LA COMMUNAUTÉ LGBT A PERDU UN ALLIÉ EN 2018
Professeur, avocat, chef du Parti québécois et premier ministre de 2001 à 2003, Bernard Landry a consacré sa vie politique à la cause souverainiste.souverainiste Sa santé s’était détériorée ces derniers moismois, en raison d’une maladie pulmonairepulmonaire. Pas-Pas sionné, il n’avait jamais quitté la scène politique, même après son fracassant départ de la vie politique en juin 2005. Âgé de 81 ans, Bernard Landry est demeuré vif d’esprit jusqu’à la dernière minute, malgré une fibrose pulmonaire diagnostiquée il y a une douzaine d’années et qui l’affligeait plus gravement depuis un an. Bernard Landry est décédé, entouré de sa famille, le matin du 7 novembre. C’est le gouvernement de Bernard Landry qui a ouvert la voie à la pleine reconnaissance des communautés gaie et lesbienne, répondant à la revendication des porte-parole gais et lesbiens. En décembre 2001, le ministre de la Justice déposait à l'Assemblée nationale un projet de loi portant sur l'union civile des conjoints de même sexe. Cet avant-projet de loi a fait l'objet de deux moutures et de deux commissions parlementaires, suivi de l'adoption unanime du projet de loi par les élus du Québec en juin 2002. Ce qui était particulier avec l'expérience du Québec, c'est qu'on était en présence d'une loi qui allait plus loin que le simple enregistrement de partenariat domestique.Le Québec a mis sur la table une trilogie égalitaire avec une reconnaissance symbolique, un statut civil authentique (l’union civile) et la plénitude du droit à la filiation. En entrevue, Bernard Landry nous avait dit croire — à l’instar de Claude Charron —, que «la présence de militants homosexuels au PQ avait été un facteur dans la position qu’a adopté le parti au sujet de l’homosexualité» dès 1977, sans toutefois se manifester d’une façon qui soit mesurable. Selon lui, c’est à travers « les congrès du parti et les associations de comté [...] et l’influence auprès des ministres et du premier ministre » que son impact s’est fait sentir. Pour Bernard Landry : « Comme [la minorité homosexuelle] a longtemps été persécutée, ça l’a rendu plus progressiste, plus portée sur les changements d’attitudes sociétales, l’indépendance du Québec en étant un élément fondamental », suggère-t- il. Comme si libération homosexuelle et libération nationale allaient de pair. Jean-Yves Duthel, ami et collaborateur de Bernard Landry depuis près de 40 ans, travaillait depuis juin dernier sur sa biographie L’ouvrage, dont le titre de travail est L’héritage d’un patriote, devrait paraître au printemps prochain.