Fugues

ENTREVUE AVEC LE NOUVEAU PRÉSIDENT GUY GAGNON

LES GRANDS DÉFIS DU NOUVEAU CONSEIL D’ADMINISTRA­TION DU MIELS-QUÉBEC

- ✖ ÉRIC WHITTOM

Depuis le 10 juillet, un nouveau conseil d’administra­tion dirige la destinée du Mouvement d’informatio­n et d’entraide dans la lutte contre le VIH-sida à Québec (MIELS-Québec). Il est composé des neuf membres suivants: Guy Gagnon, président, Stéphanie Morin, vice-présidente, Yves Gaboury, trésorier, Martine Paradis, secrétaire, et les administra­teurs et administra­trices Jeanine Vassil, Nicolas Pomerleau, Édenia Savoie, Damien Tremblay et Gilles Simard. Élu pour un mandat d’un an à la présidence, Guy Gagnon remplace Martin Masson qui a été à la tête du CA du MIELS-Québec durant neuf ans (20062011 et 2015-2019). Le nouveau président oeuvre depuis une vingtaine d’années au MIELS-Québec. Au CA de cet organisme communauta­ire, il a été administra­teur, trésorier durant plusieurs années et même président par intérim pendant quelques mois. «Ma génération a été beaucoup touchée par le VIH, notamment des proches qui en ont été victimes, ce qui m’a motivé à m’impliquer au sein du MIELS-Québec pour contribuer à la lutte contre le VIH-sida», explique-t-il en entrevue à Fugues.

Nouveau retraité de la fonction publique québécoise, il dispose de plus de temps pour faire davantage de bénévolat. «Avec le départ de Martin, j’ai la possibilit­é d’assurer la continuité et l’évolution du MIELS-Québec. C’est une opportunit­é de donner une nouvelle impulsion au Mouvement», souhaitet-il. En juin, il a également été élu pour un mandat d’un an à la présidence de la Coalition des organismes communauta­ires québécois de lutte contre le sida (COCQ-SIDA). Depuis plus d’une dizaine d’années, il représente au CA de ce regroupeme­nt deux organismes de la région de Québec qui luttent contre le VIH-sida qui en sont membres, le MIELS-Québec et Point de repères.

Un meilleur financemen­t des gouverneme­nts réclamé

Parmi les défis du nouveau CA du MIELS-Québec, le financemen­t de l’organisme demeure toujours une préoccupat­ion. «Nous avons été relativeme­nt chanceux au MIELS-Québec. Certains organismes communauta­ires ont subi des coupures ou des pertes de subvention. Au MIELS-Québec, nous avons toujours été soutenus et reconnus pour nos actions par les gouverneme­nts. gouverneme­ntss. Par contre, il n’y a jamais rien de gagné. Nous devons être à l’affût l’l’affût pour maintenir l’organisme en meilleure santé financière possible, rejoindre nos groupes cibles et avoir un impact dans la communauté. Si nous avions plus d’argent des gouverneme­nts, nous pourrions intervenir davantage, par exemple auprès des jeunes dans plus d’écoles secondaire­s, auprès de communauté­s touchées comme les personnes trans, et augmenter la distributi­on de matériel de prévention.»

Réflexion sur l’avenir de l’Hébergemen­t Marc-Simon

Le CA réfléchit aussi sur l’avenir de l’Hébergemen­t Marc-Simon qui comprend cinq chambres individuel­les. En 2018-2019, le MIELS-Québec y a accueilli 22 personnes pour un total de 24 séjours, ce qui représente un taux d’occupation de 79%. «Plusieurs organismes au Québec ont fait cette réflexion qui a mené à différente­s avenues. Le MIELS-Québec n’est pas un organisme à part. Pour maintenir cinq chambres, ça demande énormément d’argent et de personnel. Pour mieux optimiser les fonds alloués, y aurait-il d’autres avenues, par exemple du soutien et de l’accompagne­ment auprès d’un plus grand nombre de membres, pour travailler en amont, avant que les gens soient hébergés au MIELS-Québec? Nous voulons faire cette réflexion de façon transparen­te, en consultant et en informant nos membres.»

Une combinaiso­n de moyens de prévention pour mettre fin à l’épidémie du VIH

En ce qui a trait à la prévention des ITSS dont le VIH, le MIELS-Québec continuera ses efforts pour sensibilis­er les différente­s communauté­s, dont celle LGBTQ, à adopter certaines stratégies de prévention. «On a noté un certain relâchemen­t dans le port du condom. Par contre, la prophylaxi­e pré-exposition au VIH (PrEP) est bien perçue par la communauté LGBTQ. Nous devons trouver des alternativ­es pour mieux sensibilis­er les différente­s communauté­s aux mesures de prévention qui leur conviennen­t. L’équipe de la prévention du MIELS-Québec est très jeune. Les intervenan­ts sont inventifs pour trouver des moyens pour rejoindre les groupes que le MIELS-Québec souhaite sensibilis­er, dont les jeunes.»

À son avis, la prévention du VIH doit se faire selon une approche globale, en utilisant des stratégies de prévention complément­aires. «J’ai eu la chance de visiter l’organisme français AIDES qui symbolise la prévention du VIH par un éventail (https://www.aides.org/les-outils-de-prevention­vih-sida). Plusieurs moyens existent pour se prémunir contre le VIH, notamment le condom, la PrEP, le dépistage et la prophylaxi­e post-exposition (PPE). C’est donc une combinaiso­n de moyens de prévention qui permettra d’enrayer éventuelle­ment la transmissi­on et l’épidémie du VIH. Si on appliquait tous les moyens de prévention qui existent, on pourrait atteindre l’objectif de l’ONUSIDA qui est de mettre fin à l’épidémie d’ici 2030. Il faut donc sensibilis­er les population­s visées et interpelle­r les gouverneme­nts pour qu’ils ne relâchent pas leur financemen­t aux organismes communauta­ires, parce que nous rejoignons des personnes qui ne se présentent pas nécessaire­ment dans un service de santé.» Sur la photo, Guy Gagnon est placé dans la troisième rangée, complèteme­nt à gauche.

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