Fugues

LES RÉACTIONS AUX BÉNÉVOLES DU GRIS, SELON LES RÉGIONS

- SAMUEL LAROCHELLE

En faisant des interventi­ons dans des milieux scolaires à travers la province (grands centres, banlieues, régions ex-centrées), certains bénévoles du GRIS peuvent identifier les questions qui reviennent. Bénévole du d’interventi­on. GRIS ne depuis doivent «Le 18 ans, GRIS pas se Frédéric déconstrui­t laisser Savard influencer les rappelle préjugés, par les d’entrée alors idées on de préconçues doit jeu nous que les aussi sur bénévoles les garder lieux l’esprit les jeunes ouvert. vont Quand mal réagir je me et rends ça m’a dans toujours une région bien servi.» éloignée, Son expérience je n’imagine lui pas a aussi que permis d’observer une différence majeure dans les écoles loin des grands centres urbains. «Il y a beaucoup plus d’isolement pour les gais et lesbiennes en régions. Pas parce que les gens sont plus homophobes, mais puisque la plupart des gais ont quitté pour les grandes villes, ceux qui restent sont souvent seuls dans leur patelin. Quand un adolescent gai est le seul à 50 kilomètre à la ronde, ça crée parfois trop de pression de s’afficher ouvertemen­t.» Plusieurs autres différence­s existent entre les territoire­s. Par exemple, les élèves sont bénévole santes. rentides, parfois Par ce au exemple, sont GRIS plus souvent depuis ouverts on m’a quatre les que déjà profs leurs ans. dit qui "Toi, «Quand professeur­s, posent je te regarde, je les suis questions aux en t’es yeux Mauricie correct. les d’Anthony plus ou T’es dans abasourdis- pas Laroche, les habillé Lauserré… Pourquoi y en a qui sont de même?" En entendant ça, les jeunes se sont regardés, surpris que leur prof ait dit ça, comme s’ils étaient plus au courant des préjugés.» Par ailleurs, les élèves des régions sont souvent plus curieux que ceux de Québec ou de Montréal, selon Frédéric Savard. «Quand je demande à ceux qui connaissen­t une personne homosexuel­le de lever la main, la plupart des ados de 14 à 17 ans que j’ai rencontrés en ont parmi leur famille ou les amis des parents. Ce n’est pas extraterre­stre pour eux. En région, ils en ont peut-être vu à la télévision, mais souvent jamais en vrai. Ils ne font pas preuve de fermeture, au contraire. Leur intérêt est accru, car ils en côtoient pas ou peu.» Même si la présence de membres de la communauté LGBTQ+ est plus élevée dans la métropole, les réactions ne sont pas automatiqu­ement positives devant les bénévoles. plus p d’opposition: «Dans certains les quartiers élèves davantage se couchent multi-ethniques, la tête sur leur bureau, il y a i ls n’écoutent pas, ils parlent avec leurs amis, ils échangent des clins d’oeil d ou ils soupirent fort. Ce sont mes interventi­ons préférées, car j ’ai l’impression de faire encore plus une différence. Je suis probableme­nt b le premier gai à qui ils parlent et qui se présentent à eux avec a fierté», souligne Anthony. Lorsqu’il se présente en banlieue de d Montréal, les réactions sont plus lisses. «Si les élèves ont des préjugés, p ils n’osent jamais les exprimer devant nous. Ça ne signifie pas p nécessaire­ment qu’ils en ont moins, mais ils savent peut-être mieux m les cacher.» Frédéric Savard note lui aussi que des étudiants se s censurent à l’occasion. «Les jeunes veulent éviter de nous froisser ou o d’être trop intrusifs. On doit les rassurer et leur dire qu’on ne se fâchera f pas. Cela dit, les questions crunchy sont très rares, peu importe p où.» Selon S entre e les la section, bénévoles il arrive et les parfois étudiants. qu’une «À certaine Montréal, distance les jeunes s’établisse se positionne­nt s davantage, en nous félicitant pour la conférence chaleureus­ement c ou en écrivant dans leurs commentair­es qu’il n’y aura a jamais de gais dans leur famille. En banlieue, ils nous écrivent souvent s que ça ne les dérange pas, que les gais et lesbiennes peuvent faire ce qu’ils veulent. Leurs commentair­es sont moins personnels et souvent très vagues. Comme s’ils se détachaien­t du sujet. Quand je fais des interventi­ons en banlieue, je fais un effort pour leur dire que je viens de Sainte-Thérèse pour qu’ils comprennen­t qui je suis. Si je disais seulement que je vis à Montréal, je pense qu’ils se sentiraien­t moins analyse concertés. Anthony. Comme si l’homosexual­ité, ça ne se passait pas chez eux»,

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