Fugues

ÉMILE PINAULT

SEUL EN SCÈNE

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Artiste de cirquecirq­ue, Émile Pineault s’est intéressé à la danse depuis son enfance. Pour lui, l’acrobatie et le mouvement relèvent d’une même passion qui a commencé à l’âge de… 4 ans. Comme quoi, les révélation­s peuvent venir très tôt. Après s’être formé comme circassien et comme danseur, Émile Pineault a choisi de laisser libre cours à sa créativité avec ce premier solo : NormalDesi­res dans le cadre de «Traces- Interprète­s» de Danse-Cité. Émile Pineault a hâte de présenter son solo à Montréal. Une création mûrement réfléchie et qui a pris du temps. « Dans cette création, sur laquelle je travaille depuis deux ans, explique Émile Pineault, je souhaite tisser des liens entre l’acrobatie et la danse, en proposant une expérience sensoriell­e du mouvement ». Il intègre l’École de cirque de Québec, et s’initie à la danse contempora­ine au début de l’adolescenc­e en étant un fervent spectateur à la Rotonde de Québec. Avec NormalDesi­res, le créateur privilégie l’horizontal­ité. «Généraleme­nt, en cirque, on privilégie la verticalit­é, l’élévation, moi j’ai privilégié l’horizontal­ité, la relation du corps avec le sol, et ce qui pouvait s’exprimer par cette relation. Cette idée m’est venue suite à une blessure au genou, me demandant pendant un certain temps de repenser le mouvement, continue Émile Pineault, et donc de rechercher un nouveau vocabulair­e. Tout comme je voulais intégrer plusieurs médiums, comme l’éclairage, le son, qui sont aussi importants pour moi que ma performanc­e ». Seul en scène, sur un plateau vide seulement traversé par des effets lumineux et sonores, Émile Pineault semble ramené toujours vers le sol, rattrapé par la gravité et contre laquelle il doit lutter. L’interprète doit résister, s’extraire de la pesanteur qui le cloue au sol, l’obligeant à répéter les mêmes mouvements. Il y dévoile toute sa fragilité, sa vulnérabil­ité, mais en même temps déploie toute la force et l’énergie pour résister et déjouer, voire s’adapter à cette condition. Un autre regard sur nous-mêmes est ainsi porté à partir du corps à terre. «Même si c’est moi qui portait le projet, j’ai accordé beaucoup de place aux collaborat­ions pour aboutir à un résultat qui nous a agréableme­nt surpris», confie Émile Pineault. Ainsi le son (Joël Lavoie, conception son), la lumière (Julien Brun, conception des éclairages) et le mouvement sont intimement reliés, construits comme une partition, deux instrument­s jouant ensemble. Actuelleme­nt Émile Pineault travaille sur un autre projet qui n’est pas le sien mais qui lui tient à coeur puisqu’il fait aussi appel à des acrobates et à des danseur.ses, tout comme il souhaite pouvoir tourner avec NormalDesi­res. Le désir de porter plus loin ses propres créations est bien là. Le créateur est loin d’avoir fait son dernier saut. 6 DENIS-DANIEL BOULLÉ

NORMAL DESIRES dans le cadre de Danse-Cité-Traces interpètes, à la Chapelle Scènes contempora­ines, du 23 au 30 novembre et le1er décembre. www.danse-cite.org

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