Fugues

Conscience sociale

- SAMUEL LAROCHELLE

chose qui se discutait autant. Par crainte, sûrement. Avec le temps, mes collègues plus jeunes étaient au courant, mais pas les avocats seniors, qui étaient mes patrons.

Comment les choses ont changé ensuite?

En arrivant chez McCarthy, je me suis dit que si je restais et que je voulais devenir associé, je voulais le devenir tel que je suis. Heureuseme­nt, ils avaient déjà une politique en ressources humaines qui donnaient tous les bénéfices familiaux aux personnes de même sexe en relation de conjoints de fait, même si la loi ne l’obligeait pas. C’était un bon signe d’ouverture. J’ai donc commencé à en parler ouvertemen­t et discrèteme­nt. Plus tard, j’ai probableme­nt été le premier avocat à amener son chum dans un gros party de bureau. Ça s’est très bien passé.

En parlais-tu ouvertemen­t avec tes clients?

Comme je les voyais de manière sporadique pendant un an ou deux, je me demandais si c’était essentiel. Ça m’a pris du temps avant d’en parler avec eux. Depuis environ douze ans, presque la même période de mon implicatio­n au GRIS, j’ai appris à en parler. Ça fait partie de la vie d’un avocat de discuter de la vie en général, d’où on vient et de notre famille. Bien sûr, on peut éviter ces conversati­ons usuelles et parler avec des termes neutres, mais tout est plus riche quand on ne le fait pas.

À quoi sert le Comité national sur la diversité chez McCarthy Tétrault?

Initialeme­nt, meure droit sont encore des le femmes. l’un comité des plus visait Je trouvais grands surtout ça défis, l’avancement très même important, si 53-54% de mais la femme, des je me finissants qui disais de- en aussi qu’il faudrait promouvoir toutes les diversités: les avocats gais ou lesbiennes, issus de minorités visibles ou autre. On a peut-être été le premier bureau canadien à avoir des groupes d’affinités, qui avaient comme but de permettre une reconnaiss­ance de soi dans le bureau et de connaître d’autres gais et lesbiennes. Il y a plus de 15 ans, l’une des priorités nationales du cabinet était de promouvoir la diversité sous toutes ses formes, parce que les clients étaient tout aussi divers. Et, on sait qu’une meilleure diversité au sein d’un groupe décisionne­l apporte de meilleures décisions.

Pourquoi t’impliques-tu au GRIS depuis si longtemps?

Par me à conscience but non lucratif sociale, qui mais se donne surtout des pour moyens me faire d’excellence du bien. C’est comme un organis- un grand bureau d’avocat. C’est une famille d’êtres humains extraordin­aires, qui sont d’une époustoufl­ante rigueur. Avec eux, je sentais que je pouvais faire une différence. Quand on va devant une classe pour dire "Bonjour, je suis David, je suis avocat et je suis gai", c’est puissant. Pour les élèves et pour soi-même.

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