MIEUX VIVRE AVEC LE VIH
PREP ET BITHÉRAPIE
Aucune transmission lorsque la personne vivant avec le VIH prend un traitement efficace pour contrôler le virus est LA NOUVELLE de l’heure. Une nouvelle qui, nous le croyons, aura des répercussions positives dans la vie de toutes personnes, et ce, qu’elles vivent avec les le VIH ou non. Pensons, entre autres, à la diminution du stress lié à la peur de transmettre ou de contracter le virus, à la possibilité, ou encore, pour les personnes vivant avec le VIH, de vivre moins de rejet de la part de probable(s) partenaire(s).
Devant de telles retombées, nous ne pouvions pas passer sous silence cette bonne nouvelle; nouvelle aussi connue sous l’expression « Indétectable = Intransmissible ».
• Indétectable veut dire que la charge virale, soit la quantité de virus dans le sang est à un niveau très bas.
• Intransmissible signifie que, lorsque la charge virale est indétectable, le VIH ne peut être transmis par voie sexuelle.
Les deux clés pour que la charge virale reste indétectable sont :
1. Le traitement efficace : un traitement est considéré efficace lorsqu’il bloque la multiplication du VIH empêchant ainsi le développement de l’infection.
2. La prise quotidienne du traitement : pour que le traitement soit efficace, sa concentration dans le corps doit être au-delà d’un certain seuil qui ne peut être atteint que par la prise assidue du traitement.
ÉQUATION DÉMONTRÉE SCIENTIFIQUEMENT
Aux alentours de 1990, des études scientifiques ont démontré le lien entre une charge virale basse et la non-transmission du VIH en l’absence de prise de médication. Pourtant, la Commission fédérale pour les problèmes liés au sida en Suisse a provoqué une onde de choc en publiant des années plus tard, en 2008, un avis aux médecins intitulé : « Lespersonnesséropositivesnesouffrantd’aucuneautreMSTet suivantuntraitementantirétroviralefficacenetransmettentpasleVIHparvoie sexuelle ». Il faudra une dizaine d’années supplémentaires ponctuées de publications de résultats de grandes études scientifiques avant que le reste de la communauté VIH affirme haut et fort 1 + 1= 0.
1 + 1 = 0, DÉMONTRÉE DEPUIS LONGTEMPS
D’affirmer que le VIH ne se transmet plus par voie sexuelle lorsque sa charge virale est efficacement contrôlé par un traitement, n’est pas le fruit d’une lubie subitement apparue. Au contraire, les premières hypothèses sur la non-transmission du VIH ont été émises, comme stipulé ci-dessus, aux alentours de 1990; hypothèses qui, depuis, sont à la source de multiples avancées :
• L’implantation, en 1990, des premiers protocoles d’accès à la PPE en contexte professionnel (prophylaxie postexposition).
•La première démonstration, en 1994, de l’efficacité d’un traitement à réduire le risque de transmission du VIH pendant la grossesse.
• Le premier accès, en 2012, à la PrEP (prophylaxie préexposition) à la suite de son approbation par les instances de santé américaines (Le Canada l’a approuvé en 2016).
• La démonstration, en 2018, qu’à charge viralel indétectable, le VIH ne se transmet pas ou que 1 + 1 = 0.
1 + 1= 0, NOUVELLE STRATÉGIE DE PRÉVENTION
L’équation 1 + 1 = 0 est aujourd’hui reconnue comme une stratégie de prévention efficace que l’on appelle « considération de la charge virale ». Ce nouvel outil de prévention s’ajoute à la panoplie de stratégies déjà accessibles offrant ainsi à tous les hommes qui aiment le sexe avec les hommes un nouveau moyen de prévenir l’infection et de jouir pleinement de sa sexualité.
1 + 1 =0, PAS UNE INJONCTION AU TRAITEMENT
La prise d’un traitement se doit, de prime abord, de préserver la santé globale des personnes vivant avec le VIH. Ainsi, prendre un traitement demeure une décision personnelle qui ne doit en aucun cas nourrir la stigmatisation des personnes dont la charge virale est détectable ou devenir source d’injonction sociale ou thérapeutique. Toutes personnes pour qui le traitement est inefficace ou pour qui la prise nuit à leur qualité de vie ont accès à d’autres stratégies de prévention tel que le condom.
1 + 1 = 0 ET LA FIN DE L’ÉPIDÉMIE
Finalement, l’équation 1 + 1 = 0 est un constat duquel découle des actions de prévention qui, contribueront à mettre fin à l’épidémie du VIH/sida. Mais pour cela, il faut un engagement clair des gouvernements et des actions concrètes pour mettre aux discriminations systémiques qui éloignent des soins et de la prévention de nombreux hommes qui ont du sexe avec des hommes.