SCÈNE : TRUE CRIME + SLAVA’S SNOWSHOW
DU 8 AU 27 JANVIER — TRUE CRIME AU CENTAUR
«Nous faisons tous semblant!» Le préambule, à moins qu’il s’agisse de la morale de cette histoire, a le mérite d’être clair. Pour Torquil Campbell, c’est un fait avéré. Ce roublard sympathique le démontrera avec humour et musique au Théâtre Centaur, du 8 au 27 janvier 2019 en se mettant dans la peau d’un escroc fascinant mais dangereux, Clark Rockefeller.
Mené tambour battant par Torquil Campbell, seul sur scène s’il n’y avait pas la présence musicale de Julian Brown à la guitare, TrueCrime relate avec humour, musique et un peu de noirceur la destinée aussi invraisemblable que tragique de Christian Gerhartsreiter. Il aurait pu vivre sa paisible vie d’escroc sous le nom de Clark Rockefeller, s’il n’avait pas tué ses voisins et trompé tout son monde. Même sa femme, divorcée, n’a su qui il était vraiment qu’après son arrestation! Torquil est revenu à ses premières amours, le théâtre, lorsque sa curiosité artistique a viré à l’obsession en découvrant le parcours incroyable de l'un des plus dangereux escrocs de l'histoire du crime: qu’on entre dans la peau d’un personnage ou qu’on joue le rôle de quelqu’un d’autre, où est la limite entre être soimême ou « faire un vrai Rockefeller de soi… » pour voir jusqu'où le charme, le culot - et une chance inouïe - peuvent vous emmener. Comment déceler le vrai du faux, séparer le bon grain de l’ivraie?
Selon Torquil Campbell, Clark Rockefeller a mis l’escroquerie au rang des beaux-arts. «Je pense que Carl Rockefeller pourrait bien être un artiste, et cette possibilité me terrifie», avoue Torquil Campbell. «Dans notre société, l'artiste est vu comme étant une force plutôt bienveillante dans le monde, mais la source d’où provient l'art est souvent assez maléfique, égoïste et sombre», affirme-t-il. «J'aime la transgression, j'aime le moment où quelqu'un décide de faire quelque chose de terrible. Il y a une sorte d'intrépidité à traverser ce voile que je trouve intrigante.»
QUI FAUT-IL CROIRE OU NE PAS CROIRE ?
En voyant la photo de l’escroc dans Vanity Fair, «j'ai compris que depuis longtemps je cherchais à personnifier quelqu'un qui me ressemblait», s’amuse le comédien. «Nous portons les mêmes lunettes et nous avons les mêmes goûts. Cette ressemblance devenait étrange...»
Avec TrueCrime, Torquil Campbell se révèle tour à tour hilarant, suave, enragé, autocritique ou perdu, mêlant les voix… et les spectateurs. Au travers d’une toile arachnéenne d’histoires, l’auteuracteur-chanteur charme son auditoire comme le faisait Clark. Accompagné d’un guitariste, Julian Brown, choisissant bien ses éclairages, Torquil mélange les genres… et les gens! Les spectateurs sauront-ils discerner qui, de Christian Gerhartsreiter, de Clark Rockefeller ou de Torquil lui-même, est le plus grand escroc de l'histoire?
«TRUE CRIME» par Torquil Campbell avec Julian Brown, du 8 au 27 janvier 2019 au Théâtre Centaur (centaurtheatre.com – 514 288-3161). Cette production sera présentée parallèlement avec le festival Wildside.