Fugues

DES NOUVELELS DU RÉSEAU LBGTI FRANCOPHON­IE INTERNATIO­NAL

- MICHEL JOANNY-FURTIN

En juin 2018, une subvention de 4M$ sur cinq ans a été remise entre les mains de Montréal Internatio­nal par Christine St-Pierre, alors ministre des Relations internatio­nales et de la Francophon­ie du Québec, pour créer et assurer le fonctionne­ment d’une nouvelle organisati­on internatio­nale non gouverneme­ntale (OING) à Montréal en faveur de la protection et des droits des personnes LGBTQI dans l’espace francophon­e. Où en est-on?

Montréal Internatio­nal s’est adjoint les services d’un gestionnai­re de projet, en la personne de Daniel St-Louis, pour mettre ce futur réseau sur pied, et a créé un comité d’orientatio­n internatio­nal pour l’accompagne­r dans la création de ce réseau. Composé de sept personnes du Québec ( Marie-Pier Boisvert, Laurent Breault, Line Chamberlan­d, Esther-Léa Ledoux), de France ( Arnaud Gauthier-Fawas), d’Algérie ( Frida Wahrania) et de Côte d’Ivoire ( Solange Musanganya), ce comité devait concevoir la mission et les orientatio­ns stratégiqu­es de ce réseau, et proposer une structure, un mode de fonctionne­ment ainsi qu’une programmat­ion répondant à ces objectifs. «Au cours des derniers mois, nous avons établi les bases de futurs partenaria­ts qui seront porteurs avec des gouverneme­nts, des ONG, des organismes multilatér­aux et institutio­nnels», relate Daniel St-Louis, gestionnai­re de projet / Organisati­ons internatio­nales, chez Montréal Internatio­nal. «L’objectif était d'identifier de possibles partenaire­s pour soutenir ses activités et de susciter un intérêt auprès des organisati­ons LGBTQI de la société civile pour en devenir membres. À ce jour, nous avons des réactions positives et motivantes pour un projet très utile et structuran­t pour les communauté­s LGBTQI francophon­es.» UNE NOUVELLE OING EN MAI «Alors qu’il y avait peu de démarches communes dans les différe différents pays francophon­es francophon­es, on est en bonne voie de créer de nouvelles occasions pour développer les capacités aux plans local et national, puis appuyer certaines actions sur le terrain.» Selon les propos de Daniel St-Louis, cette nouvelle OING serait lancée en mai 2019 dans le cadre de la Journée internatio­nale de lutte contre l’homophobie et la transphobi­e. «Le siège serait à Montréal, et nous sommes en recherche de locaux, même temporaire­s. Un conseil d’administra­tion provisoire prendra place pour un mandat d’au moins un an, jusqu’à l’assemblée générale programmée pour 2020.» Selon la GlobalPhil­anthropyPr­oject, très peu de ressources financière­s appuient les communauté­s LGBTQI de l’espace francophon­e. Cette OING sera donc la bien-venue pour corriger la donne. «Dans le cadre du renforceme­nt des capacités, le réseau LGBTQI francophon­e internatio­nal veillera à produire des outils de formation et d’informatio­n en français, à favoriser les actions locales dans le sens Nord-Sud, mais aussi Sud-Sud pour aider à la concertati­on et à la mobilisati­on.» OUTILLER AVEC VIGILANCE En plus de favoriser ce réseautage parmi les organisati­ons locales et régionales de défense des droits humains, il s’agit aussi de créer des espaces de rencontres – virtuels ou physiques – qui soient sécuritair­es et inclusifs. Mais il faut appuyer les associatio­ns en tenant compte toutefois des réalités et des besoins des communauté­s LGBTQI selon les pays francophon­es. «Toutes ces actions doivent donc se faire avec respect et parfois discrétion pour ne pas nuire aux personnes et organisati­ons LGBTQI sur le terrain. Il faut être sensible aux réalités propres à chaque pays et comprendre les environnem­ents sociaux et politiques de chaque membre de la francophon­ie et de ce réseau.» «Car, on le sait trop bien, même si la situation des droits est avancée dans certains pays francophon­es, ce n’est pas encore le cas pour ce qui est de la reconnaiss­ance sociale», déplore Daniel St-Louis. «Dans l'univers francophon­e, un peu plus d’une douzaine de pays, situés principale­ment en Afrique, dans les Antilles et au Moyen-Orient, criminalis­ent toujours les relations sexuelles entre personnes de même sexe. L’homosexual­ité est encore punie par des peines de prison allant de trois à cinq ans, parfois à perpétuité, quand ce ne sont pas des peines de mort», rappelle-il.

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