DÉFILÉ : SUCCÈS ÉCLATANT ET RECORD D’ASSISTANCE
Sous un ciel bleu magnifique, plus de 9 000 marcheurs ont pris part à ce 12e défilé organisé par Fierté Montréal alors qu’environ 300 000 spectateurs étaient au rendez-vous sur le boul. René-Lévesque, le 19 aout dernier pour manifester leur appui aux communautés issues de la diversité sexuelle et de genre. Bien que la couleur thématique de cette année était le «bleu» – pour l’harmonie et la sérénité – on ne peut pas dire que ce fut une vague azur, mais de nombreuses organisations avaient opts pour de petits drapeaux de cette teinte.
« Nous sommes extrêmement fièr.e.s du succès qu’a connu cette 12e édition du festival Fierté Montréal! Alors que nous nous attendions à une légère baisse de participation au défilé comparée à l’édition 2017, la toute première de Fierté Canada déployée dans le cadre du 375e anniversaire de la Ville de Montréal, c’est le contraire qui s’est produit et nous avons même dû, pour la toute première fois depuis notre existence, fermer les inscriptions avant la date limite! Je tiens à féliciter et remercier chaleureusement les centaines de milliers de festivalier.ère.s dont l’attitude exemplaire et l’esprit harmonieux ont largement contribué au resplendis- sant succès de cette 12e édition! », affirme Éric Pineault, président fondateur. «Il y a 212 contingents et organisations inscrits au défilé cette année. C’est du jamais vu, c’est le plus gros défilé qu’on a fait à date», de dire le directeur de la production à Fierté Montréal, Jean-François Perrier. Alors que plusieurs organismes de femmes ouvraient cette année ce cortège avec des drapeaux, dont le Centre de solidarité lesbienne et le Réseau des lesbiennes du Québec (RLQ), le défilé s’est étiré sur plus de 2h30, entre les rues Peel et AlexandredeSève. On a vu les premiers ministres du Canada, Justin Trudeau, et du Québec, Philippe Couillard, de même que la mairesse de Montréal, Valérie Plante, être à la tête de toute une cohorte d’élus des trois paliers de gouvernement, tandis que les consuls généraux du Royaume-Uni, d’Israël et des États-Unis s’étaient joints à cette troupe. Le tout, encadré par un important dispositif de sécurité de divers corps policiers. Parmi les coprésidents d’honneur de ce défilé, Miss Major Griffin-Gracy, une militante trans qui a vécu les événements de Stonewall, à New York en 1969, Kennedy Olango, un activiste des droits LGBT au Kenya, et le skieur acrobatique olympien américain Gus Kenworthy – debout torse nu sur le toit de la voiturette de golf qui le transportait – ont reçu des applaudissements plus que nourris de la nombreuse foule. Des contingents des Forces armées canadiennes (y compris la Marine et la Garde côtière), autrefois rébarbatives à l’entrée de personnes LGBT dans leurs rangs, ont été bien accueillis par le public. Plus que jamais, on peut dire que le défilé reflétait la diversité des orientations sexuelles et de genres. Des LGBT «vegans» à ceux oeuvrant dans des entreprises de haute technologie et de jeux vidéos en passant par des équipes sportives ou des employés d’institutions financières – qui constituaient de très nombreux contingents d’ailleurs – ou encore un groupe de LGBT «asexués» d’un côté et «polyamoureux», d’un autre, le spectre ratissait très, très large… Des dragqueens avec plumes et paillettes et costumes chatoyants, dont Mado dans une décapotable et Madame Simone dans une robe immense posée sur une voiture de golf (pour Air
Canada), de même que les titrés fétiches et autres membres d’organisations fétiches augmentaient l’ambiance festive de ce déploiement tout au long du parcours. La musique souvent endiablée, allant du rock au disco au latino rythmait le défilé. L’équipe de Fierté Montréal a porté une attention particulière à son rôle de porte étendard pour les revendications des communautés issues de la diversité sexuelle et de genre. En ce sens, non seulement les femmes, sans exception aucune, ont été placées en tête du défilé, afin de leur donner la voix et l’espace médiatique qu’elles méritent, mais le festival s’est également assuré une bonne répartition des groupes et des prises de position chères à ses communautés. Notamment, un accent a été porté sur les revendications à propos de la justice pour les personnes trans migrantes, de la cessation des mutilations génitales non consenties sur les enfants intersexes, de la sérophobie (Indétectable = Intransmissible) et sur la lutte contre le racisme. Certains ont profité de l’occasion pour réitérer la demande au gouvernement que les personnes trans migrantes puissent obtenir des papiers correspondant à leur genre affirmé. Fierté Montréal nous donne rendez-vous du 8 au 18 aout 2019, pour le prochain festival ! C’était le message qui accompagnait le dernier fardier sur lequel était juché MX Fierté Montréal 2018, Tracy Trash, et qui fermait cette marche LGBT, la 34e de l’histoire de la métropole…