Fugues

AU-DELÀ DES CLICHÉS par Samuel Larochelle

- samuel_larochelle@hotmail.com Instagram : samuel_ la rochelle

Quand j’entends des gens critiquer le dating sur les applicatio­ns mobiles en affirmant que rien de réel ne peut naître du virtuel, que les candidats mentent en se montrant sous leur meilleur jour et qu’ils n’assument pas ce qu’ils veulent, je roule les yeux. Pourquoi? Parce que leurs commentair­es sont restés pris en 2004. Parce que la moitié de leurs arguments ne tiennent pas la route. Et parce que les pionniers des relations 2.0. ont besoin de discuter de traumatism­es de catégorie supérieure, dont voici de tristes exemples.

Réglons d’abord quelques détails. Ceux qui n’ont pas encore saisi rencontre et vraient nous qui émotions caisse Tinder, sion séance verront peut des de datent postures magnifiée que croiser, rejoindre contextes de de Grindr, lire alors les lucidité. et swipe réelle, sans les leurs premiers des qui la de millions Happn en les pour quantité et frôlent faces à désirs leur Et 2018. applicatio­ns une de ceux croiser pas et magasinage qui personne époque de Ceux l’humiliatio­n. auraient cie folle qui virtuels grimacent, chroniques montrent de qui croient de où nouvelles identifien­t sont pensent photos intérêt peuvent virtuel l’on que tous des Je seulement écrites manque hideuses sais, à à que photos personnes, les invités se mener mieux mes usagers procurer tout sur les de côtés: sombres une humains le leurs à à qu’on le temps une une sujet, monde de de- ver- ils une et et n’est moyens tos fréquentes n’est En réalité, d’une pas fait de doté que laideur les s’offrir pour de traumatism­es de endurer retouches impossible photogénie un shooting ceux et mêlant à et de justifier qui profession­nel. tout splendeur prétendent la le technologi­e sont monde mensongère… beaucoup Mais que n’a pas le et les virtuel les trop les pho- relations nous raître jamais trop occupés rêvent tous et peuvent qui ceux d’engager se à flatter être transforme­nt qui likent encore leur des sur ghostbuste­rs ego plus en Tinder, en insidieux. fantômes, accumulant mais pour qui Plusieurs puisqu’ils faire des n’écrivent matchs. dispa- d’entre sont D’autres imaginer (il doit être évoquent pourquoi occupé, la il peut-être ou quantité elle n’a que d’énergie pas son répondu cell. qu’ils n’a à ont plus leurs perdue de textos bat- à teries, dre), alors elle que a peut-être si la personne vu le message était réellement et oublié intéressée, d’y réponelle répondrait. Point. Les venez algorithme­s de rompre font avec eux votre aussi amour des ravages. des derniers Même mois si vous ou de la dernière décennie, Facebook ne comprendra pas que vous ne voulez plus savoir en priorité qu’il est connecté ET que toutes les fois où vous voyez le petit criss de rond vert à côté de son nom, votre coeur a le goût de se pitcher par la fenêtre. Vous n’avez alors d’autres choix que de le retirer de vos contacts, le temps de cicatriser, ou de vous désabonner de ses statuts et de ses photos, que vous likiez auparavant avec désinvoltu­re. Malheureus­ement, vous n’avez pas toujours de contrôle. Lorsque vous serez sur Tinder et que vous analyserez les amis Facebook que vous avez en commun avec un gars ou une fille, vous tomberez – parfois – sur le visage d’un ancien amour aujourd’hui décédé: chaque fois, vous serez troublé, ne pouvant vous résoudre à supprimer le lien avec son compte Facebook. Pire encore, il se peut que votre dernier amoureux sérieux, celui avec qui vous aviez partagé tant de choses et qui vous avait fait promettre de rester amis, ne prenne pas la peine de vous informer qu’il est à nouveau en couple, quelques mois après votre rupture, avec un garçon qui s’adonne à être… votre dernière fréquentat­ion. Plutôt que de faire preuve de considérat­ion, les deux garçons, bien au courant du lien qu’ils ont en commun, publieront des photos d’eux sur Facebook avec un détachemen­t des grandes occasions. En échange, vous écrirez un statut Facebook dans lequel vous les maudirez, en souhai- tant deux être sumant maturité mélodramat­ique. Ce vous média le plus n’est qu’ils heureux irez qu’ils social inoffensif, pleinement pas et sur réalisent ne votre tout. que Instagram, sans peuvent vous ton Un et vous, votre tous vous jour, croyez pas en le les im- asdébutere­z follower. charmants, tous deviendron­t les deux. Après un vous des échange Vos quelques perdrez romans. messages avec pied mots Vous un vous maine, heures écrirez par entre jour. pendant huit Vous et dix une vous sedonnerez quelques Toutes les jours rendez-vous fibres plus de tard. votre être auront trouvé, l’impression LUI, l’homme de que l’avoir votre imaginatio­n n’aurait même pas pu inventer. Puis, 48 heures avant la rencontre, vous recevrez un appel FaceTime. Ce n’est pas LUI à l’appareil, mais un garçon qui se présente comme son copain et qui vous avise que vous n’êtes pas le premier à vous faire mentir. Il continue de parler, mais vous ne l’écoutez plus. Votre coeur vient de s’arrêter. Et vous vous dites que tous ceux qui critiquent le dating 2.0. et les effets dommageabl­es des technologi­es sur nos relations ont raison, eux aussi… ✖ SAMUEL LAROCHELLE

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