voulu casser le malaise en allant à la salle de bain. Nous sommes finalement repartis chacun chez nous. Au retour du resto, il m’a texté pour me dire qu’il n’était pas un gars de date, qu’il préférerai­t me revoir dans un cadre plus relax », explique Jimmy. Une semaine plus tard, deuxième tentative, cette fois chez Jimmy. Encore une fois, le contexte n’est pas encore propice… en plus d’une opportunit­é manquée à la fin de la soirée alors que Jocelyn voulait revenir mais que Jimmy était déjà dans la douche avant d’aller retrouver des amis. C’est finalement après quelques semaines que Jocelyn change la donne en invitant Jimmy chez lui, à L’Assomption, dans le cadre d’une soirée sans

prétention avec une amie. Done deal, comme on dit – Jimmy est resté à coucher et le reste appartient à l’Histoire. La suite s’est enchainée plutôt rapidement, si bien qu’à la fin janvier 2013, Jimmy emménageai­t chez Jocelyn pour poursuivre des études sur la Rive-Nord. Aujourd’hui, les amoureux partagent désormais un condo en location dans Hochelaga-Maisonneuv­e et ont le projet d’acheter un duplex pour y vivre avec leur chien, un projet qui devrait probableme­nt voir le jour à moyen terme.

Depuis trois ans, c’est donc la parfaite relation pour ces deux qui ne s’attendaien­t pas du tout à se rencontrer – et qui ne croyaient pas non plus réellement aux possibilit­és des réseaux de rencontre. Lorsqu’on les questionne sur leurs meilleurs succès depuis leurs tout débuts, la réponse est claire. « Pour moi, c’est d’avoir pu aller dans ma famille avec lui. Plus jeune, je ne croyais pas que ce serait possible, avec ce que j’ai vécu lors de mon coming out. La première rencontre s’est très bien déroulée, j’ai été même surpris. Aujourd’hui, mon père l’adore », explique Jimmy. « J’ai vraiment l’impression que nous avons réussi à créer quelque chose ensemble. Il m’a récemment accompagné à mon party de bureau – je m’étais toujours entouré de filles dans ces situations-là. Ce n’est pas que je me cachais, mais je gardais ça pour moi. Aujourd’hui, je suis plus affirmé dans mon milieu de travail et c’est parfait », ajoute Jocelyn.

Les deux hommes évitent la routine comme la peste ; c’est probableme­nt la clé de leur succès. Pour Jocelyn, c’est entre autres une question de conserver l’effort de prendre soin de soi pour l’autre. Jimmy, de son côté, soulève plutôt qu’il est important de se surprendre avec des petits détails qui permettent de conserver la passion du début. À l’inverse, la proximité qu’ils vivent se pose parfois comme un enjeu. À ce sujet, Jocelyn mentionne que « notre relation s’est un peu bâtie sur ça, être très souvent ensemble, si bien qu’on a un peu de difficulté à se séparer pour faire des trucs chacun de notre côté. On a peur de se décevoir en se séparant… C’est un défi constant de prendre un peu de recul. »

Et le mariage ? Pas intéressés, du moins, pas pour le moment. Encore moins dans une forme traditionn­elle. Et la question, bien tabou celle-là, de l’ouverture des couples ? « Autour de nous, certains couples se sont mariés mais sont ouverts. On se pose la question à quoi sert le mariage si c’est pour partager avec d’autres au final… Il y aura toujours des gens intéressan­ts autour de nous et si un soir ça va moins bien, il sera peutêtre facile de se tourner vers quelqu’un d’autre. Mais je crois que tant que nous sommes honnêtes entre nous, le problème ne se pose pas. La personne que j’aime, je ne la vois pas dans le lit d’un autre homme, ça me ferait trop de mal », rassure Jimmy, visiblemen­t touché par la question. Et ne vous méprenez pas : ce n’est pas parce qu’il montre ça et là des abdos ou des pecs sur Instagram que Jimmy veut vous en montrer plus, prenez-en bien note !

Que réserve l’avenir à nos cover guys ? Cette idée de duplex qu’ils mettront très certaineme­nt à leur main avec leurs talents en design, mais aussi des voyages pour découvrir du pays ensemble. Toute l’équipe du Fugues leur souhaite le meilleur et tout simplement d’être heureux.

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