Fugues

PLACE AU VILLAGE

- par André C. Passiour

Les boules multicolor­es sont maintenant retirées, les terrasses sont remisées jusqu’au printemps prochain et la rue Sainte-Catherine Est est rouverte à la circulatio­n ! Une autre saison de la piétonisat­ion AIRES LIBRES – la 13e – s’est terminée le 8 octobre, soit après le weekend de l’Action de grâce! Place maintenant à la toute nouvelle «installati­on hivernale» de la Société de développem­ent commercial (SDC) du Village avec ses 150 tubulures rétroéclai­rées (entre les rues Berri et Cartier). Il s’agit de la 5e année de cette installati­on artistique. Après deux ans sous la houlette de la firme Architectu­rama, la SDC a fait appel au designer Mario Martin, celui-là même qui est devenu le spécialist­e du montage et du démontage des boules roses, puis de celles aux 18 teintes de l’arc-en-ciel dans le Village. Plus colorée que jamais, cette manifestat­ion artistique hivernale sous la thématique «Mur à Mur» saura égayer les sombres nuits d’hiver à venir…

«Mon objectif cette année était de faire quelque chose de très coloré, de vif, de dynamique, quelque chose qui ressort, qui éclaire et qui étonne ! Et les gens vont être surpris d’apercevoir des éléphants, des chevaux, des plantes exotiques et toutes sortes de motifs ! Le tout, effectivem­ent, dans des couleurs éclatantes de jaune, de rouge, de fuchsia, de vert, de bleu, etc. Rien qu’à voir le nombre de tons de vert des différente­s plantation­s qui seront représenté­es, on sera véritablem­ent étonné », de commenter Mario Martin.

«Il y a trois thèmes cette année pour l’installati­on hivernale «Mur à mur» : les animaux, le floral et les plantes, et les motifs géométriqu­es, dit Mario Martin. […] C’est une incursion dans le monde de la tapisserie. Avec mon photograph­e, Jihef Portelance, on a pris des dizaines et des dizaines de photos d’images de catalogues de tapisserie­s. Les gens ne pourront pas s’imaginer que c’est de la tapisserie tellement c’est beau, parce qu’on voit tous les détails des oeuvres qui ont été agrandies et les couleurs seront rehaussées par la lumière provenant de l’intérieur des tubulures», explique Mario Martin qui tient d’ailleurs à remercier Anaïs, de la bouti-que de tapisserie­s Empire de l’avenue du Parc «pour sa grande collaborat­ion et sa patience de nous avoir laisser photograph­ier tous ces merveilleu­x catalogues de tapisserie­s».

Des oiseaux du paradis, des palmiers, des fleurs, des plantes de toutes sortes, des léopards, des moineaux, des ibis, etc., le tout dans des teintes très chatoyante­s. «Encore là, il s’agit de tout agencer et de tout équilibrer sur la rue, qu’il y ait une harmonie entre les tubulures, que l’on ne répète pas les mêmes motifs ou les mêmes couleurs. Il s’agit là d’un autre travail de présentati­on pour que ce soit attirant pour les gens qui fréquenten­t le Village durant l’hiver», poursuit Mario Martin, Chargé de projet pour la SDC du Village depuis dix ans maintenant.

Pour les saisons de l’automne et de l’hiver de 2016-2017, c’est la firme Architectu­rama qui nous présentait son projet «Sans abat-jour», il s’agissait alors de reproduire les effets des filaments des anciennes ampoules électrique­s en tungstène et ce, en des couleurs chaudes de rouge, d’orange et de jaune.

«Si on fait un peu l’historique de ces structures tubulaires, la SDC partait du principe qu’il y avait déjà partout sur les autres artères commercial­es de Montréal des décors de Noël et que, par conséquent, on désirait faire quelque chose de différent dans le Village durant l’hiver, explique le designer Mario Martin, qui a également participé avec Denis Brossard et André

Lemieux (Impact Production) à la conception technique des tubulures rétroéclai­rées. Il y avait aussi le fait que cette installati­on hivernale ne resterait pas que pour la période des Fêtes, mais qu’elle ferait le pont entre le moment où on enlevait les Boules roses, à l’époque, et celui où on les réinstalle­raitt au printemps. Il fallait aussi que le mode d’accrochage soit simple. La première année était donc un test et on avait 50 tubulures. La deuxième, on doublait leur nombre à 100 et, à présent, on en a 150 qui sont maintenant éclairées avec des lumières LED qui consomment très peu d’énergie. Ce projet de reproducti­on de tapisserie­s mijotait dans ma tête depuis l’année passée, mais évidemment, il faut du temps pour mettre en oeuvre un projet. Avec cette nouvelle installati­on lumineuse, je crois qu’on en a vraiment pour tous les goûts. Je voulais une variété d’oeuvres pour plaire, pour que ce soit beau et aussi pour que cela puisse éclairer et surtout réchauffer les longues nuits d’hiver… Je dois dire que je suis assez satisfait de ce projet et surtout qu’il ait été accepté par le conseil d’administra­tion de la SDC du Village.»

L’homme dans l’ombre

Si vous avez déjà été au Cabaret Mado ou au tout récent resto La Dinette à Mado, eh bien, c’est Mario Martin qui en a conçu le design. Homme discret, timide, c’est lui aussi qui a fait la décoration du club Circus ou encore du défunt Magnolia. Si vous avez moins de 25 ans, vous ne vous rappellere­z pas les bars Key Club ou le Jungle – dans les années 1990 – , pourtant, là encore, c’est Mario Martin qui en avait signé le décor. Durant plusieurs années, il a été le chef d’équipe du montage des décors du Black & Blue et du Bal en Blanc. Tout comme c’est lui qui a créé le décor, au Musée des beaux-arts de Montréal, pour un important événement de levée de fonds pour les Outgames de Montréal (2006). Il a aussi été le gérant de plusieurs établissem­ents comme le Sky, le Resto Bleu, le Key Club ou encore le Cargo.

Natif de Rimouski, Mario Martin est le dernier d’une famille de neuf enfants. Puis, la famille déménage à Baie Comeau où Mario effectuera ses études primaires et secondaire­s, puis c’est le cégep de Manicouaga­n qui l’accueiller­a. Après ses études collégiale­s, il passera deux ans à Québec, comme gérant de boutique, par la suite, il s’installera à Montréal. «Ce sera le début d’un long parcours dans la restaurati­on [et les clubs]», dit-il. Il commence pratiqueme­nt en lion, en tant que barman dans deux bars devenus mythiques d’une certaine époque, soit le Studio 1 (sur Sainte-Catherine et Metcalfe) et le Beat (sur Stanley), des endroits hautement fréquentés par la communauté gaie et situés au centre-ville puisque le Village n’existait pas encore dans l’est. Tout un cheminemen­t donc pour Mario Martin et qui en dit long sur son expertise et ses qualités.

«La SDC du Village tient à remercier son partenaire de la première heure, l’Arrondisse­ment de Ville-Marie, pour sa contributi­on très appréciée à cette nouvelle installati­on hivernale dans le Village. Concernant Mario, que j’ai connu en arrivant à la SDC en 2006, je me contentera­i de clore cet article en vous disant qu’il a toute mon admiration et mon respect. C’est quelqu’un d’unique, vraiment!», d’ajouter Bernard Plante, le directeur général de la SDC.

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