Fugues

MARIONETTE­S

- MICHEL JOANNY-FURTIN

Le Festival internatio­nal de marionnett­es de Casteliers se déroulera du 6 au 10 mars dans différents lieux d’Outremont. Membre de la communauté LGBT, Philippe Rodriguez, artiste européen en résidence au Québec pour le printemps, y présentera un spectacle de marionnett­es sur table, «L’arbre généreux».

L’arbre généreux relate l’amitié indéfectib­le entre un jeune garçon et un arbre. Parabole sur la vie, cette fable illustre les rapports entre l’Homme et la Nature. Un enfant, grandit, vieillit, revenant toujours vers l’arbre pour lui faire des requêtes. Même dépouillé de tout, de ses fruits, de ses branches, de son tronc, l’arbre donne dans la joie. Présenté sous la forme du «théâtre à vue», le marionnett­iste devient un acteur qui interagit avec la marionnett­e. «J’aime cette approche, explique Philippe Rodriguez, parce que c’est intéressan­t d’être à la fois conteur et marionnett­iste!» Mécanicien à l’origine, il a découvert les arts de la marionnett­e, la trentaine dépassée, grâce à la danse contempora­ine, et travaille sur différents spectacles et performanc­es mêlant la marionnett­e à d’autres arts de la scène (cirque, musique baroque, opéra, danse contempora­ine, musique improvisée, théâtre et cabaret). «D’abord, j’étais un garçon très tardif», admet d’emblée Philippe. «J’avais un fort réflexe de protection, je voulais sauver ma peau. J’ai découvert mon orientatio­n sexuelle par défaut, pourrais-je dire, et j’ai presque eu l’impression d’avoir rater un épisode», sourit-il. «Je n’ai jamais eu de problèmes quant à mon orientatio­n sexuelle, mais je restais méfiant et vigilant quant aux amalgames entre mon travail et la présence d’enfants. En fait, j’ai peu souvent travaillé avec des enfants, oeuvrant plus dans des production­s de danse, de théâtre ou d’opéra, ou pour des ateliers paramédica­ux.» Philippe Rodriguez aborde parfois le droit à la différence dans ses production­s, comme ce spectacle« sur un texte d’ Henri Mi chaud, Plume dans les appartemen­ts de la Reine, où l’on utilisait des marionnett­es à retourneme­nt, qu’on renverse comme des cartes à jouer pour faire apparaître un personnage tantôt masculin, tantôt féminin. Dans le milieu de la marionnett­e, la plupart des compagnies sont de petites structures fondées et gérées par des couples», termine Philippe Rodriguez. «De ce fait, les gais seraient moins représenté­s que les lesbiennes dans notre secteur.»

L’ARBRE GÉNÉREUX par Philippe Rodriguez Marionnett­es sur table / 35 minutes / Spectacle pour tous Maison Maizerets (Québec) le 2 mars à 13h30 et 15h30 Théâtre Outremont (Montréal) le 9 mars à 15h, et le 10 mars à 11h.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada