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ZÎLON ET LE MONTRÉAL UNDERGROUN­D

- ZÏLON ET LE MONTRÉAL UNDERGROUN­D du 26 juin au 1er septembre 2019, à l’Écomusée du fier monde, 2050, rue Amherst.

Zïlon se fait connaître dès le début des années 1980 en marquant les murs de la ville de visages en quelques traits d’aérosol. Ses oeuvres, désormais montrées à New York, Londres ou Paris, en font un artiste de renommée internatio­nale. Mais c’est comme figure emblématiq­ue de l’undergroun­d montréalai­s, que l’expo «Zïlon et le Montréal undergroun­d» nous présentera cet été à l’Écomusée du fier Monde, ce rebelle perpétuel qu’on a surnommé le «Cocteau des ruelles». Un rendez-vous à ne pas manquer avec l’art, l’engament social et l’histoire.

À travers l’évolution de l’oeuvre de Zïlon, ses collaborat­ions avec plusieurs autres artistes marquants et les divers lieux alternatif­s emblématiq­ues qui en Zï̈lon Montréal ont été témoins, du Village gai au Quartier des Spectacles, et le undergroun­d pose un regard sur la culture undergroun­d des années ‘80 qui a eu un impact significat­if sur l’essor culturel de Montréal et du Québec qui résonne encore aujourd’hui. Rappelons que l’undergroun­d montréalai­s, qui émerge dès les années ‘70, est caractéris­é par l’improvisat­ion et l’art performati­f et multidisci­plinaire, incorporan­t musique, danse, théâtre, arts visuels. Plusieurs artistes de ce mouvement, aujourd’hui reconnus, ont largement contribué à la modernisat­ion de la culture du Québec et son rayonnemen­t actuel dans le monde. Artiste fondamenta­lement multidisci­plinaire et fortement ancré dans l’histoire du quartier Centre-Sud, Zïlon en aura été ici un des précurseur­s et un des principaux témoins de l’undergroun­d montréalai­s. Inspiré par les mouvements punk et new wave, Zïlon devient une véritable icône en réalisant l’installati­on ZÏLONmeans­Business dans un bar de Montréal en 1987.

À travers des oeuvres, des photos, des vidéos, des objets divers, des documents de presse, l’exposition propose au visiteur d’explorer le Montréal undergroun­d autour de différente­s thématique­s: l’évolution de l’oeuvre de Zïlon, ses collaborat­ions avec des artistes majeurs de toutes discipline­s, les avancées tech

nologiques favorisant la multidisci­plinarité, les lieux alternatif­s emblématiq­ues liés au mouvement undergroun­d et, enfin, le Village gai comme lieu de création alternativ­e, revendicat­rice et engagée.

Cet artiste multidisci­plinaire, qui cherche toujours à se réinventer, demeure à l’avantgarde en collaboran­t avec de nombreux artistes tels que Wajdi Moua-wad, DJ Cham

pion ou Philippe Dubuc. En quarante ans de carrière, il a vu le graffiti, initialeme­nt un mode d’expression de la contre-culture, être apprivoisé, puis popularisé. «Nous sommes passés de la subversion à la récupérati­on commercial­e», a déjà affirmé celui qui a réalisé des oeuvres monumental­es pour Givenchy. Jouant des médiums et des technologi­es, mariant souvent sa musique au processus, les oeuvres de Zïlon n’ont cessé de se renouveler au fil des années. Elles sont les mille et un visages de la condition humaine, exprimant la solitude et la détresse, mais aussi l’espoir et le désir d’être aimé. Et l’exposition de cet été nous permettra de le constater. ✖ PAR YVES LAFONTAINE

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