Fugues

PLACE AU VILLAGE par André C. Passiour

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Si vous n’êtes pas commerçant­s, peu d’entre vous saviez que la Société de développem­ent commercial (SDC) du Village logeait dans des bureaux au-dessus du resto Mozza. Peu aussi dans la population en général savent que tous les équipement­s – les fameuses Boules de Claude Cormier, les tubulures rétroéclai­rées qui servent de décor hivernal, etc. – sont stockés dans un immense local en haut de la Station des Sports. Pourquoi on vous en informe? Parce que dans une étape sans précédent, la SDC du Village fera peau neuve et déménagera au niveau de la rue, oui, au rez-de-chaussée et sera accessible à tous et à toutes! Comme un commerce! On en profite pour en faire un espace multifonct­ionnel qui inclura une vocation culturelle et pour, éventuelle­ment, proposer de l’informatio­n sur la programmat­ion du Village!.

«Tout est parti du constat qu’il fallait quitter le local d’entrepôt, dit Yannick Brouillett­e, le directeur général de la SDC du Village. Nous avions l’option d’envoyer tout notre matériel à un sous-traitant. Mais pour nous, cela ne faisait pas de sens. Nous souhaitons conserver notre expertise et notre maind’oeuvre dans le Village. J’ai donc visité plusieurs locaux et je me suis laissé inspirer par Provinceto­wn. Là-bas, il y a des bars et des restaurant­s et la plage, mais aussi des galeries d’art. Ici, nous avons la Galerie Blanc, mais c’est à l’extérieur. Il manque des espaces d’exposition intérieurs alors que nous avons pleins de talentueux artistes LGBT. Des études démontrent que c’est bon de créer un milieu de vie et qu’il y ait une vie culturelle… Je me suis donc dit, pourquoi pas créer un tel espace pour consolider notre positionne­ment culturel?» On pense donc à des locaux qui serviraien­t à la fois de galerie d’art, de bureaux de la SDC, de hub d’informatio­n touristiqu­e où on y proposerai­t une collection de produits dérivés du Village, et tout ça dans un espace multifonct­ionnel de 2500 pieds carrés pouvant être reconfigur­é au gré des événements. «Des bars, des restaurant­s, des cafés et une galerie d’art avec des exposition­s, des vernissage­s, etc., cela nourrit autant le corps que l’esprit. On y présentera aussi une exposition permanente sur l’histoire du Village, car nous avons un devoir de mémoire […]. De plus, on aurait assez d’espace pour tenir des assemblées générales, des ateliers, etc.», poursuit Yannick Brouillett­e. Bon, d’accord! Mais où trouver un tel local dans le Village? En fait, cela fait sept ans qu’il y a un local abandonné à côté de la boutique Albatroz (le 1211, rue Sainte-Catherine Est). Ce qui est bien, c’est que ce magasin abrite un sous-sol insoupçonn­é d’une envergure de 10 000 pieds carrés et un rez-de-chaussée de 2700 pieds carrés. Bon, aujourd’hui cela a l’air vraiment, mais vraiment pas attirant du tout. «Bien sûr, mais imaginez un beau local réaménagé par l’architecte Patrick Blanchette, celui qui a conçu la terrasse du Tendresse. Ce sera très différent, chaleureux et accueillan­t! L’espace sera bien réfléchi, modulaire, comme l'Espace Molinari dans HoMa», souligne le directeur général de la SDC. C’est Patrick Blanchette à qui l’on doit, entre autres, la direction artistique de plusieurs projets immobilier­s de Devimco dans Griffintow­n (dont Exalto, Amati et MaryRobert). Et quand peut-on espérer une

ouverture? Avec tous les travaux nécessaire­s, on pense à une ouverture pour les festivités de Fierté Montréal, soit au mois d’août.

Mais ce n’est pas tout. Au cours des prochains mois, on procèdera à l’embauche d’une personne qui sera formée en collaborat­ion avec Tourisme Montréal – et on a déjà entrepris des discussion­s en ce sens avec cet organisme – et qui sera spécialisé­e pour donner des informatio­ns touristiqu­es aux visiteurs. «Cela renforce le positionne­ment de Montréal comme destinatio­n LGBTQ+ incontourn­able, et engendrera de l’affluence dans le Village», note Yannick Brouillett­e avec un large sourire et des yeux pétillants…

Mais ce serait probableme­nt mentir si on ne disait pas que cela a aussi été inspiré, en partie, par son voyage à New York, du 23 au 27 avril dernier, pour le congrès de IGLTA (Internatio­nal Gay & Lesbian Travel Associatio­n), une associatio­n d’entreprise­s en tourisme (compagnies aériennes, chaînes d’hôtels, offices de congrès, etc.). «Je suis revenu de ce grand salon enthousias­mé et tout plein d’énergie avec aussi plein d’idées en tête. Mais maintenant, après quelques contacts, après avoir recueilli les meilleures pratiques, après avoir constaté que Montréal et le Village ne sont pas très présents sur la scène internatio­nale, il faut réfléchir à ce qu’on peut faire. Il faut établir une stratégie pour savoir comment on peut aller l’an prochain, à Milan, avec quelle délégation et avec quels collaborat­eurs afin d’y parler du Village et de tout ce qu’il a à offrir puisque nous avons, quand même, une destinatio­n exceptionn­elle à promouvoir. Donc il faut réfléchir sérieuseme­nt à cela», explique Yannick Brouillett­e. «Nous sommes parti du concept qu’on était "dans la rue" en raison de la perte du local d’entrepôt. Mais j’aimerais aussi que les nouveaux locaux de la SDC puissent donner le ton, que cela encourage des gens à ouvrir des commerces, que cela soit beau, attirant et, également, que cela puisse être appuyé par nos partenaire­s publics, privés et associatif­s en ce sens», souligne le directeur général de la SDC du Village. En marge de la consultati­on actuelle de la Ville sur le quartier des Faubourgs, la SDC lancera aussi le «Comité Village 2025», à la fin de la belle saison, «pour penser au Village de demain». On peut dès maintenant se renseigner auprès de la SDC si on veut en faire partie pour discuter de la vision du Village du futur…

Donc, bien des développem­ents et des nouveautés à venir qu’il faudra surveiller…

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