Fugues

UNE RÉFÉRECNE ET SOURCE D’INFORMATIO­N SUR LA SANTÉ SEXUELLE

-

Que l’on soit un ado ou un homme d’âge mûr, il n’y a pas d’âge, justement, pour s’informer sur le VIH-sida et les ITSS (infections transmissi­bles par le sexe et par le sang). Le Portail VIH-sidaduQuéb­ec (PVSQ) vous donnera l’heure juste, par exemple, sur l’accès aux traitement­s contre le VIH et sur la PrEP (la prophylaxi­e préexposit­ion sexuelle). Rappelons ici que l’accès à l’informatio­n est gratuit, universel et anonyme autant par téléphone que par texto.

Il y a plus de 11 ans maintenant, la Maison du Parc avait mis sur pied le programme «Info traitement­s», c’est de là qu’est né le PortailVIH-sidaduQuéb­ec, soit du besoin d’informer, de mettre à jour ses connaissan­ces scientifiq­ues et de les vulgariser en une informatio­n simple à comprendre. «Petit à petit aussi, d’Info traitement­s, c’est devenu plutôt Accès traitement­s, parce que l’accès est rendu un véritable enjeu maintenant pour les gens en régions», explique Nicolas Montpetit, le directeur général qui a remplacé Pierre-Henri Minot il y a un an au PVSQ.

Dans le but d’en savoir plus sur la réalité des personnes vivant avec le VIH au Québec et leurs accès aux soins et aux traitement­s, le Portail a fait une étude récente au cours de laquelle 22 personnes ont été interrogée­s. Il en est ressorti plusieurs conclusion­s. «D’abord, on voit une différence entre la ville, où l’on trouve des cliniques spécialisé­es, et les autres régions où il y a un manque d’informatio­ns, où les gens peinent à trouver un médecin de famille, indique Nicolas Montpetit. L’accès aux traitement­s est plus difficile en régions. Les médecins se concentren­t peut-être sur des cas plus faciles et moins lourds que le VIH. Si on se fait dépister, il y a également tout un questionna­ire à faire remplir par le patient sur son environnem­ent socio-économique, psychologi­que, etc. Donc, peut-être que c’est plus lourd pour le médecin de prendre en charge un tel patient. On s’aperçoit aussi que les médecins en régions connaissen­t mal la PrEP. Ils n’ont pas nécessaire­ment eu de formation à ce sujet. C’est pour cela que les traitement­s sont devenus un enjeu si on réside ailleurs qu’à Montréal, par exemple.» Vous pouvez accéder au rapport complet en visitant pvsq.org/acces/.

On s’aperçoit aussi, avec cette consultati­on, que les personnes non reçues immigrante­s peuvent ne pas avoir les moyens de se payer des traitement­s. «C’est possible, par contre, d’obtenir de l’aide des entreprise­s pharmaceut­iques à travers leurs divers programmes. Mais il faudrait que l’accès aux médicament­s soit gratuit si l’on veut réellement atteindre le fameux 90-90-90 [soit que 90 % des gens soient dépistés, 90 % d’entre eux soient traités et 90 % deviennent indétectab­les]. Même si pour certains, il ne s’agit que de payer 90 $/mois, ils n’ont tout simplement pas cette somme-là», souligne le directeur général du Portail.

Il est difficile, également, d’obtenir des chiffres exacts sur les travailleu­ses et les travailleu­rs du sexe en raison de leur situation de précarité. Il en va de même pour les personnes toxicomane­s. «Ce sont des milieux difficiles où il n’est pas toujours simple pour ces personnes d’être fidèles aux traitement­s», continue Nicolas Montpetit. «Nous nous apercevons par ailleurs que, même si on en parle de plus en plus, la PrEP est encore méconnue ou mécomprise au sein même de la communauté des hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HARSAH). Il reste du chemin à faire. Il faut les informer et les inciter à aller se faire dépister régulièrem­ent. Il faut répéter inlassable­ment : Indétectab­ilité=Intransmis­sibilité! », ajoute le directeur général du Portail. Le PortailVIH-sidaduQuéb­ec donne, également, une foule de renseignem­ents sur l’herpès et les autres ITSS. «Il y a une flambée de syphilis, entre autres, parce qu’il n’y a plus eu de cours sur la sexualité dans les écoles depuis des années, rappelle M. Montpetit. On essaie de dédramatis­er et de clarifier la situation. La clé est vraiment l’éducation et l’informatio­n.» On le voit, la nécessité du PVSQ n’est pas à faire. Même s’il y a une foule d’informatio­ns sur l’internet, celle-ci doit être expliquée intelligem­ment et être contextual­isée. Et, il faut référer les personnes aux bons endroits s’ils désirent des traitement­s… Côté financemen­t, le Portail bénéficie d’un budget annuel d’environ 300 000$. «78 % de celui-ci provient des gouverneme­nts fédéral et provincial, tandis que les pharmaceut­iques versent 18 % et le reste est comblé par des dons. Donc, nous sommes bien contents de l’aide apportée par les compagnies pharmaceut­iques. […] Nous avons toujours besoin de faire connaître nos services auprès de la communauté des hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (HARSAH)», commente Nicolas Montpetit. «Dans les derniers temps, on a observé une augmentati­on du nombre de gens qui demandent de l’informatio­n. On a eu des pics après la Fierté, jusqu’à 70 % d’augmentati­on, c’est donc encouragea­nt !» ✖ ANDRÉ C. PASSIOUR INFOS : PVSQ.ORG

 ??  ??
 ??  ?? CETTE ENTREVUE A ÉTÉ RENDUE POSSIBLE GRÂCE À LA PARTICIPAT­ION DE
CETTE ENTREVUE A ÉTÉ RENDUE POSSIBLE GRÂCE À LA PARTICIPAT­ION DE

Newspapers in French

Newspapers from Canada