LA SEMAINE DE LA DIVERSITÉ SEXUELLE ET DE GENRE ÀA TOUJOURS SA RAISON D’ÊTRE À L’UNIVERSITÉ LAVAL
La Semaine de la diversité sexuelle et de genre de l’Université Laval 2019 se tiendra du mardi 26 au samedi 30 mars. L’Association pour la diversité sexuelle et de genre de l’Université Laval (ADSGUL) organisera diverses activités pour sensibiliser la communauté universitaire aux réalités des personnes LGBTQ+.
Cette semaine est toujours nécessaire sur le campus de l’Université Laval, selon le président de l’ADSGUL, Laurent Francis Ngoumou. «L’homophobie, le racisme et l’exclusion sont encore présents au sein de l’Université Laval. Les gens ne sont pas nécessairement éduqués. Les mentalités sont encore rétrogrades», soutient-il dans une entrevue à Fugues. Pour appuyer ses dires, il souligne que dix des 28 affiches de sensibilisation que l’ADSGUL a apposées, cet automne, sur les babillards de la CADEUL (Confédération des associations d’étudiants et d’étudiantes de l’Université Laval) ont été arrachées. Il en a informé cette dernière. Sa photo sur les affiches lui a aussi occasionné certains désagréments. Il révèle aussi avoir été victime dans un ascenseur d’une moquerie homophobe de la part d’un étudiant qui lui a chantonné qu’il était la «reine des pédés». Il a porté plainte au Service de sécurité et de prévention de l’Université Laval. Il a également remarqué que certaines personnes de la communauté africaine ne lui parlent plus. Selon une enquête sur les situations de violence sexuelle vécues en milieu universitaire francophone au Québec (ESSIMU, décembre 2016), près de la moitié des répondants (49,2%) s’identifiant comme minorité sexuelle ont affirmé avoir été victimes, depuis leur arrivée à l’université, d’au moins un épisode de violence sexuelle vécue en milieu universitaire (VSMU) comparativement à 35,1% pour les répondants hétérosexuels. Plus de la moitié des répondants (55,7%) s’identifiant comme minorité de genre ont vécu un épisode de VSMU comparativement à 40,6% des répondants de sexe féminin et 26,4% des répondants de sexe masculin. Quelque 9 300 personnes (étudiant.es, enseignant.es, employé.es) de six universités francophones, dont l’Université Laval, ont répondu, entre janvier et mai 2016, à un questionnaire en ligne. De ce nombre, 12,2% d’entre elles s’identifient comme minorité sexuelle (gais, lesbiennes, bisexuel.les, queer, etc.) et 1,4% comme minorité de genre (personnes trans, non binaires, etc.). Les chercheurs précisent que leur «rapport présente les fréquences de VSMU dans l’échantillon à l’étude et non la prévalence des VSMU au sein de six universités».
Exposition, conférences et spectacles
L’ADSGUL a choisi comme thème Vogue qui est inspiré d’une chanson populaire de l’icône gaie Madonna. «C’est pour rendre un grand hommage à cette artiste qui travaille pour l’égalité des personnes LGBTQ+ à travers le monde», explique le président de l’ADSGUL. Pour montrer sa présence aux membres de la communauté universitaire, l’ADSGUL tient cette année ses activités dans des espaces ouverts. Du 26 au 28 mars, des photos de familles LGBT seront exposées dans les atriums des pavillons Alphonse-Desjardins et Charles-De Koninck grâce à la collaboration de la Coalition des Familles LGBT. La directrice de cet organisme, Mona Greenbaum, prononcera d’ailleurs une conférence, SoupeAlphabet, sur les concepts de base de la diversité sexuelle et de genre, le 26 mars, de midi à 13h, à l’atrium du pavillon Alphonse-Desjardins. Le 28 mars, au même endroit, la diversité sexuelle et de genre sera soulignée et célébrée à l’occasion d’une soirée à la fois instructive et divertissante. Vers 18h30, quatre conférences d’une dizaine de minu-tes seront prononcées sur les thèmes suivants: 1- État des lieux sur les relations entre les personnes âgées LGBTQ+ et la jeune génération (Julien Rougerie, Fondation Émergence), 2- Enjeux et défis de la réalité sociale des personnes LGBTQ+ dans le monde (Laurent Breault, Fondation Émergence), 3- La situation des personnes trans au Québec: enjeux et défis (Alexys Guay, Divergenres et Comité d’action trans de l’ADSGUL) et 4- La réalité sociale des personnes LGBTQ+ en Afrique et leur intégration au Québec, avec le témoignage d’Annisette Betelo, militante LGBTQ+ originaire du Cameroun et vivant au Canada depuis 2015. La soirée se poursuivra avec une dégustation de vins et de fromages, des défilés de mode et des spectacles de drag-queens du Drague Cabaret Club, sous la direction de la belle Océane, et un ballet de l’école Élédanse. Les billets pour une place assise sont en vente auprès de l’ADSGUL (418 656-2131 poste 8950) au coût de 20$ pour les étudiants et 25$ pour les autres participants. Le 30 mars, la Semaine de la diversité sexuelle et de genre de l’Université Laval se conclura lors d’une sortie de groupe, en soirée, au Drague Cabaret Club. Toutes les personnes de la communauté LGBTQ+ et leurs alliés sont invités à participer aux activités de l’ADSGUL. Facebook Adsgul pour plus de détails.