Fugues

DRAGS EN RÉGIONS

- SAMUEL LAROCHELLE

En novembre 2017, les soirées Queens Aloud ont été lancées par Gabriel Germain aux Grands-Ducs de Wellington, à Sherbrooke. Appréciées dès le départ, les soirées ont néanmoins gagné en popularité de mois en mois, et vu apparaître de nouveaux talents qui dominent certains concours ailleurs en province. Quand il a réalisé qu’il manquait de drag-queens dans sa région, l’instigateu­r des soirées a fait appel à deux amis, David Grenier et Benoit Légaré, pour l’épauler. «Gabriel se retrouvait à faire beaucoup de numéros chaque fois et du recrutemen­t, explique Benoit. Puisqu’on avait envie d’en faire nous aussi, il nous a invité à performer, même si on débutait.» Il faut cependant mentionner que le trio misait sur une panoplie de talents fort utiles dans le domaine: Benoit a déjà été coiffeur et possède une expérience en danse, David a une formation de comédien, alors que Gabriel, designer graphique, a vite appris à coudre et à styliser ses perruques. «Avec tous les tutoriels sur You Tube, on peut apprendre assez rapidement, dit Benoit. On voyait ce qui se faisait ailleurs et on voulait offrir quelque chose qui était à la hauteur.» Peu à peu, d’autres drags ont accompagné Benoit (Ben Addiction), David (IGAnne) et Gabriel (Gina Gates) sur scène. Surtout après la Sherby drag race, organisée en avril 2018. «Durant la soirée, chaque participan­t était appelé à préparer un numéro solo. Ensuite, on organisait une lip sync battle entre ceux qui avaient une esthétique ou une énergie semblable.» Parmi les huit concurrent­s, les juges ont choisi Miss Fountain en tant que Miss Personnali­té et Carmen Sutra comme grande gagnante. Alors aura lieu que en 250 novembre, personnes les ont foules assisté oscillent à la compétitio­n, habituelle­ment dont entre la deuxième 100 et 150 édition personnes. «Les gens réagissent super bien! Ils sont enthousias­tes. Ils embarquent avec nous. Et on commence à mieux les connaître. On priorise les chansons assez populaires qui bougent beaucoup. Un mélange de pop actuelle et de vintage. On a aussi fait un spécial rock et un spécial comédies musicales qui ont super bien fonctionné, en rejoignant un public encore plus large.» Selon Benoit, le bouillonne­ment étudiant de Sherbrooke aide les drag-queens à faire le plein de spectateur­s. «Il y a beaucoup de jeunes dans la vingtaine et la trentaine parmi les clients. On retrouve autant des personnes LGBTQ que des hétéros, comme dans tous les bars de drag-queens.» Cela dit, les drags de Sherbrooke ne sont pas cantonnées à la scène locale. Quatre d’entre elles ont participé aux Auditions d’une star au Drague cabaret-club de Québec. IGAnne a remporté les grands honneurs, alors que Carmen Sutra était finaliste. «On commence à se distinguer à l’extérieur de Sherbrooke. On veut aussi faire des shows ailleurs.» Benoit Légaré, qui se transforme généraleme­nt en drag à barbe, envisage d’ailleurs de mettre sur pied une soirée alternativ­e à Montréal cet automne. À suivre…

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