FOCUS SUR... ACCM
Sida Bénévole Montréal mieux connu sous l’acronyme anglophone ACCM (AIDS Community Care Montréal) souffle déjà ses 30 bougies. «On célèbre 30 ans de services et de soutien aux personnes séropositives», explique Jeansil Bruyère, le Directeur général de ACCM. On fêtera cet anniversaire par un party bénéfice samedi 14 octobre dès 20h au Livart (3980, rue Saint-Denis). Pour l’occasion, l’artiste PONY (ou Gabrielle Laila Tittley) créera une oeuvre immersive et transformera le lieu en oeuvre d’art «live»! «Ce qui est excitant dans cette soirée, c’est qu’on pourra rentrer dans une sorte de salle imaginaire créée par l’artiste, il y aura des sculptures réalisées avec des condoms, etc. C’est très intéressant. C’est un beau partenariat avec PONY. Évidemment, on en profite pour amasser des fonds pour les services offerts par ACCM et les billets sont à 100$», précise Jeansil Bruyère qui a remplacé, il y a quelques mois à peine, Matthew Halse qui a dirigé les destinées d’ACCM jusqu’au printemps dernier.
Depuis ses débuts, ACCM a toujours maintenu trois grands axes dans sa mission: l’information sur les traitements, la prévention, l’éducation et les divers services de soutien. «En ce moment, il y a 42 programmes actifs à ACCM, tous découlant des trois grandes branches de notre mission, indique M. Bruyère. En Octobre, on lancera d’ailleurs un tout nouveau programme d’une durée de cinq ans, "Jeunes Queer Youth", ce sera le premier du genre au Québec et qui, comme le nom l’indique, sera destiné à sensibiliser les jeunes queer.»
Jeunes Queer Youth est un programme mis sur pied par ACCM en collaboration avec RÉZO, la Coalition Jeunesse LGBT, ASTT.e.Q (Action Santé Travestis & Transsexuel.le.s du Québec) et Projet 10. Ce programme vise à sensibiliser les jeunes queer sur leur santé sexuelle et les ITSS (infections transmissibles par le sexe et par le sang), à aborder les stratégies de prévention et les inciter à créer des projets en ce sens. Il y aura aussi deux conférences par année, dont la première sera en Octobre «nos équipes sont actuellement en train de contacter les écoles à ce sujet», dit Jeansil Bruyère.
Parlant des jeunes, il y a eu l’an passé 11 010 téléchargements de la trousse des enseignants sur la prévention dans les écoles. Les quelque 220 bénévoles ont donné 9 616 heures de volontariat en 2016. En tout, ACCM a tenu 48 sessions de soutien de groupe que ce soit en anglais, en français, en espagnol ou pour les groupes de femmes.
Pour rester dans le registre de la prévention, KONTAK, le service de livraison de matériel de sécurisexe gratuit et de jouets sexuels aux hommes gais, trans et bis qui participent à des sex-partys demeure et des intervenants formés sont disponibles pour offrir de l’information en lien avec l’utilisation de drogues et de sexe entre autres.
«Après 30 ans d’existence, l’avenir d’ACCM est de suivre l’évolution du VIH-sida, de s’adapter aux réalités, comme le vieillissement des personnes vivant avec le VIH par exemple, explique Jeansil Bruyère. Il y a énormément de problèmes en ce moment avec la consommation du crystal meth [pouvant entraîner des comportements à risque]… Il y a les questions reliées aux femmes, aux hommes plus âgés, aux communautés ethniques, etc., donc la face du VIH change et il faut trouver les moyens de s’adapter aux nouvelles réalités.»
En Mars 2018, on pourra assister à l’encan ARTSIDA 8 qui revient. Juno Youn, de la Galerie Youn, et Earl Pinchuk, de la Fondation de l’Art pour la guérison (gagnant d’un prix Phénicia 2017), en sont les coprésidents pour 2018. «ARTSIDA 7 fut un véritable succès. L’encan au Musée d’art contemporain a récolté 126 000$. Cela nous a permis de garder nos services et nos employés malgré la coupure de subvention [du gouvernement fédéral], de 70 000$. En tout, 340 personnes avaient réservé des billets et une centaine de personnes ont acheté un billet le soir-même. On va d’ailleurs commencer à travailler sur ARTSIDA 8, mais on aura besoin d’une plus grande salle cette fois-ci», commente le nouveau Directeur général d’ACCM.
«C’est un autre défi pour l’avenir que de trouver des commanditaires et des donateurs afin d’être capable de maintenir le même niveau de service et de s’adapter aux besoins des diverses communautés», insiste M. Bruyère.