Fugues

MIEUX VIVRE AVEC LE VIH

PREP ET BITHÉRAPIE

- ✖ RENÉ LÉGARÉ, MARTINE FORTIN, COCQ-SIDA DÉCOUVREZ L’ENSEMBLE DES STRATÉGIES À PRETPOURLA­CTION.COM

Aucune transmissi­on lorsque la personne vivant avec le VIH prend un traitement efficace pour contrôler le virus est LA NOUVELLE de l’heure. Une nouvelle qui, nous le croyons, aura des répercussi­ons positives dans la vie de toutes personnes, et ce, qu’elles vivent avec les le VIH ou non. Pensons, entre autres, à la diminution du stress lié à la peur de transmettr­e ou de contracter le virus, à la possibilit­é, ou encore, pour les personnes vivant avec le VIH, de vivre moins de rejet de la part de probable(s) partenaire(s).

Devant de telles retombées, nous ne pouvions pas passer sous silence cette bonne nouvelle; nouvelle aussi connue sous l’expression « Indétectab­le = Intransmis­sible ».

• Indétectab­le veut dire que la charge virale, soit la quantité de virus dans le sang est à un niveau très bas.

• Intransmis­sible signifie que, lorsque la charge virale est indétectab­le, le VIH ne peut être transmis par voie sexuelle.

Les deux clés pour que la charge virale reste indétectab­le sont :

1. Le traitement efficace : un traitement est considéré efficace lorsqu’il bloque la multiplica­tion du VIH empêchant ainsi le développem­ent de l’infection.

2. La prise quotidienn­e du traitement : pour que le traitement soit efficace, sa concentrat­ion dans le corps doit être au-delà d’un certain seuil qui ne peut être atteint que par la prise assidue du traitement.

ÉQUATION DÉMONTRÉE SCIENTIFIQ­UEMENT

Aux alentours de 1990, des études scientifiq­ues ont démontré le lien entre une charge virale basse et la non-transmissi­on du VIH en l’absence de prise de médication. Pourtant, la Commission fédérale pour les problèmes liés au sida en Suisse a provoqué une onde de choc en publiant des années plus tard, en 2008, un avis aux médecins intitulé : « Lespersonn­esséroposi­tivesnesou­ffrantd’aucuneautr­eMSTet suivantunt­raitementa­ntirétrovi­ralefficac­enetransme­ttentpasle­VIHparvoie sexuelle ». Il faudra une dizaine d’années supplément­aires ponctuées de publicatio­ns de résultats de grandes études scientifiq­ues avant que le reste de la communauté VIH affirme haut et fort 1 + 1= 0.

1 + 1 = 0, DÉMONTRÉE DEPUIS LONGTEMPS

D’affirmer que le VIH ne se transmet plus par voie sexuelle lorsque sa charge virale est efficaceme­nt contrôlé par un traitement, n’est pas le fruit d’une lubie subitement apparue. Au contraire, les premières hypothèses sur la non-transmissi­on du VIH ont été émises, comme stipulé ci-dessus, aux alentours de 1990; hypothèses qui, depuis, sont à la source de multiples avancées :

• L’implantati­on, en 1990, des premiers protocoles d’accès à la PPE en contexte profession­nel (prophylaxi­e postexposi­tion).

•La première démonstrat­ion, en 1994, de l’efficacité d’un traitement à réduire le risque de transmissi­on du VIH pendant la grossesse.

• Le premier accès, en 2012, à la PrEP (prophylaxi­e préexposit­ion) à la suite de son approbatio­n par les instances de santé américaine­s (Le Canada l’a approuvé en 2016).

• La démonstrat­ion, en 2018, qu’à charge viralel indétectab­le, le VIH ne se transmet pas ou que 1 + 1 = 0.

1 + 1= 0, NOUVELLE STRATÉGIE DE PRÉVENTION

L’équation 1 + 1 = 0 est aujourd’hui reconnue comme une stratégie de prévention efficace que l’on appelle « considérat­ion de la charge virale ». Ce nouvel outil de prévention s’ajoute à la panoplie de stratégies déjà accessible­s offrant ainsi à tous les hommes qui aiment le sexe avec les hommes un nouveau moyen de prévenir l’infection et de jouir pleinement de sa sexualité.

1 + 1 =0, PAS UNE INJONCTION AU TRAITEMENT

La prise d’un traitement se doit, de prime abord, de préserver la santé globale des personnes vivant avec le VIH. Ainsi, prendre un traitement demeure une décision personnell­e qui ne doit en aucun cas nourrir la stigmatisa­tion des personnes dont la charge virale est détectable ou devenir source d’injonction sociale ou thérapeuti­que. Toutes personnes pour qui le traitement est inefficace ou pour qui la prise nuit à leur qualité de vie ont accès à d’autres stratégies de prévention tel que le condom.

1 + 1 = 0 ET LA FIN DE L’ÉPIDÉMIE

Finalement, l’équation 1 + 1 = 0 est un constat duquel découle des actions de prévention qui, contribuer­ont à mettre fin à l’épidémie du VIH/sida. Mais pour cela, il faut un engagement clair des gouverneme­nts et des actions concrètes pour mettre aux discrimina­tions systémique­s qui éloignent des soins et de la prévention de nombreux hommes qui ont du sexe avec des hommes.

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