Fugues

Pour un Village en santé

- ANDRÉ C. PASSIOUR

durant deux ans, on ferme la rue à longueur d’année, été comme hiver ! Durant la saison froide, avec l’aide de la Ville, on effectue des activités, des jeux, pour attirer le public, un peu comme on le fait déjà dans le Quartier des spectacles ou à Québec par exemple. Bien sûr, on prend le temps de travailler sur de beaux projets et on évalue la situation et on corrige le tir pour la 2e année !», de déclarer Peter Sergakis.

Les «éléphants blancs» Et les autres irritants

L’entreprene­ur croit qu’on n’en fait pas encore assez pour aider les sans-abri à Montréal. Contrairem­ent à ce que l’on croit, il est très sensible à leur sort. Bien sûr, le maire Coderre a annoncé récemment une somme de 10M$ pour des programmes destinés aux organismes leur venant en aide, tandis que les effets ne seront peut-être pas immédiats… Mais cette subvention sera-t-elle récurrente ?

«Cela me fend le coeur de voir des gens dormir dans la rue quand il fait -25o en hiver, ou de voir un groupe qui se pique avec une même seringue [souillée]. Ce n’est pas possible de les voir ainsi, ils deviennent malades et personne n’en prend soin réellement. Dans les centres, après la nuit, on les fout à la porte et ils retournent à la rue. Il y a de grands hôpitaux qui se sont vidés en raison de la constructi­on récente des grands centres comme le CHUM, pourquoi ne pas en faire des lieux pour accueillir ces gens, les soigner, les loger, les nourrir convenable­ment ? Je ne peux pas croire que notre pays dépense autant pour des réfugiés de pays en guerre alors qu’on est incapables de trouver une solution et faire en sorte de changer les choses du côté de nos itinérants pour leur offrir des services de manière permanente. C’est inacceptab­le qu’on les laisse souffrir ainsi. Les autorités doivent bouger, il faut, encore là, faire des pressions.»

Sur la vente de drogues en plein air, trop évidente d’ailleurs dans le quartier, pour Peter Sergakis, on en fait tout simplement pas assez selon lui. Effectivem­ent, il y a eu plus de policiers cet été qui ont patrouillé et effectué plusieurs arrestatio­ns. C’était un effort commun des PDQ du centre-ville. «Mais ce n’est pas constant, il n’y a aucune continuité ni dans les effectifs, ni dans les budgets ni dans les arrestatio­ns. On fait des actions un certain moment et, puis, plus rien et la vente recommence de plus belle et ce sont les gens, les citoyens et les commerçant­s du quartier, qui en subissent les conséquen-ces. Est-ce que la Ville veut vraiment régler le problème? On doit dégager plus de budget pour les postes 21 et 22 et leurs donner les moyens d’agir», affirme-t-il.

D’est en ouest, plusieurs bâtissent importante­s, à l’abandon, gâchent le portrait et sont autant de nuisances pour le Village. L’ancien cinéma Champlain (Église Vie et Réveil), au coin de Papineau, le complexe Bourbon/Club Sandwich et, enfin, le défunt Drugstore. Encore là, Peter Sergakis croit que la Ville doit intervenir plus rapidement lorsque de tels bâtiments sont barricadés et tombent en ruine sur une artère commercial­e majeure dans la métropole. «D’un côté, la Ville doit mettre de la pression sur les propriétai­res d’édifices commerciau­x laissés à l’abandon, d’un autre côté, elle doit les aider avec le zonage et des subvention­s pour ainsi réaliser de beaux projets avec des conditions raison- nables et qui fassent en sorte que le tout se déroule plus vite», insiste Peter Sergakis.

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