LOZEAU A 90 ANS ET PAS UNE RIDE
Lozeau est à la photo ce que Frigidaire est aux réfrigérateurs : une marque emblématique. Le commerce est en effet entré dans le cercle sélect des nonagénaires, un exploit.
Son secret de jeunesse ? Être toujours à l’affût des nouveautés. C’est ce que répond en somme Stéphane Desforges, directeur du marketing. C’est en 1927 que Léo Laurent Lozeau ouvre ses portes. À cette époque où la photographie est encore jeune, il se niche à réaliser des contrats de photographies de mariage. Pensez-donc ! Immortaliser sur une plaque le plus beau moment de votre vie. Ce n’est que dans les années 40 qu’il complétera son offre avec la vente d’appareils photos. L’établissement se trouvait déjà sur la rue SaintHubert, mais près de l’avenue du Mont-Royal. Au fil des ans, on se rapprochera de l’adresse actuelle.
Deuxième et troisième générations
En 1964, la fille du fondateur, Lise, se joindra à l’entreprise. Neuf ans plus tard, elle prendra la barre des opérations. Une année charnière à retenir, 1979, alors que Lozeau va inaugurer le premier laboratoire de développement photo en une heure. Une sorte de consécration qui va asseoir solidement sa réputation de commerce innovant. Et cette curiosité pour ce qui est in ne se dément pas. Stéphane Lozeau, de la troisième génération, sera interpelé de son côté, au salon des technologies de Las Vegas, par un curieux appareil volant. Nous sommes en 2013 et ce sont les fameux drones. Il demandera à son père, le grand patron, d’en commercialiser. Le paternel qui est Jean Simard, le mari de Lise, acquiescera pour la mise en vente, mais juste de quelques exemplaires, histoire de voir si la sauce prend. Et comment donc ! Aujourd’hui, le drone, équipé pour la photographie, fait un carton. « Maintenant, Lozeau offre entre autres la photo en 360 degrés avec deux objectifs, comme le modèle Theta de Ricoh, qui est très tendance et d’une grande utilité pour les sites web des entreprises qui font visiter virtuellement leur espace, ou les agents immobiliers qui permettent ainsi la visite du propriétaire » ajoute Stéphane Desforges.
Et face aux tablettes et aux téléphones intelligents
Est-ce que l’ère numérique porte un dur coup à l’appareil photo classique, avec ces tablettes et téléphones intelligents dotés d’objectifs améliorés côté pixels ? « Il n’y a jamais eu autant de personnes qui font de la photo et de la vidéo grâce aux cellulaires. Cependant, les gens se rendent compte que les images ne sont pas toujours aussi belles que sur l’écran de leurs appareils. Ceux qui veulent pousser l’expérience plus loin vont se tourner vers des outils plus performants. Finalement, le téléphone intelligent a créé une nouvelle génération de photographes » commente le porte-parole. Chez Lozeau, on retrouve une centaine d’appareils photos différents. Le choix est vaste dans cet espace de 52 000 pieds carrés qui compte 140 employés. Étrangement, eux qui se sont toujours colletés au succès, n’ont pas eu le goût d’établir une chaîne de succursales. « Dans les années 80, nous avons eu une succursale sur la rue McGill College qui portait le nom de Photo SOS, signale M. Desforges. Mais nous nous sommes rendu compte que la clientèle préférait le service personnalisé contrairement à ce que l’on peut voir dans les grands magasins de commerce électronique. Nous avons préféré une adresse avec des employés qualifiés, offrant une expérience client remarquable. » Une sagesse entrepreneuriale qui s’est avérée gagnante.