FOCUS SUR... LE JAG
JEUNES ADULTES GAI.E.S (JAG)
Samedi 23 septembre, dès 18h, à la Salle Théâtre La Scène, le JAG tiendra une soirée bénéfice, un souper spectacle, sous la présidence d’honneur de Pierre Rhéaume, le Président de la Chambre de commerce de la grande région de Saint-Hyacinthe. On procèdera en même temps au lancement officiel de la bande dessinée «Chacun sa couleur». L’humoriste Simon Gouache et la formation musicale Karme assureront la partie prestation…
Après un an et demi de travail acharné, "Chacun sa couleur" sera officiellement dévoilée. Destinée aux écoles secondaires et aux maisons de jeunes, cette BD désire contrer les préjugés et aider aussi les parents à passer à travers le processus de sortie du placard de leur enfant.
Le JAG, un organisme LGBT+, couvre un vaste territoire qui comprend six municipalités régionales de comté (MRC) soit celles de la Vallée-duRichelieu, du Haut-Richelieu, des Mascoutins, de Pierre-de-Saurel, de Rouville et d’Acton.
Le groupe dynamique du JAG a participé à la Journée communautaire de Fierté Canada, le 19 août, à Montréal ainsi qu’au défilé du dimanche 20 août dernier. Il collabore régulièrement avec le GRIS-Montréal, avec la Commission scolaire de Montréal (CSDM), il siège à la Table de concertation jeunesse de Sorel-Tracy, le JAG est aussi membre de la Chambre de commerce de la grande région de Saint-Hyacinthe… Et ce ne sont que quelques exemples de coopérations parmi tant d’autres. «Lorsque j’ai pris ce poste, je voyais le besoin très important de se bâtir un réseau d’allié.e.s et c’est ce que nous sommes en train de construire. Malgré tout, on se sent un peu isolé des activités qui se déroulent à Montréal ou à Québec, par exemple. Nous participons aussi aux événements de Fierté agricole, qui est à Saint-Hyacinthe. C’est intéressant de prendre part aux activités de Fierté agricole parce qu’on peut "réseauter" en commun. Sinon, tant pour eux que pour nous, nous serions seuls dans notre coin», indique Dominique Gauvreau, le Directeur général du JAG.
Pourtant, cette association est partie de presque rien. En 1997, quelques jeunes gais se sentant isolés ont créé un groupe d’entraide et de soutien; ils ont également commencé à organiser des activités sociales pour briser l’isolement des gais et des lesbiennes. Tout était fondé sur le bénévolat. Ce n’est qu’au début des années 2000 que le JAG a pu recevoir des subventions. «C’est parti d’une rencontre de groupe de jeunes et, aujourd’hui, on fait de la sensibilisation dans les écoles et des maisons de jeunes, on a produit une toute première BD, puis un court film intitulé "L’amour gai c’est OK" et une brochure qui l’accompagnait afin de tenir un atelier dans les écoles et ce, bien sûr, en plus des autres activités que nous avons et du soutien en groupe et individuel. C’est beaucoup de travail, mais c'est tellement gratifiant», estime M. Gauvreau.
«Dans ma vie, j’ai déjà subi de l’intimidation […], de l’homophobie […] mais cela me donne encore plus de motivation, aujourd’hui, dans mon travail […] il y a tant à faire, mais il faut parfois se limiter avec les ressources que nous avons…», souligne M. Gauvreau.
L’AVENIR
Pour ce dirigeant du JAG, les enjeux de l’avenir sont d’intégrer davantage de services aux trans. Des demandes en ce sens sont de plus en plus nombreuses d’ailleurs et, normalement, l’organisme travaille de concert avec l’ATQ (Aide aux transsexuels du Québec), mais celui-ci est débordé par les temps qui courent. «Une mère est venue chercher de l’aide parce que son garçon a déclaré vouloir vivre comme une fille, elle a dit "le problème, ce n’est pas le fils, c’est le père!". Il fallait donc intervenir et aider la famille et le père en particulier vers l’acceptation de ce que vit leur enfant afin que tout se passe bien…», raconte Dominique Gauvreau.
Au cours des dernières années, la ville de Saint-Hyacinthe a accueilli des réfugiés syriens fuyant la guerre. Des Africains aussi sont venus s’ajouter au tissu social de la localité. Voilà un autre défi pour le JAG: «Il faut faire de la sensibilisation auprès de ces populations parce que, pour elles, c’est un choc culturel de taille, poursuit M. Gauvreau. Ces gens ne comprennent pas pourquoi il y a des droits concernant les personnes LGBT+. Il y a donc un important travail à faire en vue de la reconnaissance sociale des LGBT+ auprès de ces communautés et, à la fois, il faut aider les jeunes arabes qui viennent nous voir en cachette parce qu’ils ont peur que leurs familles découvrent leur orientation sexuelle.»
«Plus jeune, je voulais être père missionnaire (catholique), je suis devenu protestant, intervenant et militant», conclut en riant Dominique Gauvreau qui dirige le JAG depuis presque six ans maintenant.
Soirée bénéfice samedi 23 septembre, dès 18h, à la Salle Théâtre La Scène (300, av. de la Concorde Nord, Saint-Hyacinthe). Billets : 75$ ou 675$ pour une table de 10 personnes. Réservations au JAG : 1 800-774-1349 ou 450-7741349, info@lejag.org ou lejag.org.